Ntamack, c'est déjà demain

  • 6 Nations 2018 - Romain Ntamack (Bleuets)
    6 Nations 2018 - Romain Ntamack (Bleuets)
  • XV de France - Romain Ntamack participant à l'entraînement des Bleus à Marcoussis
    XV de France - Romain Ntamack participant à l'entraînement des Bleus à Marcoussis
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2019 - Monstre de talent et de précocité depuis de nombreuses années, le Toulousain Romain Ntamack va débuter au centre de l’attaque du XV de France vendredi soir face au pays de Galles, pour sa première sélection à seulement 19 ans.

Programmé pour être un des leaders des bleus en 2023, le récent champion du monde moins de 20 ans, qui s’est déjà imposé comme un taulier de la ligne de trois-quarts toulousaine, a encore su griller les étapes. Tout en sérénité. Avec lui, il n’est plus question de surprise. Depuis sa plus tendre enfance (expression paradoxale quand on évoque un garçon de 19 ans), Romain Ntamack a pris l’habitude de griller toutes les étapes. Il n’y a qu’à voir l’âge auquel il a débarqué chez les Bleuets (17 ans), auquel il a intégré la liste élite du XV de France (18 ans), puis connu sa première apparition en Top 14 (18 ans), et été sélectionné avec les Barbarians français (18 ans) ou quand il a commencé à briller en Champions Cup (19 ans).

Alors rien d’étonnant à le voir aujourd’hui débuter au centre de l’attaque tricolore à seulement 19 ans et 9 mois, ce qui fait de lui le plus jeune joueur de ce Tournoi des 6 Nations. Très franchement, cela fait longtemps que l’intéressé est présenté comme un phénomène en devenir, au point de s’imposer très tôt comme le grand espoir du rugby hexagonal. Il n’y avait qu’à se rendre à un entraînement du Stade toulousain, voilà quelques années, pour apercevoir son visage juvénile s’offrir des séances supplémentaires de jeu au pied sur les terrains d’Ernest-Wallon.

Là où son père Émile est devenu une légende. Là où le fiston a grandi, s’est construit et a même prolongé son contrat récemment jusqu’en 2023. Au moment des négociations, son entraîneur actuel Ugo Mola, qui l’a lancé dans le grand bain du Top 14, confiait même : "On ne se pose même pas la question de sa signature. Romain est né avec un maillot rouge et noir sur le dos. Il gardera le maillot rouge et noir… floqué du bon logo."

L’âge ne veut pas dire grand-chose

Au-delà de ses qualités techniques exceptionnelles et largement au-dessus de la moyenne, lesquelles font merveille aujourd’hui et justifient en grande partie sa titularisation aux côtés de Wesley Fofana pour entamer le Tournoi, Romain Ntamack a toujours impressionné par sa lucidité et sa sérénité. Dans le jeu bien sûr, quand chaque joueur l’ayant croisé dans les catégories jeunes insiste sur sa précocité et sa capacité à maîtriser les événements, mais aussi en-dehors. À peine adulte, le Toulousain était professionnel. Dans l’approche de son métier, dans sa rigueur personnelle et dans ses interventions médiatiques.

Son assurance et son recul, au moment d’analyser ses propres performances et celles des équipes dans lesquelles il évolue, sont sidérants. Ce qui lui permet d’aborder chacun nouveau défi avec une confiance assumée et revendiquée. Avant sa première titularisation en Champions Cup, il avançait ainsi : "C’est dans la continuité de ce que je vis : après le Top 14, la Coupe d’Europe. C’est un ton au-dessus, une compétition que j’ai envie de connaître." Le flegme est évident, le même dont il fait preuve en match. Ntamack n’a jamais caché que ses ambitions étaient extrêmement élevées, à la hauteur de son exigence individuelle.

Après l’avoir parfaitement préservé la saison passée pour le pas l’exposer prématurément (cinq matchs de Top 14 et cinq matchs de Challenge Cup pour six titularisations au total), Ugo Mola n’a ainsi pas hésité à en faire un pion essentiel de son système depuis l’entame de l’exercice actuel, en position de numéro 12. Ce que réclamait son protégé. Au sortir de son sacre avec les Bleuets, il nous assurait début août : "Maintenant, je compte pour un dans l’effectif. Même si je suis jeune, mon intention est de démontrer que l’âge ne veut pas dire grand-chose. Si je suis bon, je joue." Comme depuis qu’il a un ballon de rugby entre les mains.

XV de France - Romain Ntamack participant à l'entraînement des Bleus à Marcoussis
XV de France - Romain Ntamack participant à l'entraînement des Bleus à Marcoussis

Jusqu’au Stade de France ce vendredi, où il sera le deuxième champion du monde à connaître l’honneur d’une sélection après Bamba. "Je suis fier de Demba et le rejoindre me motive, nous assurait-il en novembre. J’ai envie d’aider le XV de France à avoir de bons résultats." Il en a déjà l’occasion.

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