Les Bleus veulent un final à l’eau de rose

  • XV DE FRANCE - Tournoi des 6 Nations : Julien Marchand et Peato Mauvaka après la victoire face au pays de Galles
    XV DE FRANCE - Tournoi des 6 Nations : Julien Marchand et Peato Mauvaka après la victoire face au pays de Galles
Publié le Mis à jour
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2022 - Tous les éléments du scénario idéal semblent réunis pour un dixième Grand Chelem de l’histoire du XV de France, face à son héréditaire ennemi anglais. À Dupont et sa bande d’écrire la fin parfaite...

Le film semble cousu de fil blanc, avec ses rebondissements si mièvres et son happy end tellement prévisible, qu’on en dirait presque une comédie romantique à l’anglaise. En effet, après deux deuxièmes places dans le Tournoi, autant de gamelles mémorables et même une défaite en finale de ci-devant Coupe d’Automne 2020, les Bleus se voient enfin offrir l’occasion de remporter une compétition, la première de l’ère Galthié. Un Tournoi orné d’un Grand Chelem, qui plus est, susceptible de les faire grimper dès lundi sur la deuxième marche du classement mondial dont ils détrôneraient les All Blacks, quatre mois après les avoir battus.

Tout cela à huit petits mois de défier les champions du monde sud-africain dans le but d’accéder au firmament... Et quel adversaire se dresse samedi sur ce chemin pavé d’étoiles, parbleu ? Rien moins que l’Angleterre, cet ennemi aussi intime qu’historique, qui fut à déjà trois reprises le bourreau de la bande à Dupont.

La compo des Bleus pour cette finale face à l'Angleterre #FRAANG #SixNations

Allez le #XVdeFrance !!!?? pic.twitter.com/52bsOB0mmq

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) March 17, 2022

En lui chipant la première place du tournoi 2020 grâce à un bonus improbablement grappillé dans les arrêts de jeu au stade de France, d’abord. Puis en la battant en prolongations à Twickenham avec un coup de pouce de l’arbitre irlandais M. Brace en finale de la Coupe d’Automne, avant de priver nos Bleus d’un probable Grand Chelem l’an dernier au bénéfice d’un essai d’Itoje dont on est encore bien incapable, plus d’un an plus tard, de savoir s’il était valide ou pas...

Voilà comment, entre reconquête, rédemption et revanche, le XV de France en est arrivé à ce "scenario idéal", ainsi que l’avait qualifié avec gourmandise Fabien Galthié dans les coulisses du Millennium Stadium. "Il faut être humble, rester à sa place, mais pour l’instant, on suit un plan sans accroc, prolongeait le sélectionneur lors de l’annonce de l’équipe. Nous voulions être là où nous sommes aujourd’hui."

Eddie Jones dans le rôle du méchant

Au vrai, comment imaginer que le XV de France perde, devant 80000 péquins déchaînés et désireux de vibrer après douze années de disette ? Comment imaginer que cette Angleterre privé d’Ewels et Curry puisse vraiment rivaliser avec un XV de France où aucun de ses joueurs – à l’exception peut-être de Maro Itoje – n’aurait décemment sa place ? C’est justement tout le miracle de ces comédies romantiques à l’eau de rose, où l’on finit toujours par se demander malgré les évidences si, oui ou non, Mike et Pamela finiront ensemble…

Eddie Jones has named his side to face France in our final @SixNationsRugby match on Saturday ?????????#WearTheRose | @O2

— England Rugby (@EnglandRugby) March 17, 2022

Parce qu’au vrai, hormis l’irrationnel, rien ne saurait priver les Bleus de ce triomphe qui leur tend les bras. Et c’est justement là tout le piège incarné par le méchant Eddie Jones, dont les boys ont posé leurs bagages dès mardi à Paris, comme pour faire payer aux bleus l’arrogance d’imaginer leur destin couru d’avance. "Il n'y a aucune équipe dans le monde ou dans l'histoire du jeu qui n'ait pas de faille dans son armure, avançait avec confiance le sélectionneur anglais. Nous avons battu la France lors de nos deux derniers matchs, nous avons donc une assez bonne idée de la façon de jouer contre eux. Une belle victoire nous attend à Paris."

Ce à quoi on pourrait aussi rétorquer qu’en cas de large défaite et de cinquième place, c’est bien un aller simple en direction du Japon qui pourrait attendre le sélectionneur du XV de la Rose. Et l’on a beau se refuser à souhaiter du malheur aux gens, admettez que comme ultime coup de théâtre après le happy end, il n’y aurait pas mieux…

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