Rythme, dynamisme, ruck rapide : les Bleus se cherchent encore

  • Guilhem Guirado & Mathieu Bastareaud (France)
    Guilhem Guirado & Mathieu Bastareaud (France)
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Ciblés par leurs adversaires dans les rucks, les Bleus peinent encore à dynamiser le jeu une fois qu’ils passent par le sol. Face aux anglais, les Tricolores devront sérieusement hausser le rythme.

C’est LE secteur clé du rugby moderne. Ces quelques secondes au sol où les équipes dynamisent le jeu ou grattent le ballon pour ces fameux turnovers si souvent décisifs. Depuis le début du Tournoi des 6 Nations, le XV de France cherche encore la bonne alchimie dans les rucks. D’un point de vue statistique, les Bleus ont apporté quelques garanties. Avec 98% de rucks gagnés (121/123) face à l’Italie (34-17), 95% de rucks gagnés (105/110) contre l’Ecosse (32-26) et 97% de rucks gagnés (72/74) face à l’Irlande (13-15), les Tricolores tiennent plutôt la route dans ce secteur sous l’impulsion de Jefferson Poirot, Wenceslas Lauret et bien sûr Mathieu Bastareaud.

Les attaquants doivent aussi bien faire le travail au sol pour avoir des sorties rapides. (Marco Tauleigne)

Le tableau se noircit en revanche dès que l’on s’attarde sur la faculté des Bleus à accélérer le jeu derrière ces phases au sol. "Souvent quand on est plaqué, les joueurs plaqueurs tiennent le ballon un certain moment pour éviter que les libérations soient rapides, explique le numéro 8 Marco Tauleigne. Mais c’est aussi à nous, les attaquants, de bien faire le travail au sol pour pouvoir dégager le défenseur et avoir des sorties de balles rapides. Il y a pas mal de facteurs qui entrent en compte." Malgré les temps de jeu à répétition, les Bleus ont encore du mal à changer de rythme pour faire vaciller les défenses adverses.

"On a pris conscience avant de commencer le Tournoi que c’était un peu un point faible, reconnaît le pilier de l’UBB Jefferson Poirot. On a mis le doigt dessus. C’est vrai qu’on le bosse de plus en plus. Ça se travaille au quotidien par des extras à la fin des entraînements. Se prendre en un contre un pour travailler l’attitude du joueur au sol quand on tombe par terre. Ou comment on va faire pour libérer le ballon sans qu’un joueur ne vienne mettre les mains pour ralentir le ballon. Après, rien que dans l’état d’esprit, quand on en a conscience, c’est déjà 50% de gagné. Aujourd’hui On a de plus en plus en rucks rapides. Ça rend le jeu plus fluide pour accélérer."

Sur tous les matchs qu’on a joués, les équipes nous ont attaqués là-dessus. (Jefferson Poirot)

Face à l’Italie, le XV de France affichait ainsi 50% de rucks rapides. "C’est moins de 3 secondes, explique Jefferson Poirot. Entre 3 et 6 secondes, le ruck est considéré lent et au-delà de 6 secondes, le ballon est mort. Il faut passer une nouvelle séquence de jeu bien arrêtée." Contre l’Ecosse, les Bleus étaient entre 40 et 50% de rucks rapides et moins de 30% face à l’Irlande. Les progrès sont là mais le rendement tricolore pour dynamiser le jeu reste encore trop fragile. "Sur tous les matchs qu’on a joués, les équipes nous ont attaqués là-dessus, précise le pilier de l’UBB. L’attitude du porteur doit être meilleure pour rebondir et revenir plus vite dans son camp."

Samedi sur la pelouse du Stade de France, les Bleus devront donc trouver le bon momentum pour désorganiser la défense anglaise sous peine d’être asphyxiés par le rythme du XV de la Rose.

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