Bleus : place à la folie ?

  • Le XV de France, avant le match face au Pays de Galles.
    Le XV de France, avant le match face au Pays de Galles.
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6 NATIONS 2021 - Héroïque en fin de match face au pays de Galles, le XV de France devra encore forcer son destin ce vendredi soir pour espérer renverser largement les Ecossais et rêver à une victoire finale dans ce Tournoi des 6 Nations. Voilà qui promet une grande soirée...

Depuis bientôt un an et demi, cette équipe de France ne cesse de séduire, d'enthousiasmer et de surprendre. En vrac, elle s'était payée les vice-champions du monde anglais avant de magnifiquement éteindre l'ambiance enflammée du Principality Stadium de Cardiff l'an passé, elle fut par deux fois héroïques à Twickenham ces derniers mois pour ne mourir les armes à la main que dans les ultimes instants, elle s'est emparée de l'Aviva Stadium de Dublin récemment avec une autorité remarquable.

Et que dire de ce final incroyable contre les Gallois il y a six jours, lorsqu'elle a remonté ses dix points de retard en deux temps et bien plus de trois mouvements pour s'offrir sur le fil le droit de rêver à un Tournoi des 6 Nations. Pour y parvenir ce vendredi soir, l'équation est simple : il faut battre l'Ecosse avec un point de bonus offensif à la clé et surtout un minimum de vingt-et-un points d'écart. Tout un programme.

Alors oui, la France entière, au bout d'une compétition qui aura fait passer les amoureux de ce sport par tous les états, de l'allégresse sportive à la détresse sanitaire, va en demander encore plus à cette génération en or. Et c'est bien une médaille de ce métal qu'il est convenu de fantasmer. Pourquoi ? Parce qu'aussi grande soit la marche, rien ne lui semble insurmontable. Et parce que, si elle nous régale depuis le début de l'ère Galthié et a su revenir dans le top 3 mondial à une allure folle, il lui manque encore ce titre tant désiré.

Deuxième in extremis du Tournoi 2020, idem lors de la Coupe d'automne des Nations, ce XV de France a beau s'imposer comme l'actuelle meilleure et plus régulière formation de l'hémisphère nord, il ne veut pas devenir le "Poulidor" du rugby. Il faudrait maintenant un sacre pour matérialiser cette progression évidente, dans le sillage de ceux obtenus en moins de 20 ans par une partie de ces Bleus.

Le besoin impérieux de titre

Dès leur prise de fonction, Fabien Galthié et Raphaël Ibanez avaient insisté sur l'importance de regagner rapidement. Des matchs et des titres. Pour le premier objectif, le contrat est rempli. Mais, alors que pointe presque la moitié du mandat déjà, ils savent mieux que personne le besoin impérieux de garnir l'armoire à trophées pour se montrer digne des ambitions immenses qui seront celles de l'équipe de France dans deux ans et demi, pour la Coupe du monde qu'elle disputera sur son sol. Et si ça commençait en ce vendredi sain ?

Certes, s'il ne s'était pas tiré une demi-balle dans le pied avec toute cette histoire de bulle percée, de joueurs et entraîneurs isolés et de report d'un match qui se tient ce week-end en marge d'une journée de Top 14, le groupe de Fabien Galthié aurait peut-être préparé le déplacement en Angleterre dans de meilleures conditions et n'aurait pas craqué dans la dernière ligne droite pour s'autoriser à viser le grand chelem ce soir. Mais il n'est plus l'heure, ou du moins pas encore, de réécrire le passé. Aussi bousculés que courageux devant le XV du Poireau, les Français ont une fantastique occasion de marquer l'histoire. En tout cas de signer l'une des belles pages du roman des Bleus.

Pour cela, et plus que jamais, ce sera à eux de forcer leur destin et de prendre les choses en mains. Cette semaine, le sélectionneur a laissé clairement entendre que les derniers rendez-vous ont montré une évolution de l'arbitrage, lequel serait plus favorable à l'équipe attaquante, et que la stratégie pourrait ainsi s'adapter à cette donne. Comprenez par là que le XV de France devrait s'éloigner de son fameux "jeu de dépossession", ce barbarisme parfois insupportable, pour s'attacher à tenir le ballon et mieux mettre la pression sur son adversaire, comme il a su le faire - contexte oblige - au coeur de ce sublime et ultime quart d'heure samedi dernier.

A-t-il seulement le choix ? Pas vraiment. Peut-il y arriver ? Assurément. Même si les Ecossais n'ont pas caché leur amertume face à ce qu'ils ont traduit par une forme d'arrogance à la française... Voilà qui promet. Quoi qu'il en soit, et surtout quoi qu'il advienne, tous les ingrédients d'une soirée mémorable sont là : de l'enjeu, de la rivalité, des promesses d'initiatives, un fonds de polémique avec les absences côté écossais provoquées par la reprogrammation de cette rencontre... Alors, place à la folie ? Allez, feu !

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