Flashback : 2010, le Crunch du Grand Chelem
Le 20 mars 2010, le XV de France décrochait le Grand Chelem lors du dernier match du Tournoi des 6 Nations face à l’Angleterre (12-10). Le demi d’ouverture François Trinh-Duc revient pour nous sur ce moment si particulier.
Cette année 2010, le XV de France fêtait son centenaire dans le Tournoi. Dans les travées du Stade de France, ce 20 mars, un immense tifo bleu, blanc, rouge accueillait Thierry Dusautoir et ses coéquipiers : William Servat, Lionel Nallet, Imanol Harinordoquy, Yannick Jauzion et tant d’autres illustres joueurs français. Face à eux, le capitaine Lewis Woody et sa bande de pénibles : Hartley, Shaw, Easter ou bien encore Tindall. Alors que Martin Johnson avait décidé de titulariser Toby Flood à l’ouverture au détriment de Jonny Wilkinson repoussé sur le banc des remplaçants, le XV de la Rose se présentait face aux Bleus après un nul en Ecosse (15-15) et une défaite, à Twickenham, contre l’Irlande (16-20).
Les Bleus surpris d’entrée par l’essai de Ben Foden
Sous la pluie de Saint-Denis, François Trinh-Duc lançait les hostilités avec un drop parfaitement ajusté à la 4ème minute de jeu. La joie tricolore était toutefois de courte durée. Sur le renvoi, l’arrière anglais Ben Foden, bien servi le long de la ligne de touche, crucifiait les Bleus en inscrivant le premier essai de la rencontre (3-7, 6e). "Je me souviens très bien du scénario du match, nous confie François Trinh-Duc, titulaire samedi à l’ouverture et dernier témoin de ce Crunch de 2010 avec Mathieu Bastareaud.
"La rencontre avait été serrée pendant 80 minutes avec un score étriqué. Physiquement, c’était très dur, le dernier match du Tournoi. Les Anglais nous avaient mis sous pression."
Le scénario du match était assez classique, âpre, entre deux équipes qui ne voulaient rien lâcher. François Trinh-Duc
Grâce aux trois pénalités de Morgan Parra (19e, 24e, 34e), le XV de France parvenait à prendre le score (12-7 à la pause) mais une pénalité de Jonny Wilkinson (12-10, 67e) préservait le suspense jusqu’à l’ultime seconde du match. 91e minute de jeu : sur un lancer en touche, les Anglais envoyaient la balle au large mais Ben Foden commettait un en-avant fatal pour le XV de la Rose. "Le match était assez classique, âpre, entre deux équipes qui ne voulaient rien lâcher, souligne Trinh-Duc. Mais c’est un titre majeur pour nous avec ce Grand Chelem. Il reste plein de souvenirs."
Ce qui domine, c'est l'état d'esprit qui règne dans l'équipe, la pudeur, l'humilité, le travail, la solidarité, Marc Lièvremont
Leur Grand Chelem à la boutonnière, le neuvième de leur histoire, les Bleus pouvaient se lancer dans un tour d'honneur jubilatoire tant ils avaient souffert, saigné, s’était salis dans la glaise dionysienne sans jamais abdiquer. "Ce qui domine, c'est l'état d'esprit qui règne dans l'équipe, la pudeur, l'humilité, le travail, la solidarité, la façon dont elle a préparé ce grand chelem, expliquait à l’époque Marc Lièvremont. A travers des matchs heurtés comme celui contre l’Angleterre, c'est cet état d'esprit qui fait que le groupe avance, qu'il a envie de se battre ensemble." Samedi, le XV de France de Jacques Brunel devra s’inspirer de ce mental à toute épreuve.
Vincent PERE-LAHAILLE
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