Ce problème mental qu’on s’évertue à nier

  • Tournoi des 6 Nations 2019 - Wenceslas Lauret (France) contre le Pays de Galles
    Tournoi des 6 Nations 2019 - Wenceslas Lauret (France) contre le Pays de Galles
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2019 - Pour la deuxième fois en l’espace de trois mois, le XV de France s’est fait renverser (19-24) après avoir creusé un écart significatif. Le signe d’une équipe écrasée par la pression et incapable de garder la tête froide au moment de tenir ses résultats. Une évidence visiblement inavouable.

À partir de quel écart et de combien de minutes restantes ce XV de France peut-il compter un succès comme acquis ? La question mérite débat après la nouvelle remontada subie ce vendredi par la bande à Brunel (19-24), en tête 16-0 à la pause mais battue 19-24 au final. Tout simplement le come-back le plus spectaculaire dans l’histoire du Tournoi des 6 Nations. Génial pour Liam Williams et ses amis mais terrible pour ces Bleus. Comment en effet ne pas faire le lien avec le test de novembre contre les Springboks, menés 23-9 en début de seconde période mais tout de suite remis en vie par une bourde de Sébastien Vahaamahina sur un renvoi et finalement vainqueurs (26-29) grâce à une série d’erreurs invraisemblables côté français ?

À intervalle si rapproché, la thèse de l’accident tombe à l’eau et l’hypothèse de la défaillance mentale devient la piste numéro un. Mais ce qui peut sonner comme une évidence aux yeux de beaucoup l’est moins pour Jacques Brunel. "Je ne pense pas que ça soit au niveau mental car nous avons montré jusqu'à la fin un bel engagement et une combativité de tous les instants" avait-il déclaré chaud. Même son de cloche, un brin plus nuancé, avec le recul du lendemain : "Je ne pense pas qu’il n’y ait que le facteur psychologique. Il y a aussi de l’organisation, de la précision et de la technique. Notre jeu au pied a été moins cohérent, nous avons fait deux ou trois fautes de main… Il est peut-être vrai que l’accumulation de ces situations fragilise mentalement le groupe". Inquiétant alors que se profile une Coupe du monde autrement plus exposée et attendue que cette réception du XV du Poireau.

Je ne sais pas si un préparateur mental serait la solution

Cette prudence relative de l’Auscitain s’explique certainement par sa volonté de protéger son groupe mais aussi parce que le sujet touche aux limites de sa fonction. Brunel peut élaborer les meilleurs plans de jeu et stratégie possibles, il n’aura pas de solution technique à apporter à une réception de renvoi cafouillée, un ballon vomi devant l’en-but malgré l’absence de pression ou un deuxième ligne qui s’essaye à une passe vissée de 25 mètres dans le money-time.

Un spécialiste de la préparation mentale pourrait-il, lui, permettre à ces Bleus de mieux lutter contre cette peur de gagner qui les mène à la panique ? "Ce n’est pas très utilisé dans le rugby de manière collective, même si je sais qu’individuellement, certains en ont un. On a quand même pas mal de joueurs d’expérience dans cette équipe donc je ne sais pas si un préparateur mental serait la solution". Il faudra pourtant bien en apporter une afin d’éviter le fiasco dans ce Tournoi 2019.

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