Débat : faut-il remettre Cameron Woki en troisième ligne ?

Depuis trois matchs en Bleu, Cameron Woki (23 ans, 12 sélections) débute en numéro 4. Un poste où il n'a pas été formé mais où, pour l'instant, il donne satisfaction en Bleu. "Cameron est très performant dans l'intensité courue et dans l'intensité combattue. Il a une mixité des régimes de contraction musculaire qui lui permet, après beaucoup de combat, d'accélérer sans déperdition d'explosivité. En deuxième ligne, c'est quelque chose de très rare et c'est un gros avantage pour nous", assurait à son sujet le préparateur physique des Bleus Thibaut Giroud, en conférence de presse.

Expérimentée en juillet 2021 en Australie, en fin de rencontre, cette option est devenue concrète en novembre, avec des titularisations en deuxième ligne face à la Géorgie puis la Nouvelle-Zélande. Avec (l'excellent) résultat que l'on sait.

Je l'ai trouvé laborieux, au bon sens du terme

Il en a même surpris son entraîneur de club, Christophe Urios cet hiver dans les colonnes de Midi Olympique : "Il m’a bluffé dans le travail, dans l’enchaînement des tâches, dans le sale boulot qui, pour moi, est essentiel. Je l’ai trouvé laborieux, au bon sens du terme, alors que ce n’était pas la définition initiale que j’avais de lui. C’est un joueur de coups, explosif, capable de faire basculer un match. Mais à côté de lui, il lui faut des garçons qui travaillent. Là, il a été l’un de ces garçons de l’ombre : un mec qui fait 150 rucks, 20 mêlées et 25 mauls."

Woki en 2e ligne, c'est aussi un gain non-négligeable pour le XV de France : en plus de sa mobilité, déjà rare pour un troisième ligne donc exceptionnelle dans la cage, le Bordelais offre une option de premier choix dans l'alignement bleu. Ce qui n'est pas étranger aux très bonnes performances françaises en touche, depuis plusieurs matchs.

Pour autant cette option sera-t-elle encore privilégiée contre l'Irlande ? Rien n'est moins sûr...

L'Irlande, un adversaire qu'il faut combattre

Le profil de l’adversaire et son attrait pour le jeu de combat poussent vers une densification du paquet d’avants français. À ce titre, le maintien de Woki en deuxième ligne interrogerait, alors que les Celtes imposent énormément d'intensité sur la ligne d'avantage et au sol, dans les zones de rucks. "Il reste potentiellement une option en deuxième ligne, mais il est encore en numéro 7", disait Galthié en janvier, dans les colonnes de Midi Olympique à propos de Woki. Avant de l’aligner en 4 face à l’Italie.

La question de le faire revenir à son poste initial (numéro 7) s’impose désormais. Une option qui permettrait de remettre plus de poids dans le cinq de devant français, autant pour le combat dynamique que celui, statique, de la mêlée fermée. Avec deux options : titulariser Bernard Le Roux ou relancer Thibaud Flament, qui faisait ce dimanche son retour à Marcoussis.

En troisième ligne, Woki prendrait naturellement la place de Dylan Cretin. Profil pour profil. Toutefois, la France gagnerait en abattage sur la ligne de front ce qu’elle perdrait en qualité dans l’alignement, avec la disparition d’un pur sauteur dans le XV de départ.