Le marathon médiatique a lancé le Tournoi

  • Capitaine des équipes du 6 nations
    Capitaine des équipes du 6 nations
  • Jacques Brunel et Guilhem Guirado - XV de France - 6 nations 2018
    Jacques Brunel et Guilhem Guirado - XV de France - 6 nations 2018
  • Coachs du 6 Nations
    Coachs du 6 Nations
Publié le Mis à jour
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Brentford, dans la grande banlieue londonienne, accueillait la journée de lancement officiel du Tournoi avec les six entraîneurs et les six capitaines (en maillot et en short) réunis comme une confrérie.

Le Tournoi des Six Nations a sûrement lui aussi été touché par l'austérité. Pour sa traditionnelle journée de présentation officielle, il avait délaissé cette année son cadre habituel, le très majestueux Burlingham Club de Fulham, où l'on s'attend à rencontrer un membre de la famille royale à chaque recoin, pour le plus "modeste" Hilton London Syon Park de Brentford, à un jet de pierre de Twickenham et de l'aéroport de Heathrow. Nous parlons quand même d'un établissement cinq étoiles avec ses cinq ou six salles de conférence, son salon aussi long que bien des piscines municipales, ses fauteuils moelleux et son parc assez vaste pour organiser une étape du circuit mondial à sept.

Mais la relative exiguïté des lieux consacrés au rugby a renforcé l'atmosphère de fourmilière dans laquelle les six entraîneurs et les six capitaines sont venus parler à la presse, selon la formule désormais rodée du tourniquet. Chaque duo national (Guirado-Brunel par exemple) s'exprimant tour à tour dans un "atelier" différent : "Presse écrite, hebdomadaires, sites internet, télévisions, radios". L'exercice est répétitif, un peu ingrat pour ceux dont la "tchatche" n'est pas le point fort, mais il fait partie d'une carrière. Il est même le signe qu'elle ne s'est pas trop mal déroulée. Y participer, c'est appartenir pour toujours à une certaine confrérie. Beaucoup ne la connaîtront jamais, mais certains jeunes capitaines de nature timide y viennent avec une collection de formules toutes faites.

Jacques Brunel et Guilhem Guirado - XV de France - 6 nations 2018
Jacques Brunel et Guilhem Guirado - XV de France - 6 nations 2018

Jacques Brunel faisait figure de curiosité de l'édition 2018, en fait, pas tout à fait puisqu'il a déjà fréquenté les lieux de 2011 à 2016. Pour un néophyte, il est toujours un eu étrange de tomber nez à nez dans ce temple BCBG avec douze individus en short et en maillot, six garçons et six filles, les capitaines des équipes du Tournoi. Ainsi commande la tradition, les joueurs doivent venir comme s'ils allaient jouer un match dans un quart d'heure, l'effet de contraste avec les costumes-cravates de leurs dirigeants et des officiels des six nations est garanti.

?? Le tournoi des @SixNationsRugby est officiellement lancé ! ? Voici la photo des capitaines ! #soutienslexv pic.twitter.com/wzdjWXfI7E

— France Rugby (@FranceRugby) January 24, 2018

Si l'on se donne la peine d'arriver tôt, on se rend compte des servitudes du métier de capitaine d'une équipe nationale : les séances photos, les images à mettre en boîte pour la communication officielle du Tournoi, seuls, ensemble ou entourées d'une troupe d'enfants hilares. Une chose est sûre, les organisateurs font ce qu'ils peuvent pour promouvoir la compétition féminine, personne ne les taxera de sexisme.

Ce rendez-vous, c'est aussi l'occasion de voir des anciens joueurs tels Dan Leo, le Samoan qui défend les Océaniens exilés ou Ugo Monye, l'ancien ailier des Lions, de l'Angleterre et des Harlequins, reconverti en consultant très à l'aise devant un micro.

Parmi les entraîneurs, on retrouve des valeurs sûres, les experts en bonnes déclarations : Warren Gatland qui sait ménager ses effets avec son humour à froid, Eddie Jones toujours aussi volubile et malicieux, mais aussi Conor O'Shea, moins connu du public français. Souriant et disert, il a déjà été sacré "bon client, trois étoiles" par la communauté ds plumitifs anglo-saxons. C'est déjà une victoire pour l'Italie. En principe, les joueurs sont plus prudents, moins bons orateurs, question d'âge sans doute et de carrière à gérer. Statistiquement, on leur pose moins de questions qu'à leur patron. Côté français, les échos de l'affaire Laporte ont vite franchi la Manche, mais Jacques Brunnel balaiera d'un revers de mains les offensives. "Nous n'avons rien vu, nous n'avons rien à dire de cette affaire."

Coachs du 6 Nations
Coachs du 6 Nations

Après le marathon médiatique, les entraîneurs et les joueurs se sont éclipsés pour une réunion avec les arbitres, ils avaient déjà retrouvé leur costume de ville : un look d'étudiant décoontractél savamment composé pour Alun Wyn-Jones. Cette année, il n'y avait pas de banquet officiel avec remise de récompenses pour des clubs amateurs : juste un buffet, fruit sandwiches et petits-fours. Sur le plan de la logistique, le Tournoi a baissé d'un cran. Changement de partenaire ? Brexit ? Pas si grave au fond, le Tournoi est plus fort que tout ça. Seules deux guerres mondiales l'ont arrêté.

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