Les Globbe Trotters des Froggies débarquent à Centrale !

Par Rugbyrama
  • L’équipe des Froggies avec Bernard Laporte et Raphaël Saint-André à Bénidorm (Espagne) en 1993
    L’équipe des Froggies avec Bernard Laporte et Raphaël Saint-André à Bénidorm (Espagne) en 1993
  • Fabien Pelous et l’équipe des Froggies à Lunel en 1996
    Fabien Pelous et l’équipe des Froggies à Lunel en 1996
Publié le Mis à jour
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Le Centrale 7, c’est déjà la semaine prochaine, ouverture des portes les 20-21 mai sur le campus de l’école parisienne. Réunissant huit nationalités différentes, le Tournoi International Espoirs accueille pour la première fois les Froggies Club. Décomplexés et sûrs de leurs forces, les Froggies avec en première ligne son président, Jean-Jacques Rous, ne se laisseront pas marcher dessus.

Pourquoi l’équipe des Froggies est différente des autres formations de rugby à 7 ?

Jean-Jacques ROUS: C’est avant tout notre histoire et notre longévité au plus haut niveau depuis 25 ans. Nos équipes ont toujours été composées par des joueurs qui ne nous appartiennent pas et qui viennent du giron quinziste ou treiziste. Nous nous définissons comme une équipe de Barbarians qui participent aux plus grands tournois de rugby à 7. Pour chacun de ces tournois, nous sélectionnons une équipe différente même si nous conservons certains éléments qui sont les garants de notre jeu et de notre philosophie.

Comment devient-on Froggies ?

J-J.R: La majorité des joueurs qui composent nos équipes, nous les avons repérés au cours d’autres tournois. Nous échangeons avec eux afin de savoir s’ils pourront porter nos couleurs un jour. Le niveau pour toutes les compétitions n’est pas le même donc nous adaptons notre formation. Le bouche à oreille est très important car on nous conseille des joueurs sur lesquels on se renseigne puis après s’être rencontrés nous prenons la décision ou non de faire un bout de chemin ensemble. Nous ne pouvons pas accepter tout le monde car il faut posséder un niveau international pour que notre équipe reste compétitive et pour faire grandir le 7.

Pourquoi avoir décidé de faire le pari du 7 il y a 25 ans maintenant ?

J-J.R: Ça a été un concours de circonstances et je pense le destin ! En 1986, j’ai réalisé un voyage d’affaires au Moyen-Orient où j’ai eu la chance de rencontrer des Britanniques vivants à Dubaï qui organisaient un tournoi international de rugby à 7. Pour l’édition de 1989, j’ai amené une sélection du Comité de Midi-Pyrénées de Rugby, et sans vraiment le savoir les Froggies Midol sont nés cette année-là sur le sable de Dubaï.

Un grand joueur de XV ne fera pas forcément une bonne carrière à VII

Que pensez-vous de l’évolution de ce sport à l’horizon des JO 2016 ?

J-J.R: Je pense que le rugby à 7 correspond à la demande du moment, les spectateurs et le grand public souhaitent du spectacle, de grandes envolées… A Rio, notre sport va profiter d’une exposition médiatique mondiale car les Jeux Olympiques représentent l’évènement sportif de l’année 2016. Cela peut servir de révolution et pourquoi pas permettre au rugby à 7 de devenir un challenger crédible du XV.

Que manque-t-il au 7 pour véritablement entrer dans le cœur des français et devenir un sport majeur ?

J-J.R: Ce jeu a tout pour plaire aux Français. Le 7 est une fête, regardez ce que représente le tournoi de Dubaï ou celui de Las Vegas… Il faut de la médiatisation et de l’argent venant de mécènes ou d’entreprises qui décideraient d’investir dans le rugby à 7. Un match de 7, c’est un résumé des meilleures actions d’un match de XV. Alors pourquoi ne pas miser sur le 7 ?

Fabien Pelous et l’équipe des Froggies à Lunel en 1996
Fabien Pelous et l’équipe des Froggies à Lunel en 1996

Comment expliquer que des joueurs comme Bernard Laporte ou Fabien Pelous ont joué à VII pour les Froggies mais aussi au XV à haut niveau ? Le VII peut-il être une passerelle naturelle pour le XV et inversement ?

J-J.R: Avant que le rugby devienne professionnel, c’était plus facile car les joueurs qui souhaitaient découvrir autre chose pouvaient entrer plus facilement dans nos équipes. Aujourd’hui, le profil des joueurs de 7 a évolué, il faut que les joueurs choisissent car un grand joueur de XV ne fera pas forcément une bonne carrière à 7. Le rugby à 7 c’est un autre monde, nous partons en tournée entre copains à l’autre bout de la planète pendant quelques jours pour affronter les meilleures équipes. Ce sont de grandes expériences humaines et c’est pour cela que j’aime ce sport.

Le pas de l'oie de Quade Cooper ferait très mal au VII

Quels sont vos objectifs pour votre première participation au Centrale 7 ?

J-J.R: Nous arriverons à Centrale avec l’intime conviction que nous pouvons faire quelque chose de grand même si cela risque de ne pas être facile car il nous manquera quelques joueurs très importants. Comme pour tous les tournois nous donnerons le meilleur et vous pouvez compter sur nous pour ne pas lâcher le bout !

Y-a-t-il des adversaires que vous craignez plus que d’autres ?

J-J.R: Non car nous savions avant de nous engager dans une telle compétition, que le Centrale 7 est un tournoi de très haut niveau, nous ne sommes pas surpris du plateau ultra compétitif. Les équipes sud-africaines, les australiennes, France universitaire sont toujours des équipes difficiles à rencontrer et la sélection belge fait un énorme travail pour cette discipline. Au départ, toutes les équipes ont une chance de l’emporter, donc nous jouerons chèrement la nôtre.

Si vous deviez choisir un joueur du Top 14 pour intégrer votre équipe des Froggies ?

J-J.R: Ce n’est pas la même discipline donc c’est compliqué de faire ressortir un joueur du Top 14 ! Un match de 7 ce n’est pas seulement 90 minutes, les compétitions se jouent sur deux jours pleins, il faut avoir un gros mental et connaitre son corps. Le pas de l’oie de Quade Cooper ferait très mal, car il casserait les lignes de défense grâce à ses appuis. Les Fidjiens ont des qualités naturelles pour jouer au 7. Il faut des joueurs explosifs, pas des coffres à ballon pour ne pas se couper de ses soutiens, être collectif et surtout faire vivre le ballon. Le 7, c’est une manière différente d’appréhender le rugby et une autre mentalité, n’est pas joueur de 7 qui veut !

Propos recueillis par Thibault de Kermel

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