Parisse : "Les essais de la France ? Trois exploits d’un joueur qui ne sera pas là..."

  • Sergio Parisse - Italie
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  • Nick Mallett (2011)
    Nick Mallett (2011)
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Sa quatorzième confrontation avec les Bleus coïncidera-t-elle avec la première victoire de l’Italie en France dans le cadre des 6 Nations ? L’emblématique capitaine de la Squaddra en rêve, persuadé que son équipe dispose des atouts offensifs pour perturber son adversaire…

Rugbyrama : Dans quel état d’esprit vous situez-vous à la veille de cette rencontre ?

Sergio Parisse : On a vraiment hâte… Ces matchs à 21 heures, c’est toujours chiant. La journée sera très longue, il faudra essayer avec le staff de bien la gérer, de ne pas brûler trop d’énergie. Concernant le sportif, on a envie de continuer notre progression, de jouer. Malgré nos deux lourdes défaites, nous sommes parvenus à inscrire presque trois essais contre l’Angleterre, et presque quatre contre l’Irlande. Cela montre que nous avons bien progressé depuis les tests de novembre au niveau de notre organisation offensive, et il faudra poursuivre dans cette voie. Si vous regardez nos essais, aucun n’est le fruit d’un exploit individuel. Tous ont été le fruit d’attaques bien construites, c’est quelque chose sur lequel il faudra s’appuyer en ne jouant pas petit bras.

Face à l’Angleterre et l’Irlande, votre équipe a connu de grosses difficultés sur ses entames. Connaissant la situation actuelle du XV de France et sa propension à douter, coller au score d’entrée de jeu constituera-t-il pour vous la clé du match ?

S.P. : Les entames de match ont été un gros point noir, surtout contre l’Irlande, où on prend des points dans des situations que nous devions tranquillement contrôler. Il y a eu trop d’erreurs individuelles, de non-respect de notre collectif. Après, quand tu passes à côté et que tu affrontes une équipe plus forte que la tienne qui commence à se libérer, c’est très dur… Donc oui, en ce qui nous concerne, notre entame sera importante. Je ne sais pas si le fait de coller au score pourra conduire l’équipe de France à douter, mais au moins, on ne veut pas faire de cadeau. Si on prend quinze, vingt points dans les premières minutes, les Bleus vont se libérer et ce sera très dur pour nous. Donc oui, l’entame sera une clé de notre match.

Sergio Parisse - Italie
Sergio Parisse - Italie

Que vous inspire la situation du XV de France version 2018 ?

S.P. : Est-ce que c’est vraiment intéressant, mon avis ? Comme toutes les grandes nations historiques, la France exige beaucoup de son équipe. Quand on voit le matériel que Jacques Brunel a à sa disposition, entre les joueurs qu’il a renvoyé chez eux et ceux qui sont sur le banc, on se dit qu’on aimerait avoir des joueurs comme eux… Quand on analyse bien leurs matchs face à l’Irlande et l’Écosse, on se dit qu’ils ne sont pas passés loin à chaque fois et qu’à peu de choses près, vous parlerez de point de bonus et de grand chelem plutôt que de cuillère de bois. Sauf qu’il faut du temps pour reconstruire une équipe, et qu’en France, l’exigence ne laisse pas vraiment de temps… Je ne sais pas quelle sera la pression qui pèsera sur les épaules des Bleus. En ce qui nous concerne, la seule sera de réaliser une belle prestation, de croire en les systèmes de jeu mis en place depuis deux ans par Conor O’Shea. Notre rugby progresse, on le voit en Ligue celte, où Trévise est sur une série de 7 succès tandis que les Zebre viennent de gagner pour la première fois en Irlande. On veut désormais le voir au niveau international.

Le sélectionneur des Bleus, Jacques Brunel, a également été le vôtre. Quel regard portez-vous sur son travail à la tête de la Squaddra ?

S.P. : Jacques Brunel est arrivé après le gros travail réalisé par Nick Mallett. En 2013, pour sa première saison, nous avons gagné deux matchs dans le Tournoi. C’est difficile de dire que c’était le fruit de son travail en quelques semaines… Ce qui est certain en revanche, c’est qu’il nous a donné un peu plus de liberté, de prise d’initiative en attaque, alors que nous avions auparavant un jeu davantage axé sur la défense et l’occupation. Il a aussi lancé quelques joueurs comme Allan, Bellini. Ces quatre années ont été une belle expérience même si, comme tout le monde, il n’a pas fait que de bonnes choses. Cela fait partie d’un cycle de travail, et je suis certain qu’il est parti avec un bon souvenir de l’Italie.

Nick Mallett (2011)
Nick Mallett (2011)

En Italie, certains regrettent de voir les scores entre l’Italie et ses adversaires s’alourdir, signe de régression...

S.P. : Perdre de peu ou de soixante points, pour moi, c’est pareil. Si on commence à se satisfaire de perdre par de petites marges, on est un médiocre, et je n’aime pas ça. À l’époque de Nick Mallett, c’est vrai qu’on perdait de moins, mais on perdait tout de même. Depuis son arrivée, Conor O’Shea est en train de fournir un gros travail qui ne se cantonne pas à l’équipe nationale. 90 % de l’équipe d’Italie joue dans nos deux franchises. Toute la ligne de trois-quarts ou presque vient des Zebre, et hormis Ghiraldini et moi, le pack est partagé entre joueurs de Trévise et dez Zebre. Ce n’est pas toujours facile pour nous de rentrer dans ces systèmes, surtout que les défenses des Zebre et de Trévise sont un peu différences, mais offensivement il y a une cohérence, et on travaille là-dessus.

Au vu des larges scores encaissés contre l’Angleterre puis l’Irlande, votre défense vous cause-t-elle des soucis avant d’affronter le XV de France ?

S.P. : Vous savez, si nous avons encaissé beaucoup de points sur ces deux premiers matchs, nous avons aussi compris pourquoi l’Angleterre et l’Irlande sont actuellement les deux meilleures équipes du monde derrière les All Blacks. Leurs avants sont mobiles, intelligents, leurs trois-quarts prennent la bonne décision huit fois sur 10… Contre l’Angleterre, quand tu prends Ford et Farrell lancés à cent à l’heure et que tu ne sais pas sur lequel se jeter, ils font toujours le bon choix. Surtout lorsqu’ils ont le score pour eux à cause de tes erreurs, et évoluent en pleine confiance... Contre la France, cela ne sera pas la même chose ! Nous avons bien conscience que les Bleus ne nous proposeront pas les mêmes difficultés en termes de structures offensives que l’Angleterre et l’Irlande. La France n’a marqué de son côté de trois essais, sur des exploits individuels d’un joueur qui ne sera pas là… En revanche, dans le défi individuel et dans les rucks, ce sera peut-être plus dur pour nous.

JOUR DE MATCH pour le #XVdeFrance !

? @SixNationsRugby
3⃣e journée
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— France Rugby (@FranceRugby) February 23, 2018
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