L’heure est-elle venue de dire stop pour l’Italie ?

Par Rugbyrama
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Publié le Mis à jour
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TOURNOI DES 6 NATIONS - Encore battus par des Bleus beaucoup plus forts qu’eux, les Italiens semblent promis à une nouvelle cuillère de bois. Le fossé entre la Squadra Azzura et les 5 autres nations semble désormais trop grand. Sa place, elle, plus que jamais remise en cause.

Ce n’est plus une surprise pour personne, l’Italie a une nouvelle fois perdu. Certes, ce match d’ouverture contre le XV de France n’était que le premier de ce Tournoi des 6 Nations 2021, mais les prémisses ressenties ne sont pas de bon augure. Encore une fois, la Squadra n’était pas invitée. Malgré quelques incursions et actions intéressantes au sein d’une première mi-temps pas ridicule, les coéquipiers de Luca Bigi ont été dominés dans tous les compartiments du jeu et ont complètement craqué après la pause. Résultat ? 50 points encaissés au Stadio Olimpico de Rome et une nouvelle grosse déconvenue, sûrement pas la dernière de ce Tournoi.

27 défaites consécutives

C’est simple, les Transalpins n’ont plus connu le goût de la victoire dans le Tournoi depuis 2015 et un succès face à l'Ecosse, à Murrayfield (22-19). Ils sont donc sur une série de 27 défaites d’affilée. Et on voit mal comment les Italiens pourraient briser cette spirale infernale dans les semaines à venir. Le prochain déplacement en Angleterre, face à des Anglais vexés de leur défaite inaugurale face à l’Écosse, est tout sauf un cadeau. Pire, à l’heure actuelle, personne n’imagine l’Italie gagner face au Pays de Galles ou l’Irlande, même à domicile. Question de niveau.

En 2017, le président de la fédération de rugby italienne, Alfredo Gavazzi avait déclaré "Dans deux ou trois ans nous serons compétitifs. Nous avons commencé en 2000 (dans le Tournoi), les autres ont derrière eux 150 ans d’histoire." Lorsque l’on fait le bilan quatre ans après, difficile de donner raison à l’homme fort du rugby italien. L’Italie encaisse près de 40 points de moyenne depuis sa dernière victoire face à l’Écosse en 2015. Certes, cette année, son sélectionneur Franco Smith a fait le choix de lancer dans le grand bain une nouvelle génération, afin de l'aguerrir sans attendre aux joutes internationales. La Squadra est en pleine reconstruction, les anciens cadres comme Parisse ont fait place aux plus jeunes Pari gagnant, à terme ? En attendant, les contre-performances s'accumulent.

La Géorgie, solide remplaçant ?

Pendant ce temps, la Géorgie continue sa razzia dans le Tournoi B. Ce qui ne manque pas de raviver un débat datant d'une bonne décennie. Cela fait maintenant quelques années que la présence de l’Italie au sein du Tournoi des 6 Nations est remise en cause.

Son remplaçant le plus crédible se nomme la Géorgie, qui vient de remporter, une nouvelle fois, le Tournoi B des 6 Nations 2020 (la dernière journée avait été reportée), ce week-end, après une victoire 16 à 7 face à la Russie. Les coéquipiers du demi de mêlée briviste, Vasil Lobzhanidze, auteur d’un essai lors de la victoire face aux Russes, ont empoché 24 points sur 26 possible et réalisent donc le Grand Chelem. Ils sont ainsi sacrés dans la compétition pour la huitième fois lors des neuf dernières éditions.

Au classement World Rugby, les Géorgiens se trouvent devant les Italiens, à la 12e place (14e pour la Squadra). De quoi susciter des interrogations sur la légitimité sportive de la présence italienne dans ce Tournoi des 6 Nations.

Les joueurs géorgiens se congratulent face aux Fidji
Les joueurs géorgiens se congratulent face aux Fidji

Quelle(s) solution(s) ?

Pourtant, le comité des 6 nations ne semble pas enclin à écarter l’Italie de sa compétition. Un barrage entre le dernier et la vainqueur du Tournoi B ? L'idée, maintes fois évoquée, n'a jusqu'ici jamais trouvé un écho favorable auprès des organisateurs.

L’un des arguments pour expliquer ce refus est financier. La fédération italienne garantit et offre de meilleures retombées économiques que les nations du Tournoi B. La couverture médiatique ainsi que les retransmissions télévisuelles de l’autre côté des Alpes sont largement supérieures à ce que pourrait offrir la Géorgie, par exemple.

Ainsi, les sponsors du Tournoi ne sont pas persuadés, ni convaincus par la rentabilité d’intégrer les Lelos au sein de la compétition. Pas plus que les dirigeants du Tournoi qui déclaraient, en 2017, par la voix de son directeur général de la compétition John Feehan : "c’est une compétition fermée, dirigée et contrôlée par les six nations qui la composent. Il n’y a pas de place disponible. Pour le moment, nous sommes heureux de disposer des six meilleures équipes européennes." Comprenez ici, les équipes qui apportent le plus de retombées économiques. Et tant pis si l’Italie collectionne les mauvais résultats.

Par Yohan Lemaire

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