Alldritt, le Franco-Ecossais

  • Alldritt (France)
    Alldritt (France)
  • Grégory Alldritt, ici avec le maillot de La Rochelle, échappe aux plaquages
    Grégory Alldritt, ici avec le maillot de La Rochelle, échappe aux plaquages
  • Grégory Alldritt (France) contre l'Angleterre
    Grégory Alldritt (France) contre l'Angleterre
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2019 - Le troisième ligne de La Rochelle, Grégory Alldritt, connaîtra sa troisième sélection ce samedi face au XV du Chardon. Un match forcément particulier pour sa famille puisque l'international français possède la double nationalité franco-écossaise, tout comme ses frères et son père Terence.

Stirling est située entre Edimbourg et Glasgow, légèrement plus au nord que les deux principales villes d'Ecosse. C'est pourtant une des cités historiques du pays, un haut lieu des luttes entre Ecossais et Anglais, en raison de sa position stratégique à la porte des Highlands. Quelques kilomètres au nord de la cité a été érigé le National Wallace Monument, tour édifiée en 1869 en l'honneur de William Wallace, héros écossais rendu mondialement célèbre à travers l'interprétation de Mel Gibson dans le film Braveheart. C'est là que Terence Alldritt, le papa de Grégory, a passé la majeure partie de sa jeunesse.

Il en a conservé un accent britannique et une appétence pour le rugby. "Je suis Ecossais, d'une mère scandinave et d'un père britannique qui a beaucoup bougé pour son travail (négociant en matériel agricole, N.D.L.R). Je suis né au Kenya et j'ai passé une partie de ma jeunesse en Afrique du Sud. Nous sommes rentrés en Ecosse à la retraite de mon père." Il en garde le goût du voyage, rencontre sa femme en Italie, avec qui il s'installe notamment à Londres puis à Amsterdam. "Ma femme était Italo-Gasconne. Elle m'a fait découvrir le Gascogne et nous avons placé tous nos espoirs pour fonder notre famille dans le Gers."

Grégory Alldritt, ici avec le maillot de La Rochelle, échappe aux plaquages
Grégory Alldritt, ici avec le maillot de La Rochelle, échappe aux plaquages

Terence a 29 ans quand il s'installe dans les vallons près de Condom sans parler un mot de français : "Juste oui et non", plaisante-t-il. Il en a aujourd'hui 61. "Maintenant, je me considère Français, je dirais même Gersois." En arrivant dans le Gers, la famille s'agrandit avec trois fils. Tom naît en 1990, Scott trois ans plus tard et enfin Grégory en 1997. Comme Terence, ils possèdent tous la double nationalité : "Tous passionnés de rugby. Ils ont commencé à Condom avant de poursuivre à Auch. Je n'ai jamais pourtant poussé pour que mes fils fassent du rugby. Je n'ai pas imposé une forme de ballon en particulier à la maison. Seulement, le sport est très important dans l'éducation britannique. C'était aussi le cas en pension en Afrique du Sud. Une activité physique était donc obligatoire et mes enfants ont d'abord fait du judo. Scott et Tom ont d'ailleurs obtenu leur ceinture noire."

Pourtant, Terence, fils d'un ancien rugbyman, a lui aussi joué au rugby : "Au lycée, puis à l'université et aussi en club, mais à un niveau modeste. Surtout, avec mes amis, nous ne manquions jamais une occasion d'aller voir l'Ecosse jouer. Les matchs contre la France lors du Tournoi étaient des moments incontournables car c'était le match où il y avait la meilleure ambiance."

Il sera en tribunes au Stade de France ce samedi pour assister à un nouveau France-Ecosse : "On va garder le Chardon dans le tiroir ! Je vais chanter la Marseillaise et surtout pas le Flower of Scotland. Il faut savoir que nous avons converti toute notre famille écossaise. Elle pousse maintenant derrière les Bleus !" Ce samedi à Saint-Denis sera forcément particulier pour Terence qui était déjà présent face au pays de Galles mais aussi à Twickenham : "Pour le premier match face aux Gallois, j'étais très ému quand je l'ai vu avec le numéro 20. Je pensais qu'il n'allait pas rentrer mais quand il a enlevé sa veste, c'était vraiment quelque chose de spécial."

Grégory Alldritt (France) contre l'Angleterre
Grégory Alldritt (France) contre l'Angleterre

"Ensuite, le voir à Twickenham avec Antoine Dupont et Pierre Bourgarit, c'était surprenant ! Quand il a commencé à jouer à Condom, nous n'avions aucune idée du parcours possible. Quand il a commencé à Auch en Fédérale 1, c'était déjà une chance et il a franchi les étapes avec beaucoup de travail et un peu de chance. C'était ensuite extraordinaire de le voir avec le maillot de La Rochelle, un club très bien structuré. Mais ma plus grande joie en tant que père, c'est de le voir vivre de sa passion, qu'il ait pu réaliser son rêve. C'est pareil avec mes autres fils qui sont ingénieurs." Un peu de retenue "so british" avant un France-Ecosse que la famille Alldritt n'est pas prête d'oublier.

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