Baky écrit - "Vivement dimanche" : La nostalgie du Tournoi selon Baky

Par Rugbyrama
  • Baky écrit
    Baky écrit
Publié le
Partager :

BAKY ÉCRIT - Venu sur le tard au rugby, notre chroniqueur Bakary Meite n'a longtemps appréhendé ce sport que par le prisme du Tournoi des 6 nations. Ses maillots trop grands, ses hymnes, ses voix et ses arbitres à moustache. Ce n’était pas mieux avant. "C’était différent. Les souvenirs et la nostalgie se nichent dans le creuset du changement." C'est à vous, Baky...

Ce samedi s’ouvre l’édition 2022 du Tournoi des 6 nations. Cette année, tout devrait rentrer dans l’ordre. On devrait connaître le vainqueur au sortir de l’hiver. Deux ans qu’on n’avait pas été à pareille fête. De plus, notre équipe de France est compétitive et semble être en mesure de mettre les mains sur les anses du trophée. L’excitation est palpable. Pour moi, le Tournoi c’est replonger dans ma jeunesse. À une période où je ne jouais même pas encore au rugby. Pourtant je ne ratais pas un match. Mon père, grand fan de sport qu’il était, m’avait fait prendre des habitudes qui ne me quitteront plus. A la maison, le sport à la télé était un sanctuaire contre lequel même ma mère ne pouvait rien.

Et si l’excitation que j’avais enfant s’est édulcorée avec le temps, c’est sans doute à cause de l’abondance de rugby à laquelle nous faisons face aujourd’hui.Top 14, Pro D2, coupe d’Europe. Tournois de rugby à 7. Il y a du rugby à la TV du jeudi au dimanche. Abondance de biens nuit… Prenons le Tournoi de 1998, par exemple. Petite précision pour les plus jeunes lecteurs : il n’y avait que 5 nations. L’Italie n’arrivera que 2 ans après. J’ai 14 ans, je joue au basket.

Pour moi, le Tournoi, c’est l’équipe de France. Pour moi, le rugby ce n’est QUE l’équipe de France. Je n’ai absolument pas de notions de rugby de clubs, si ce n’est les tableaux que je vois passer dans Stade 2 avec le groupe A, le groupe B et des noms de villes dont j’ignore la localisation : Annonay, Villefranche-de-Lauragais, Givors … Pour moi, le Tournoi ce sont des voix. Pierre Salviac (celui d’avant Twitter) et Pierre Albaladejo. "Bala". Ce surnom me marquera pour la simple et bonne raison que c’est celui de mon meilleur ami, que je connais depuis 30 ans maintenant.

Je découvre les joueurs avec le maillot frappé du coq. Je ne sais pas que Phillips Bernat-Salles fait le bonheur de Biarritz et que Franck Tournaire évolue au stade Toulousain. Pour moi, ce sont uniquement des joueurs de l’équipe de France. Et même si le duo de commentateurs d’antenne 2 le précise parfois, je n’en ai cure. Pour moi, ils sont Bleus ! Pour moi, le Tournoi c’est chouette, c’est une compet' qui revient tous les ans. Ce n’est pas comme le foot, où la dernière compétition internationale c’était l’euro 96.

Pour moi, le Tournoi c’est La Marseillaise. Les gros maillots Adidas. Et l’accent chantant de "Bala". Pour moi, le Tournoi c’est le stade de France, aussi. Inaugurée une dizaine de jours avant et illuminée par Zizou et sa classe devant des Espagnols médusés. Il dansa sur la pelouse gelée de Saint-Denis à la manière d’une Surya Bonaly. Pour moi, le Tournoi c’est aussi l’adversaire. Dont je ne sais pour ainsi dire rien, hormis leurs patronymes qui prêtaient à sourire. Phil de Glanville, Mike Catt (prononcez My Cat), Colin Charvis, Keith Wood et bien d’autres encore. Des arbitres moustachus, aussi.

Ce n’était pas mieux avant. C’était différent. Les souvenirs et la nostalgie se nichent dans le creuset du changement.

Vivement dimanche. Vivement La Marseillaise.

Vivement Mathieu Lartot et Dimitri Yachvili ! Vivement le tournoi !!

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?