L'antisèche : L'acharnement défensif

Par Rugbyrama
  • Romain N'tamack, Gaël Fickou et Bernard Le Roux au plaquage sur George Ford
    Romain N'tamack, Gaël Fickou et Bernard Le Roux au plaquage sur George Ford
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2020 - Les Bleus se sont imposés face à l'Angleterre grâce à une défense de fer et à un réalisme exceptionnel sur leurs rares opportunités offensives.

Le match : La France menait 24 à 0

Les Anglais ont fini par rendre les armes, résignés à sauver un point de bonus défensif après la sirène. La bataille était déjà perdue pour les vices champions du monde, contraint de reconnaître la victoire des Français, courageux de la première minute au coup de sifflet final, à commencer par le néophyte Anthony Bouthier présent sous les chandelles anglaises en début de match et capable de se mettre en face du deuxième ligne George Kruis alors que ce dernier s’apprêtait à inscrire le troisième essai du XV de la Rose. Une action qui symbolisait l'acharnement défensif des tricolores dans le secteur défensif. Les Anglais avaient d'ailleurs dû patienter jusqu'à la 57e minute pour inscrire leurs premiers points dans cette rencontre où, pourtant, ils dominaient autant en terme de possession que d'occupation. Mais le réalisme, l'enthousiasme, la fraîcheur animaient des Bleus bien décidés à écrire une nouvelle histoire. Les crochets de Teddy Thomas, les raffûts du surprenant Vincent Rattez, les accélérations d'Antoine Dupont, la couverture de terrain de la troisième ligne, les plaquages de Bernard Le Roux avaient permis aux Français d'inscrire trois essais (par Rattez sur un retour intérieur de Romain Ntamack, et un doublé du capitaine Charles Ollivon au soutien de Rattez et de Dupont) avant de voir enfin le rideau défensif se fissurer sur deux coups de génies Jonny May. Alors même si le succès tricolore n'était pas aussi large qu'il aurait pu l'être (puisque les Français ont mené 24 à 0), il était suffisant clair pour qu'Antoine Dupont leur offre une dernière munition en envoyant le ballon en tribune alors que l'heure de la délivrance n'avait pas encore sonné. Une fin aussi confuse et rigolote que le Brexit.

Le fait du match : Les Bleus réalistes

Les Bleus n'ont pas eu beaucoup d'occasions et pourtant ils ont inscrit trois essais. La possession de balle et l'occupation étant en faveur des Anglais, les Français ont fait preuve d'un réalisme exceptionnel pour prendre le large au tableau d'affichage. Leur première offensive digne de ce nom était gagnante grâce à la fougue de Thomas pour créer le désordre avant de faire preuve d'une grande maîtrise pour marquer de l'autre côté du terrain. Après, la stratégie était claire. Les Français ne voulaient pas se mettre en danger sur leurs propres initiatives, évitant surtout de relancer des ballons depuis leur camp, rendant souvent le ballon par du jeu au pied. C'était gagnant quand Ollivon perturbait Lawes à la réception d'une chandelle. Sinon, les Français essayaient donc de trouver l'ouverture sur leur premier temps de jeu, refusant les séquences longues. C'était aussi gagnant sur le troisième essai avec un Dupont inspiré dans le fermé.

Le joueur du match : Grégory Alldritt

Le troisième ligne de La Rochelle n’a repris la compétition que le 10 janvier en Coupe d’Europe face à Sale, avant d’affronter Exeter la semaine suivante. Il n’avait donc pas de certitudes sur sa capacité à tenir le rythme d’un match international avant de pénétrer sur la pelouse du Stade de France ce dimanche. Il faut croire que cette période de repos forcé lui a permis d’engranger de la fraîcheur car l’ancien Auscitain a été exceptionnel face à l’Angleterre. Il a été logiquement désigné homme du match, grâce notamment à sa performance défensive et sa capacité à jouer les trouble-fête dans les rucks des Anglais, incapable d’enchaîner rapidement les temps de jeu en raison de ce poison omniprésent pour mettre ses mains à chaque passage d’un joueur du XV de la Rose par le sol.

La stat : 8 minutes et 35 secondes

C'est le temps que les Anglais ont passé dans les 22 mètres français. C'est tout simplement hallucinant à ce niveau-là et cela démontre la qualité de la défense tricolore qui n'a cédé que deux fois dans les vingt dernières minutes. A titre de comparaison, les Bleus n'ont passé que 1 minute et 25 secondes dans les 22 mètres anglais.

Par Nicolas Augot

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