Gobelet: "Le Sevens deviendra la vitrine du rugby mondial"

Par Rugbyrama
  • Jean Baptiste Gobelet - Crédit : World Rugby, Martin Seras Lima
    Jean Baptiste Gobelet - Crédit : World Rugby, Martin Seras Lima
Publié le Mis à jour
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Passé par les plus grands clubs du Top 14, puis par l’équipe de France de rugby à 7, Jean-Baptiste Gobelet a réalisé le tirage au sort du Centrale 7, tournoi international Espoirs de rugby à 7 qui ouvrira ses portes les 20-21 mai prochain. Rencontre avec un acteur engagé, qui souhaite faire de ce sport une référence en profitant de l’exposition médiatique des JO de Rio.

Après avoir joué de nombreuses années au XV, pourquoi avoir choisi de jouer au 7 avec l’équipe de France ?

Jean-Baptiste GOBELET: Après 10 années passées sur les terrains du Top 14 et la Finale de H Cup perdue contre le Stade toulousain en 2010, on m’a proposé un nouveau challenge, le rugby à 7, qui a vraiment été pour moi une bouffée d’oxygène. Avec ce sport, je suis revenu à l’essence même du rugby basé sur le jeu avec ballon. Quand tu fais partie des lignes arrières en Top 14, il y a des matchs où tu touches 2 ou 3 ballons en 80 minutes alors qu’au Sevens, c’est minimum 40 ! Comment ne pas aimer participer à des tournées, voyager dans des villes magnifiques comme Hong-Kong ou Las Vegas entre personnes ayant la même passion ? Je prends beaucoup de plaisir avec le 7 et c’est cette notion de plaisir qui m’a fait passer du XV au 7.

Quel est le profil d’un joueur de 7 par rapport à un quinziste ?

J-B.G: Au 7, il y a une sélection naturelle qui se fait ! Avant de commencer, il faut se poser deux questions: es-tu endurant et rapide ? Si tu ne possèdes pas ces qualités, ce n’est même pas la peine d’essayer.

Il faudrait que tous les joueurs de 15 à 22 ans jouent au 7

Pourquoi le rugby à 7 n’est-il pas aussi important en France que dans les autres pays ?

J-B.G: Vous n’avez pas besoin d’aller bien loin. A Londres, la culture du 7 est présente. Ce week-end pour le London Sevens, Twickenham, un stade de 80 000 personnes, était plein à craquer. C’est un sport très facile à comprendre et à jouer. Il touche tous les pays du monde, tout le monde s’y met, alors pourquoi pas nous ? Il y a eu un réel effort qui a été fait pour l’équipe de France mais aujourd’hui il n’y a aucune structure en France qui permet d’accueillir un jeune à 7. C’est un sport différent avec sa propre culture, il faut créer un esprit, une mentalité et cela passe par nous les joueurs mais aussi la fédération et la ligue. Je suis persuadé que le 7 deviendra dans quelques années la vitrine du rugby mondial car c’est dans l’air du temps, les gens veulent voir du spectacle et ce sport offre cela.

Si vous deviez conseiller à un jeune joueur, 7 ou XV ?

J-B.G: Ça dépend du projet du joueur. La présence du 7 aux JO va donner envie à de nombreux jeunes joueurs de le choisir. Aujourd’hui en France, il n’y a que le Top 14. Il faut développer les autres types de rugby, pour que les joueurs se diversifient et qu’ils aient ensuite le choix. Avec toutes ces formes de rugby, les joueurs seraient meilleurs et plus diversifiés au niveau de leurs qualités. Le 7 permet au joueur de se développer aussi bien physiquement, techniquement que mentalement. Nous pourrions envisager que le 7 devienne une réelle rampe de lancement vers le XV, beaucoup de pays fonctionnent comme ça maintenant. Pour moi, il faudrait que tous les jeunes joueurs de 15 à 22 ans jouent au 7. Au XV dans les grandes écuries du Top 14, on ne leur donne pas forcement leur chance car on a fait le choix d’avoir le meilleur championnat du monde, un championnat élitiste. Il n’y a pas forcement la place pour les jeunes dans le Top 14 actuel.

Si c’était à refaire, passeriez-vous plus d’années à jouer à 7 ?

J-B.G: J’ai tout de même passé de très belles années dans le Top 14, j’ai de grands souvenirs mais le 7 a beaucoup d’atouts, il nous offre une qualité de vie et de jeu exceptionnelle. Si c’était à refaire, je serais peut-être parti vers le 7 plus tôt.

Le 7, c’est un véritable événement à chaque tournoi

Vous avez réalisé le tirage au sort des poules du Centrale 7. Ce genre d’événements pourrait-il permettre au 7 de prendre son envol en France ?

J-B.G: Depuis quelques années, je viens au Centrale 7 avec des coéquipiers pour voir ce tournoi car nous aimons l’initiative de cette école. C’est un tournoi très bien structuré, avec de très bonnes équipes qui forment un plateau international très relevé. Toutes les équipes internationales le prennent au sérieux donc ça veut bien dire quelque chose. A travers les grandes écoles et des tournois comme celui-ci, le 7 pourrait prendre son envol car les gens l’aiment pour son côté festif et familial, l’ambiance. C’est un véritable événement à chaque tournoi.

Propos recueillis par Thibault de Kermel

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