Affaire Laporte : Cet appel téléphonique qui fait tant jaser

Par Rugbyrama
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Il ne s'en cache pas : Bernard Laporte a téléphoné au président de la commission d'appel fédérale, Jean-Daniel Simonet au moment de l'instruction du dossier contre le club de Mohed Altrad, Montpellier. Pour les inspecteurs du ministère des Sports, c'est "une intrusion inappropriée dans le fonctionnement de la commission".

C'est l'histoire d'un coup de téléphone entre présidents. Celui de la FFR, Bernard Laporte, qui a contacté le patron de la Commission fédérale d'appel, Jean-Daniel Simonet.

Ce dernier avait à statuer sur les sanctions prononcées en première instance par la Commission de discipline de la LNR qui avait infligé au club de Montpellier une amende de 70.000 euros et une suspension de terrain (conséquence d'un sursis révoqué) - pour les banderoles déployées lors du match face au Racing 92. Il était en effet reproché au club héraultais d'avoir laissé ses supporters diffuser des messages hostiles au président de la Ligue Paul Goze et à celui du Racing 92, Jacky Lorenzetti.

Au final, la Commission d'appel fédérale a revu à la baisse la sanction prononcée au niveau de la Ligue et Montpellier s'en est tiré avec 20.000 euros d'amende, sans suspension de stade.

Un éclairage politique ou un changement de décision ?

Mais, début août, les révélations du JDD au sujet du coup de fil de Laporte à Simonet ont relancé l'affaire. Le président de la FFR, lié contractuellement à Mohed Altrad, serait ainsi intervenu auprès de la commission d'appel de la FFR pour qu'elle se penche "avec bienveillance" sur les sanctions prononcées contre le MHR.

Depuis le début, Laporte nie avoir fait changer le verdict. Il affirme s'être entretenu avec Jean-Daniel Simonet pour lui "donner un éclairage politique" sur la crise secouant le rugby français, "dans le respect de l'indépendance de la commission d'appel". Une version confirmée par le président de la Commission d'appel mais qui est battue en brèche par l'enquête des inspecteurs du Ministère des Sports.

"Sans préjuger de ce qui s'est dit lors de cet appel, ce coup de fil a précédé un changement de décision", indique-t-on au Ministère dirigé par Laura Flessel.

Pas d'écrit mais un accord

Selon les enquêteurs de l'Igjs, la sanction, non notifiée par écrit, prévoyait une amende de 70.000 euros et un match de suspension pour le stade de Montpellier. Mais elle aurait bien été revue à la baisse le lendemain après un coup de fil de Laporte qui aurait, selon le Ministère, fait changer l'avis des trois membres de la commission d'appel fédérale... Les inspecteurs notent dans leur rapport : "une intrusion inappropriée dans le fonctionnement de la commission."

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