Russell sort de son silence et allume Townsend

  • Finn Russell makes a break to set up the Scotland try during the Guinness Six Nations match between Scotland and Ireland at Murrayfield on February 09, 2019.
    Finn Russell makes a break to set up the Scotland try during the Guinness Six Nations match between Scotland and Ireland at Murrayfield on February 09, 2019.
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SIX NATIONS 2020 - Au lendemain de la défaite des Ecossais face à l'Angleterre (13-6), l'ouvreur du Racing 92 s'est longuement confié sur son éviction du groupe. Et il a la main lourde avec son sélectionneur.

Fin janvier, c'est par un communiqué laconique que la fédération écossaise faisait connaître la mise à l'écart de l'ouvreur Finn Russell, 49 sélections avec le XV du chardon. "Finn Russell ne prendra plus part à la préparation du match d'ouverture de l’Écosse face à l'Irlande, en ouverture du Tournoi des 6 nations, à la suite de manquements au protocole d'équipe lors du stage d’Édimbourg. Il est retourné dans son club." Depuis, Russell a effectivement joué avec le Racing 92, à Castres où il a d'ailleurs été excellent. Et les rumeurs sur les raisons de son éviction allaient bon train, sur fond de soirée arrosée et d'altercation avec Gregor Townsend, les deux hommes étaient réputés en froid de longue date.

Ce dimanche, au lendemain de la défaite de l’Écosse à Murrayfield face à l'Angleterre (13-6) à l'occasion de la deuxième journée du Tournoi des 6 nations 2020, Russell a finalement pris la parole, dans les colonnes du Sunday Times. Il confirme que ses relations délétères avec son sélectionneur Gregor Townsend sont au cœur de son éviction. "Gregor m'a entraîné pendant huit ans et je ne le connais pas du tout.

Nous n'avons pas d'atomes crochus. Avec le Racing, l'an passé, je ne pouvais pas parler beaucoup avec les coachs parce que mon Français n'était pas bon mais cette année, je parle beaucoup avec Mike (Prendergast), Toto (Laurent Travers) et Yannick (Nyanga). J’entretiens avec eux la relation de confiance que j'avais avec Vern Cotter, au temps où il entraînait l’Écosse. Ils me traitent comme un adulte, ça se passe entre nous comme en famille et c'est sain." Une situation personnelle que le joueur globalise à l'ensemble du fonctionnement de la sélection écossaise, et qu'il n'hésite pas à remettre en question.

"Dans cette affaire, on a parlé de sortie pour boire un verre alors qu’en fait, tout est une question de contrôle, de respect et de confiance sur et en dehors du terrain." Dans le détail ? Russell raconte qu'après avoir affronté les Saracens, en janvier dernier à Londres, Finn Russell avait pris un vol du soir, à l'aéroport de Luton et en compagnie de son coéquipier Sean Maitland, pour rejoindre Édimbourg aux abords de 21 heures. Russell fait partie du groupe des leaders écossais mais en son absence, ceux-ci avaient érigé une règle : les joueurs n'auraient pas le droit à plus de deux bières. En rejoignant les joueurs écossais à leur hôtel, Finn Russell aurait pris deux bières au dîner avant d'en commander une autre, au bar. "Au dîner, certains joueurs me disaient : "Pas d'autre verre". Je les connais tous bien, j'ai répondu : "Je sors d'un match de Champion's Cup, les gars. Je veux juste me détendre un peu".

"Pour moi, ce n'est pas du rugby"

Le point de tension est né de là. Avant l'explosion, dans un situtation devenue intenable avec son sélectionneur. "Je veux le meilleur pour l’Écosse et j'ai donc remis en question l'environnement pour qu'on devienne meilleurs, ensemble. Avec Gregor, nous avons eu de nombreuses altercations. Cette fois encore, il y a eu un clash. Il disait quelque chose et moi autre chose. On en vient à la situation où je lui dis : "Tu vas être toi et je vais continuer d'être moi". C'est comme que marche désormais notre relation. Bon... Ce n'est pas vraiment une relation, je vous l'accorde...".

Au-delà des difficultés relationnelles avec son sélectionneur, Finn Russell s'en prend ensuite aux choix de jeu stratégiques proposés en Écosse. "L'an passé, notre plan de jeu était beaucoup basé sur les données statistiques et le jeu au pied. Pour moi, ce n'est pas du rugby. Avec Vern, le cadre était très simple et nous avions la liberté de nous en affranchir. Qu'essayons-nous de faire, aujourd'hui ? C'est la question de nos derniers meetings, en groupe. Mais il est difficile pour mes coéquipiers de parler, ils sont tous salariés de la fédération écossaise." Finn Russell, lui, engagé au Racing 92, a choisi de prendre la parole. Pas sûr qu'on le revoit sous le maillot écossais. Au moins temps que Gregor Townsend sera en poste.

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