Galthié débriefe le "crunch"

  • 6 Nations 2020 - Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France
    6 Nations 2020 - Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France
Publié le Mis à jour
Partager :

TOURNOI DES 6 NATIONS 2020 - Rendez-vous avait été donné dans un hôtel aux pieds de la Tour Eiffel pour le "débrief" de la rencontre face à l'Angleterre. Fabien Galthié et Raphaël Ibanez se sont présentés, ponctuels et souriants, devant la presse, sans avoir encore revu le match, mais avec déjà de nombreuses certitudes.

Chemise et chaussures blanches, pantalon noir, Fabien Galthié est arrivé hier matin dans ce salon de l'hôtel Pullman Tour Eiffel, où les Bleus ont passé la nuit de dimanche à lundi, flanqué de Raphaël Ibanez mais aussi de sa compagne, restée discrètement dans un coin de la pièce. Très vite, il a confessé ne pas avoir revu le match, contrairement à ses prédécesseurs qui se présentaient toujours pour cet exercice munis d'une multitudes de chiffres. L'ancien demi de mêlée a expliqué les raisons de ce choix : "On a décidé de passer du temps ensemble hier soir (dimanche), avec nos proches, nos amis et profitez de ce moment." Cette première victoire sur l'Angleterre, vice-championne du monde, le méritait sans doute bien.

Il n'empêche Fabien Galthié ne s'est pas dérobé à l'instant de répondre aux différentes interrogations sur le déroulé de la rencontre. Le patron des Bleus est d'abord revenu sur la qualité de la défense de son équipe. Sans tomber dans la dithyrambe. Au contraire. "Je pense que l'on a été sur les mêmes standards qu'à la Coupe du monde, a-t-il dit. Peut-être même que nous n'aurions-nous pas encaissé ces deux essais au Japon. Nous avons manqué d'automatisme, Vincent Rattez a un peu hésité à fermer, notamment sur le second. Pendant la Coupe du monde, nous fermions beaucoup plus haut. Cette défense fait partie de l'identité de cette équipe. Ce que nous avions beaucoup moins pendant le Mondial, c'est que chaque ballon soit difficile pour l'adversaire et cette attitude est portée par Shaun Edwards." Un hommage rendu à l'ancien entraîneur de la défense galloise, avant que Galthié ne précise que c'était aussi "une œuvre collective". Et ce dernier de citer chacun des membres du staff jusqu'au médecin Philippe Turblin.

Sur le secteur de la conquête, Galthié a un peu grimacé. Et pour cause. En touche, les Bleus ont perdu quatre ballons en première intentions, deux dans un second temps. Quant à la mêlée, il a été mise lourdement en difficultés dès que le staff a coaché. "La première partie de notre match a plutôt été solide en mêlée, a-t-il souligné à juste titre, mais c'est quand nous avons coaché que l'édifice a été déstabilisé. À 24-0, nous avons choisi de faire des changements et là on a perdu notre assise en mêlée. Pourtant nous voulons une conquête forte, des hommes forts d'autant que l'on a vu que quand on se fragilise à ce niveau-là, notamment dans des conditions météorologiques comme hier (dimanche), tout devient plus compliqué. Notre plan de jeu au pied s'est dégradé, il a été moins loin, le leur s'est allongé et nous a mis en difficulté. Les duels ont été plus faciles à gérer pour eux que pour nous. On s'est mis à subir mais à s'accrocher à d'autres éléments de notre stratégie, à d'autres points forts mis en oeuvre et travaillés. Mais il est clair que notre coaching nous a perturbés sur l'assise et donc dans le déroulé de la fin du match." Quant à la conquête aérienne, si Galthié n'a pas cité le nom de son adjoint Karim Ghezal, en charge de ce secteur de jeu, sans doute s'est-il déjà entretenu avec lui. "La touche est une partie de notre rugby à améliorer, a-t-il confié à juste titre. Après ces joueurs-là ont besoin de confiance. En face, l'équipe d'Angleterre ferraille ensemble depuis quatre à huit ans. Les garçons d'Eddie Jones ont acquis des certitudes. Ils sont sur cette même recherche de performance que nous. Et aujourd'hui notre travail est d'acquérir de la confiance."

Enfin, Fabien Galthié n'a pas manqué de mettre en lumière la qualité de sa charnière Dupont-Ntamack, "excellente" à ses yeux. "Dans le kicking-game, à un moment où il n'y avait pas de domination, l'animation a été bonne, a-t-il justifié. Antoine et Romain sont deux joueurs de grande qualité. Ils sont différents et, en même temps, complémentaires. C'est une belle charnière. Antoine a été solide et c'est sa qualité. Nous avons pris le parti de travailler sur les points forts des joueurs." Mais l'ancien entraîneur de Toulon, Montpellier ou du Stade français a aussi évoqué les points d'amélioration qui seront probablement à l'ordre du jour des prochaines séances d'entraînement ou de vidéo. Eternel insatisfait, il veut le meilleur pour son équipe. "Nous avons des marges de progression, a-t-il répété. Ce match nous donne de la matière à travailler dans tous les domaines et secteurs du jeu." Un exemple ? "On peut notamment être plus efficace dans les moments importants et dans la gestion des temps faibles." Juste ce qu'il faut faut pour éviter l'excès de confiance et retomber dans les travers du rugby français à la prochaine sortie.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?