Et maintenant un titre pour les Bleus !

  • XV de France - Thomas Ramos, CHarles Ollivon, Gaël Fickou, face au Pays de Galles.
    XV de France - Thomas Ramos, CHarles Ollivon, Gaël Fickou, face au Pays de Galles.
  • Le XV de France face à l'Angleterre
    Le XV de France face à l'Angleterre
  • Romain Ntamack - XV de France
    Romain Ntamack - XV de France
  • Autumn Nations Cup - Matthieu Jalibert (France) contre l'Italie
    Autumn Nations Cup - Matthieu Jalibert (France) contre l'Italie
Publié le Mis à jour
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2021 - Séduisants en diable, les Tricolores ne sont pas parvenus à décrocher la timbale, devancés d’un cheveu lors du Tournoi comme de la Coupe d’Automne par le XV de la Rose. L’objectif de 2021 est tout trouvé...

Qu’a-t-il finalement manqué aux Bleus pour transformer leur excellente année 2020 en année parfaite ? Oh, trois fois rien… Un peu plus de jugeote, ou une meilleure vue pour Antoine Dupont lorsque celui-ci expédia quelques secondes trop tôt hors du terrain un ballon contre l’Angleterre, dès le premier rendez-vous du Tournoi. C’est ce détail qui permit aux coéquipiers d’Owen Farrell de s’adjuger sur le gong un point de bonus décisif.

Notons, également, un peu plus de maîtrise des nerfs à Murrayfield, à l’image du déblayage dangereux de Cros et Willemse, et surtout du coup de poing de Mohammed Haouas qui coûtèrent aux Bleus des infériorités numériques rédhibitoires. Ou tout simplement un arbitrage moins sévère de la part de M. Brace contre l’Angleterre à Twickenham, en finale de la Coupe d’Automne… Bref, il s’agit de tous petits détails, certes. Mais de ceux qui font toute la différence entre une saison blanche et un titre, quel qu’il soit.

Car c’est précisément de cela qu’il s’agira cette saison : après tant d’années de disette (plus de onze), le XV de France se doit de nouveau de gagner quelque chose. "On ne peut pas se satisfaire d’avoir terminé deuxième du Tournoi, soulignait le demi de mêlée et joyau du XV de France Antoine Dupont. Dans dix ans, on n’en parlera plus. Ce qui marque, ce sont les titres. Le reste, c’est oublié, surtout vu les conditions. Ce n’est pas comme si nous étions tombés sur meilleurs que nous… Alors, il faudra gagner quelque chose cette année." Et si la tournée du mois de juin en Australie constituera bien évidemment un objectif, celui-ci n’aura évidemment pas la même saveur que celui du Tournoi, qu’il soit disputé à l’ère du coronavirus ou pas…

Le défi de Twickenham

Alors certes, le calendrier ne sera pas des plus faciles pour les Bleus puisque, comme lors de chaque année impaire, la bande à Galthié devra se déplacer en Irlande et en Angleterre, en plus de l’Italie. Toutefois, même si les coéquipiers de Charles Ollivon ont déjà prouvé à Cardiff l’an dernier qu’ils savaient faire face aux plus chaudes ambiances, le challenge de 2021 apparaît forcément sur le papier moins impressionnant à huis clos, loin de l’immense pression que sait faire peser le public anglais à coups de "Swing Low, Sweet Chariot", ou des broncas de l’Aviva Stadium à la réception du moindre "boxkick" de Conor Murray, ou des coffrages de CJ Stander…

Le XV de France face à l'Angleterre
Le XV de France face à l'Angleterre

Les Bleus n’auront aucun complexe à nourrir vis-à-vis des autres nations.On touche à l’évidence, et la démonstration des "réservistes" à Twickenham est là pour en attester. Quand bien même, il s’agira du principal écueil qui attendra les Bleus le 13 mars. D’abord parce que les Anglais demeurent malgré tout leurs rivaux les plus sérieux sur le vieux Continent. Mais surtout parce que ces derniers, vexés d’avoir été raillés au mois de novembre par toute la presse internationale pour leur victoire à la Pyrrhus face aux Bleuets, voudront forcément prouver face au "vrai" XV de France leur exacte valeur, dans un contexte beaucoup plus simple pour eux à aborder...

