Malzieu : "Ça braille, tu regardes le mec et tu vois juste ses lèvres bouger"

  • Julien Malzieu / Ryan Jones (Pays de Galles-France) 6 Nations 2010
    Julien Malzieu / Ryan Jones (Pays de Galles-France) 6 Nations 2010
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2020 - Le 26 février 2010, le XV de France s’imposait au Millennium Stadium (26-20), s’ouvrant ainsi la voie du grand chelem. Titulaire lors de cette rencontre, l’ancien trois-quarts aile de l’ASM Clermont Auvergne Julien Malzieu (27 ans, 11 sélections le jour du match) revient sur la dernière victoire des Bleus en terres galloises.

Rugbyrama : Julien, quelle est la première image qui vous revient à l’esprit en pensant à ce match ?

Julien Malzieu : Je revois très bien Alexis (Palisson) qui fait une interception sur une passe de James Hook en début de match (6ème). Il récupère le ballon sur la ligne médiane et fonce comme un taré entre les poteaux. Ça nous avait permis de prendre le score rapidement avant vivre une fin de match très tendue.

En quoi l’ambiance du Principality Stadium (ex Millennium Stadium) est-elle si spéciale ?

J.M : J’ai eu la chance d’y jouer plusieurs fois. C’est toujours une ambiance de folie. Surtout quand les Gallois sont menés au score et qu’ils reviennent dans la partie (les Bleus menaient 20-0 à la pause, ndlr). En temps normal, c’est la folie dans ce stade. Mais quand le score est serré, que t’es dans le dur, que les Gallois font tout pour revenir, ça devient hallucinant. Sur chaque mêlée, sur chaque touche, sur chaque ballon porté, tu te fais balayer par 79 000 supporters qui poussent comme des dingues. À chaque fois que j’y ai joué, le toit était couvert avec un brouhaha impressionnant. C’était fabuleux à vivre.

Quand le score est serré, que t’es dans le dur, ça devient hallucinant

Comment aviez-vous vécu l’avant-match, dans le vestiaire ?

J.M : J’ai toujours eu la chance de ne pas me prendre la tête. J’avais conscience de jouer dans un stade unique, sans doute le plus beau du monde en termes d’ambiance. Quand tu sors pour t’échauffer, il faut profiter. Tu prends un peu la température. Après, tu en prends plein les oreilles avec les hymnes. Et une fois que le coup d’envoi est donné, même si tu es à fond dans ton match, il y a toujours un temps mort où tu es submergé par ce bruit de fou.

Dans quelle mesure ce vacarme complique la communication entre les joueurs ?

J.M : Quand tu es entre trois-quarts et que tu veux t’annoncer les combinaisons, il y a tellement de bruit… Les anciens te le disent mais tant que tu ne l’as pas vécu, tu ne peux pas t’en rendre compte. Même si tu es à 10, 15 mètres de ton coéquipier, ça braille de partout, tu regardes le mec et tu vois juste ses lèvres bouger. Tu n’entends rien de tout de ce qu’il dit. C’est vraiment compliqué au niveau des annonces. Alors tu gueules (rires). Généralement, la charnière donne de la voix, ils sont un peu enroués à la fin du match. Leur gorge est off.

La charnière donne de la voix, ils sont un peu enroués à la fin du match. Leur gorge est off

Il existe malgré tout des astuces pour essayer de communiquer ?

J.M : Dans la semaine, tu ne travailles pas 250 lancements. On ne sait pas tous lire sur les lèvres mais il y a des noms de combinaisons qui reviennent assez régulièrement. Sur chaque arrêt de jeu, le 9, 10, 12 se regroupent rapidement pour annoncer. Après, autour du 13, il y a les ailiers et l’arrière. Il faut essayer de fonctionner pas petit groupe. Mais généralement, les mecs ne sont pas complètement paumés sur le terrain.

Ce Tournoi 2010 fut particulier pour vous…

J.M : Au départ, je n’étais pas dans le groupe. Après le premier match contre l’Ecosse, Aurélien Rougerie et Benjamin Fall sont forfaits. Je suis appelé en second couteau et j’ai la chance de jouer les quatre derniers matchs. Je suis passé du mec pas invité au mec qui a fait le grand chelem.

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