Flashback : France-Angleterre 2006, une victoire dans l'Histoire

  • Thomas LIEVREMONT, Christophe DOMINICI et Thomas CASTAIGNEDE - France vs Angleterre 2006
    Thomas LIEVREMONT, Christophe DOMINICI et Thomas CASTAIGNEDE - France vs Angleterre 2006
  • Christophe DOMINICI - France vs Angleterre 2006
    Christophe DOMINICI - France vs Angleterre 2006
  • Dimitri YACHVILI - France vs Angleterre 2006
    Dimitri YACHVILI - France vs Angleterre 2006
  • Yannick NYANGA - France vs Angleterre 2006
    Yannick NYANGA - France vs Angleterre 2006
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Deux ans après une défaite traumatisante en demi-finale du Mondial 2003, les Bleus de Bernard Laporte marquaient les esprits dans le Tournoi 2006 en humiliant l'Angleterre : 31-6, plus grand écart dans l'histoire du Crunch égalé.

Il n'a pas illuminé le Top 14 durant son passage à Brive et ses dernières leçons sur Twitter à l'égard de Mathieu Bastareaud n'ont pas été pour lui embellir sa réputation dans l'Hexagone. Et pourtant, le rugby français doit au quelque chose à Andy Goode : un record. Remplaçant de Charlie Hodgson pour le Crunch du Tournoi 2006, disputé quelques jours avant le lancement de Twitter, Goode entré en jeu à la mi-temps avait, grâce à une passe téléphonée interceptée par Christophe Dominici filant à l'essai, permis aux Bleus de Bernard Laporte de rejoindre dans la légende le XV de France qui avait passé six essais à l'Angleterre en 1972 pour des adieux magiques à Colombes (37-12).

Christophe DOMINICI - France vs Angleterre 2006
Christophe DOMINICI - France vs Angleterre 2006

Avec l'essai de Dominici transformé par Yachvili, le XV de France s'imposait 31-6 : vingt-cinq point d'écart contre l'Angleterre, le record établi par la bande à Walter Spanghero, était égalé…

Conclusion légitime après un match parfait contre l'équipe championne du monde en titre qui sera aussi un tremplin vers la victoire finale. Un cauchemar pour les Anglais piégés dès la première minute par un essai de Florian Fritz, servi par Damien Traille après une chandelle de Frédéric Michalak piégeant Noon et Lewsey. Les Anglais avaient la tête sous l'eau, ils allaient se noyer. Comme à son habitude, Dimitri Yachvili enfilait les points : 16 ce dimanche 12 mars 2006 qui faisaient écho à ses 19 unités dans le Crunch 2004 et à ses 18 points en 2005… Mais Traille apportait aussi sa contribution : décisif sur le premier essai, il allait tout faire sur le second – une percée plein champ, un ballon tapé à suivre pour Fritz et finalement récupéré au nez et à la barbe de Lewsey et Cueto avant d'aplatir. L'ultime essai de Dominici était juste là pour magnifier la victoire.

Dimitri YACHVILI - France vs Angleterre 2006
Dimitri YACHVILI - France vs Angleterre 2006

Il fallait y voir une histoire de revanche collective. C'est racontée ainsi par Yannick Nyanga, titulaire ce jour-là : "après une tournée d'automne victorieuse, on abordait ce Tournoi en favori mais il avait débuté par une défaite en Ecosse, qui était censé être le match le plus facile… Derrière on met 40 points à l'Irlande et on bat l'Italie mais on passait un test contre une belle équipe d'Angleterre. Il y a toujours eu une rivalité mais là, elle était exacerbée : c'était l'Équipe de France de Bernard Laporte encore marquée par sa défaite en demi-finale de Coupe du monde 2003 et nous étions tournés vers notre objectif du Mondial 2007. Bernard Laporte disait qu'il fallait y penser tous les matins en se rasant. À un an du Mondial, on jouait les Anglais chez nous, on voulait les marquer au fer rouge." Pari réussi donc.

Ils avaient annoncé qu'ils voulaient nous enterrer, c'est nous qui les avons enfoncés (Yachvili)

La victoire d'une équipe de France sûre de ses forces. "On était prêt, notre défense était en place. Contre l'Irlande on avait déjà marqué sur deux ou trois turn-over. Là, on a réédité notre performance défensive mais en plus, on a su tenir le ballon", raconte le flanker, vainqueur de ses quatre premiers France/Angleterre. À cela, s'est superposée, une domination athlétique. Un flash de Yannick Nyanga pour l'illustrer : "je garde une image de ce Crunch en mémoire, c'est une action après une touche. On attaque la zone du milieu du terrain et après un temps de jeu avec les avants, je fais un tchik-tchak et je perce la défense, ce qui n'arrive pas souvent contre l'Angleterre. Ce jour là, tout nous réussit : nous étions en forme, mentalement prêts et l'équipe était bien équilibrée entre expérience et jeunesse."

Yannick NYANGA - France vs Angleterre 2006
Yannick NYANGA - France vs Angleterre 2006

Mais pour analyser l'écart, le troisième ligne aux 46 sélections pointe un dernier paramètre qui pourrait inspirer les Bleus de 2018, désormais guidés par Bonnaire, titulaire ce jour là, Elissalde remplaçant et Jacques Brunel alors adjoint de Laporte. Nyanga glisse : "les Anglais sont très méthodiques, ils sont capables de réciter un rugby, une stratégie. Quand ça marche, ils peuvent passer 40 ou 50 points. En revanche, quand ils sont contrés, ils ont moins la capacité de réagir." À garder en tête. Cette fois, il n'y aura pas Andy Goode pour le petit coup de pouce...

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