L’état de forme : de la profondeur à tous les postes

Après "la chance à Dédé" qui fit merveille auprès de l’équipe de France de football, c’est un concept similaire dont le XV de France peut s’enorgueillir depuis un an : "la moule à Galette"... Outre l’avantage d’avoir été le premier sélectionneur de l’ère moderne à pouvoir enchaîner Coupe du monde et Tournoi (gagnant un temps précieux), Galthié put compter sur un groupe en pleine possession de ses moyens physiques. L’absence de blessures aux postes de 2-8-9-10-15 a permis aux Bleus de se doter d’une colonne vertébrale identifiée, tout sauf superflue au moment de performer…

Las, cette belle cuirasse a subi quelques avaries. La blessure de Ntamack a rebattu les cartes au poste d’ouvreur, et la méforme de l’arrière Bouthier, finalement logique après un an et demi de progression non-stop. De quoi obliger Galthié à procéder à quelques ajustements ? Probable, oui… Bonne nouvelle : la dernière Coupe d’automne a permis au rugby français de mesurer la profondeur de son effectif, qui doit pouvoir lui permettre d’affronter tous ces aléas dans une relative quiétude.

Romain Ntamack - XV de France
Romain Ntamack - XV de France

Le sélectionneur : Galthié, en quête d’espaces

Certains, parmi les plus conservateurs, s’en sont étranglés. Mais c’est sans scrupule qu’au moment de préparer la finale de la Coupe d’Automne face à l’Angleterre, Fabien Galthié a spontanément cité le XV de la Rose parmi les exemples du moment à suivre. "Très tôt, Eddie Jones a mis en place une alternance pied-main importante, avec un très bon équilibre entre la puissance des avants et l’explosivité des trois-quarts. Ce n’est pas un hasard si, depuis 2015, elle est au premier ou au deuxième rang mondial." Une voie que les Bleus de Galthié ont suivi à leur propre sauce pendant l’automne, après avoir constaté qu’ils avaient perdu en Ecosse, le seul match où ils avaient moins tapé et eu davantage la possession que l’adversaire...

Le XV de France persiste dans sa volonté de mettre l’adversaire sous pression du jeu au pied, pour mieux le mettre à la faute dans son propre camp par le biais de sa "rush defense", ou se nourrir de ballons de contre-attaque sur lesquels le "french flair" et le talent des trois-quarts tricolores peut s’exprimer à plein. "Notre plan de jeu est assez simple parce qu’on n’a pas beaucoup de temps. On recherche l’espace. On le fait quand on porte le ballon sur le premier rideau. Mais il y en a aussi à trouver dans les deuxième et troisième rideaux. On essaie de mettre en place un jeu qui nous permet de nous trouver et d’exploiter nos points forts." L’alpha et l’omega d’un sélectionneur.

Le joueur à suivre : Jalibert, mieux qu’un intérimaire ?

Sans renier les mérites du nouveau staff tricolore, force est de constater que celui-ci eut sa tâche grandement facilité durant sa première année en se voyant épargné par les blessures aux postes-clés, ce qui contribua largement à la constitution d’une équipe-type facilement identifiable. Las, la double fracture de la mâchoire subie par Romain Ntamack contre l’UBB a rebattu les cartes de manière centrale, et obligeant Galthié à se passer de son meneur de jeu attitré. Le point positif, malgré tout ? Il est que, faute d’accord entre les clubs et la FFR durant l’automne, Galthié a pu profiter des dernières semaines de la Coupe d’Automne pour tester à balles réelles un Matthieu Jalibert qui répondit plutôt bien aux attentes. De quoi faire de ce dernier un titulaire légitime pour attaquer le prochain Tournoi. "Ce fut l’occasion de montrer ce que je savais faire sur la scène internationale mais aussi d’apprendre, expliquait ce dernier dans un entretien à Midi Olympique. Dans ma palette d’ouvreur, je dois progresser sur la gestion des matchs."

Autumn Nations Cup - Matthieu Jalibert (France) contre l'Italie
Autumn Nations Cup - Matthieu Jalibert (France) contre l'Italie

Un impératif d’autant plus sensible dans le cadre du XV de France, où le jeu dit "de dépossession" a été érigé en priorité des priorités. "Au niveau international, il y a plus de jeu au pied qu’en championnat, confirmait Jalibert. C’est dû au fait que les défenses sont plus efficaces et plus agressives, plus structurées aussi. Le principe de jeu devient le suivant : utiliser le jeu au pied pour se dégager de la pression, mais aussi remettre la pression sur l’adversaire en espérant qu’il nous donne des possibilités de contre-attaquer. Fabien Galthié et son staff ont une bonne vision de l’exigence du niveau international. L’idée, c’est donc de ne pas trop jouer dans notre camp car on sait que le moindre ballon perdu débouche sur des points encaissés." Au jeune joueur donc de se hisser toujours plus à la hauteur de sa référence Owen Farrell, dont il a prouvé au mois de décembre à Twickenham qu’il n’était définitivement plus très loin...

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