L'antisèche : une erreur et tout a basculé pour l'Angleterre

Le match : la pièce a tourné en faveur de l'Écosse

Dans un match qui, comme prévu, était très accroché, cette Calcutta Cup a bien basculé en faveur des Écossais. Pourtant, les hommes de Gregor Townsend, plus en difficulté que leurs adversaires physiquement, ont bien cru voir le match leur échapper lorsque Marcus Smith inscrivait le seul essai des siens, après une combinaison en mêlée. Ce même Smith, avait auparavant permis au XV de la Rose de rester au contact des Écossais grâce à ses pénalités. Mais finalement, l'essai de pénalité encaissé par les Anglais, ainsi que plusieurs erreurs dans leur jeu ont permis aux locaux de revenir, puis de passer devant.

Les mêlées finales feront peut-être parler, mais ce sont bien les coéquipiers de Stuart Hogg qui ont réussi à faire pencher la balance en leur faveur, pour s'octroyer le trophée symbolique et une première victoire dans ce Tournoi.

Le tournant : l'erreur incompréhensible de Cowan-Dickie

L'Angleterre semblait prendre une avance décisive lorsque les Écossais initiaient une attaque depuis leur moitié de terrain. D'une passe au pied, Finn Russell trouvait son ailier Duhan Van Der Merwe, lequel éliminait quelques Anglais et avançait d'une vingtaine de mètres. Le jeu rebondissait et Russell, une nouvelle fois, balançait une passe au pied sur l'aile opposée, où se trouvait Darcy Graham. À cinq mètres de la ligne du XV de la Rose, l'ailier était à la lutte avec le talonneur des Chiefs d'Exeter, Luke Cowan-Dickie. Mais c'est alors que l'improbable s'est produit.

L'Anglais volleyait la gonfle en touche volontairement, à la plus grande surprise de Graham. Après arbitrage vidéo, l'arbitre du match M. O'Keeffe sanctionné logiquement le talonneur d'un carton jaune et offrait à l'Écosse un essai de pénalité capital, qui permettait au XV du Chardon de revenir à hauteur au score. Après cette faute aussi surprenante qu'inhabituelle à haut niveau, le match tournait définitivement en faveur des Écossais.

Le geste : le coup d'éclat de Graham

Dans une rencontre un peu terne, surtout en première période, c'est finalement un coup de génie qui a débloqué le match. Celui de Darcy Graham. Si l'ailier n'a pas inscrit le premier essai de la partie, il en est le principal protagoniste. Sur une touche vite jouée par ses coéquipiers, et après un temps de jeu, il se retrouvait en bout de ligne à la réception d'une passe au cordeau de Stuart Hogg. Sur sa prise de balle, il surprend deux défenseurs anglais et perce dans les 40m adverses. Lancé à pleine vitesse, il a alors un contre à jouer face à Joe Marchant sur les 22m.

Mais d'un magnifique "tchik-tchak", Graham efface l'ailier pour finalement jouer parfaitement un deux contre un avec Ben White, qui va à dame.

La belle histoire : White face à ses anciens partenaires

Sur l'action de funambule de Darcy Graham, c'est donc le jeune Ben White qui s'est retrouvé à la conclusion. Une drôle d'histoire pour le demi de mêlée, et ce, pour plusieurs raisons. Déjà, celui qui était remplaçant au coup d'envoi n'était sur le terrain qu'en raison du protocole commotion imposé à Ali Price. Ainsi, celui qui ne devait pas se trouver sur la pelouse si tôt, a finalement profité de sa courte présence sur le près (il ressortait quelques minutes après, avant de refaire son apparition en fin de match). Mais surtout, Ben White a fait du mal à son ancienne nation.

Lors des sélections jeunes, le demi de mêlée des Irish était un joueur de l'Angleterre, il a même disputé la coupe du monde U20 en 2018 avec les Anglais, atteignant la finale, perdue face à la France. Mieux encore, il se trouvait lors de cette compétition, aux côtés de Marcus Smith à la charnière. Mais aujourd'hui, c'est bien avec le Chardon sur le maillot que White a marqué sur la pelouse de Murrayfield.

La question : un France - Angleterre pour le titre, vous y croyez toujours ?

C'était forcément le fantasme de tout supporter : ce France - Angleterre au Stade de France lors de la dernière journée était le match parfait pour rêver d'une finale dorée. Mais avec cette défaite anglaise, peut-on encore y songer ?