Bonnaire : "Si on veut réussir un jour, il faut qu’on bosse plus. Ça ne tombera pas du ciel"

  • Tournoi des 6 Nations 2019 - Julien Bonnaire (France) lors de l'échauffement des Bleus avant d'affronter l'Écosse
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  • Tournoi des 6 Nations 2019 - Demba Bamba (France) contre l'Écosse
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  • 6 Nations 2019 - Le XV de France a l'entraînement
    6 Nations 2019 - Le XV de France a l'entraînement
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2019 - Désormais libérés après leur victoire contre l’Ecosse (27-10), les joueurs du XV de France ont encore un long chemin à parcourir pour se rapprocher des meilleures nations mondiales. Jean-Baptiste Elissalde et Julien Bonnaire, les adjoints de Jacques Brunel, les invitent à travailler davantage pour répondre aux exigences du très haut niveau.

Il y a quinze jours, au soir de la débâcle à Twickenham (44-8), Morgan Parra et Camille Lopez avaient osé lancer : "on ne travaille pas assez." Une sortie pas vraiment appréciée, mal interprétée pour certains, qui mettait l’accent sur un mal français : la rigueur dans le travail au quotidien. En son temps, Philippe Saint-André avait déjà encouragé ses joueurs "à partir en vacances avec un ballon dans le coffre".

La question reste plus que jamais d’actualité alors que le XV de France, certes soulagé après sa victoire contre l’Ecosse (27-10), reste encore loin des standards internationaux. "Après les sourires revient le temps du travail. En voyant Angleterre - Pays de Galles, il faut se dire qu’il faut se remettre au boulot très vite parce qu’on n’est pas encore à ce niveau-là, il ne faut pas se le cacher. Les intensités de ces matchs ne sont pas communes à nos joueurs. Ils ont besoin de l’encaisser", reconnaît l’entraîneur des arrières Jean-Baptiste Elissalde.

Quand leurs coéquipiers de club font 1h30 d’entraînement, eux doivent en faire 2 heures

Alors que le rythme et l’intensité du Top 14 ne préparent pas aux joutes internationales, le constat est simple mais pas nouveau : les Bleus doivent avoir conscience des efforts à faire au quotidien, en marge de leur travail dans la sphère des clubs, pour franchir un cap. À commencer par la nouvelle vague incarnée par Dupont, Ramos, Ntamack, Lambey ou bien encore Bamba.

Tournoi des 6 Nations 2019 - Demba Bamba (France) contre l'Écosse
Tournoi des 6 Nations 2019 - Demba Bamba (France) contre l'Écosse

"Ils doivent être comme des jeunes gens de 20 ans, comme on l’a été nous aussi, plein de fraîcheur, d’envie mais ils doivent comprendre aussi que là, ça tape, ça va vite et que leur comportement durant toute la semaine ne peuvent pas être les mêmes que des jeunes gens de 20 ans normaux. Ils doivent se préparer plus. Quand leurs coéquipiers font 1h30 d’entraînement, eux doivent en faire 2 heures tout en gardant cette légèreté", explique Elissalde.

Il faut qu’ils se prennent en main pour savoir quelles sont leurs ambitions : être juste joueur de club, dans la liste des 30 ou le meilleur à leur poste

Toute la problématique est aujourd’hui de savoir si les internationaux sont en mesure de se responsabiliser. Laurent Labit, l’entraîneur des avants du Racing 92, avait ainsi regretté le peu de rigueur des joueurs français dès que les entraîneurs avaient le dos tourné.

"On en revient à la formation. Il faut les éduquer pour faire des extras de technique individuelle, un surplus de renforcement… je discutais avec des Toulousains. Quand ils ont vu Kaino arriver, tous les matins, il faisait très tôt quelques exercices physiologiques pour se sentir à l’aise, costaud dans son corps. Et ils ont suivi la voie, raconte Elissalde. Il faut qu’ils comprennent. Ça s’appelle l’éducation, la formation. Il faut leur faire comprendre qu’il faut faire toujours plus. C’est un sport collectif mais c’est composé d’individu. Si l’individu fait plus au quotidien, il a plus de chance à devenir un champion. Là où on aura réussi, c’est quand les joueurs arriveront sur le terrain et qu’ils n’auront plus d’un entraîneur qui pose les plots pour faire un exercice."

J’espère que les joueurs ne vont pas juste rentrer chez eux pour se mettre dans le canapé…

Et Julien Bonnaire d’ajouter, "il ne s’agit pas de fliquer. Mais le mec doit prendre conscience que le haut niveau, c’est être plus précis sur tout, sur le sommeil, la récupération, les entraînements. Il faut qu’ils se prennent en main pour savoir quelles sont leurs ambitions : être juste joueur de club, dans la liste des 30 ou le meilleur à leur poste. Si on veut réussir un jour, il faut qu’on bosse plus, il n’y a pas de mystère. Ça ne tombera pas du ciel. C’est juste avec un peu plus de sueur et d’envie de réussir."

6 Nations 2019 - Le XV de France a l'entraînement
6 Nations 2019 - Le XV de France a l'entraînement

Ce dimanche, les Bleus ont quitté le CNR de Marcoussis pour s’accorder quelques jours de repos. Mais avant de retrouver la résidence du XV de France jeudi pour préparer le choc face à l’Irlande, Jean-Baptiste Elissalde espère "qu’ils ne vont pas juste rentrer chez eux pour se mettre dans le canapé…"

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