Dupont : "J’aurai toujours des partisans et des détracteurs, si je les écoute..."

  • 6 Nations 2019 - Antoine Dupont (XV de France) contre l'Écosse
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  • 6 Nations 2019 - Antoine Dupont (XV de France) contre l'Angleterre
    6 Nations 2019 - Antoine Dupont (XV de France) contre l'Angleterre
Publié le Mis à jour
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2019 - Plutôt réservé, Antoine Dupont (22 ans, 11 sélections) est un demi de mêlée atypique aussi bien dans son jeu que par sa personnalité. Le joueur du Stade Toulousain devra s’affirmer comme leader du pack tout en sachant écouter les anciens.

Rugbyrama : Les anciens répètent régulièrement que la pression glisse sur les jeunes joueurs… Est-ce que c’est vrai ?

Antoine Dupont : Je ne suis pas insensible à la pression. On y est tous confrontés. Il y avait pas mal de tension contre l’Écosse. Mais c’est vrai qu’on est arrivés en cours de route au sein de cette équipe de France. Les Anciens ont connu un peu plus la défaite que nous et cette atmosphère un peu pesante. De ce fait, on est plus décontractés.

Contre l’Écosse, certains ont été surpris de vous voir avant tout dans un rôle de gestionnaire. Est-ce que c’est une facette de votre jeu que vous appréciez ?

A. D. : Mon poste amène à gérer les temps forts et les temps faibles. Et le jeu au pied devient de plus en plus important. C’est une facette qu’on est obligé d’avoir dans notre jeu. Mais face à l’Écosse, j’ai peut-être tapé un ou deux coup de pied de plus que d’habitude et de suite, on a vu écrit : "gestionnaire". Cela ne m’a pas plus perturbé plus que ça (sourire). Je n’ai pas préparé mon match par rapport à ça. Je n’ai pas envie d’aller contre ma nature qui est de jouer, tout simplement.

On me verra rarement engueuler un joueur

Avec Romain Ntamack, vous allez être confronté à la charnière Murray-Sexton. Quel regard portez-vous sur ces deux joueurs ?

A. D. : Ils doivent avoir 30 ou 40 sélections à la charnière ensemble. C’est dur d’arriver à autant de longévité et d’association. L’un et l’autre doivent rester au plus haut niveau. Ça fait rêver. Ils ont écrasé la concurrence sur les dernières années. Avec Romain, on est très loin d’eux. Mais c’est vrai qu’on peut s’inspirer de la manière dont ils conduisent le jeu, dont ils mènent l’équipe. On sent vraiment que ce sont les deux pièces maîtresses de l’équipe d’Irlande.

Jacques Brunel expliquait dans la semaine que vous étiez en train de trouver le bon équilibre entre gestionnaire et animateur. C’est un équilibre difficile à trouver ?

A. D. : J’aurai toujours des partisans et des détracteurs. Sur le match de l’Écosse, ceux qui rallaient un peu de me voir trop porter le ballon étaient contents parce que j’ai joué au pied. Et ceux qui aimaient me voir porter le ballon ont rallé parce que j’ai trop joué au pied et que je n’ai pas joué mon jeu. À un moment donné, si j’écoute tout le monde, je ne joue plus mon jeu, ce n’est plus naturel. Il ne faut pas que je pose plus de questions par rapport à ça. Je pense avoir évolué là-dessus par rapport à il y a quelques années. Je pense être sur la bonne voie.

Il faut peut-être aussi que je me fasse violence (…) mais je ne vais pas apprendre le rugby aux autres

Sur le terrain, quel genre de demi de mêlée êtes-vous ? Plutôt à gueuler sur vos avants ou au contraire sur la réserve ?

A. D. : Je ne suis pas des plus expressifs quand je suis sur le terrain (sourire). Mais je sais aussi dire les choses et c’est mon poste qui le demande. C’est à moi d’analyser le jeu adverse et de donner des consignes sur comment continuer notre stratégie. Quand on s’entend bien avec les avants, c’est toujours plus facile. Mais on me verra rarement engueuler un joueur sur le terrain. Après, il faut peut-être aussi que je me fasse violence. Mais je suis un jeune joueur, j’ai dix sélections. Je ne vais pas parler tout le temps et apprendre le rugby aux autres sur le terrain qui ont bien plus d’expérience que moi. Il faut que je trouve ma place entre donner des consignes et savoir écouter les anciens.

Vos qualités athlétiques vous permettent de faire de grosses différences individuelles. Est-ce difficile, après ce genre d’action, de conserver votre lucidité pour mener le jeu ?

A. D. : C’est le risque à prendre. Si je garde trois fois le ballon dans une action qui dure trois minutes, à la fin, je suis un peu plus fatigué. C’est là-dessus aussi que je travaille, de ne pas trop porter le ballon, de ne pas trop passer par le sol. D’une part, on est moins lucide. Et après, c’est plus difficile de mettre de la vitesse dans le jeu. Il faut que je trouve l’équilibre à tout ça sans perdre ma capacité d’initiative.

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