Fickou : "Il faudra élever cent fois notre niveau de jeu pour battre les Anglais"

  • Julien Bonnaire et Gaël Fickou (France)
    Julien Bonnaire et Gaël Fickou (France)
  • Francois Trinh Duc & Gael Fickou (France) vs Italie
    Francois Trinh Duc & Gael Fickou (France) vs Italie
  • Fin de match entre la France et l'Italie
    Fin de match entre la France et l'Italie
  • Maxime MEDARD & Gael Fickou
    Maxime MEDARD & Gael Fickou
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Absent de la première liste de Jacques Brunel, le centre du Stade toulousain a retrouvé le XV de France. Un retour qu'il doit un peu à la virée nocturne d'Édimbourg, et beaucoup à son retour à son meilleur niveau.

Rugbyrama : Gaël, absent de la première liste, vous avez finalement retrouvé les Bleus contre l'Italie. Peut-on considérer que vous revenez de loin ?

Gaël Fickou : Je pense simplement que c'est la vie d'un sportif de haut-niveau. Ça fait cinq-six ans que je suis toujours appelé en équipe de France. Là j'ai eu pas mal de blessures en début de saison, j'ai peu joué, je n'ai pas fait de très bonnes prestations, donc c'était normal que d'autres joueurs sortent du chapeau. Comme Geoffrey Doumayrou qui fait une superbe saison. Maintenant j'ai eu la chance d'être rappelé suite à de bonnes performances. J'ai également bénéficié du contexte extra-sportif. Mais ça c'est le sport et parfois c'est comme ça qu'on saisit une opportunité. Quand il y a une perte, il faut la remplacer. Quand j'ai été moins bon, d'autres joueurs ont pris ma place. C'est le jeu. Le tout c'est de ne pas laisser de trop grands écarts et de revenir. Là j'ai manqué deux matchs, et c'était à moi de faire les efforts pour être rappelé.

Francois Trinh Duc & Gael Fickou (France) vs Italie
Francois Trinh Duc & Gael Fickou (France) vs Italie

Avez-vous été inquiet ?

G.F. : Sincèrement je me suis posé des questions. C'est normal. Mais je connaissais les raisons. Je savais que c'était lié à mes méformes et mes blessures. D'ailleurs, si j'ai été blessé c'est aussi parce que je n'ai pas assez bossé physiquement. Donc ce sont pleins de petites choses qui expliquent cette baisse de forme. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même. Est-ce que je me suis remis en question ? Quand tu es absent tu es obligé. C'est décevant de ne pas être appelé. Mais dans le sport tout va vite. Il y a deux semaines j'étais absent et aujourd'hui je joue. C'est une bonne leçon. Il faut savoir que même si tu es bon un jour, tout est remis en question le week-end suivant.

Dans quel état d'esprit avez-vous rejoint ce groupe ?

G.F. : Je pense avoir une certaine expérience en équipe de France. Je sais comment ça se passe et je ne suis donc pas arrivé sur la pointe des pieds. Je suis arrivé comme d'habitude. Sincèrement je pense qu'il n'y a jamais de place définitivement acquise. C'est un maillot qu'on te donne, mais qui appartient à l'équipe de France. Tu dois te battre pour le conserver. Il n'y a jamais un joueur qui est installé. Tous les joueurs sont remplaçables.

Fin de match entre la France et l'Italie
Fin de match entre la France et l'Italie

Est-ce que cette victoire contre l'Italie vous donne des certitudes pour la suite de la compétition ?

G.F. : Elle était importante au regard de la situation sportive et du contexte. Il ne fallait pas tomber dans le traquenard. Mais il faut être honnête, c'est une victoire modeste. Les Italiens nous ont embêtés et nous ne nous sommes pas véritablement rassurés sur notre jeu. Il y a eu de bonnes choses, mais ce n'était pas un succès abouti. Il faut avoir la victoire modeste et lucide : si on joue comme ça contre l'Angleterre, ça ne passera pas. Il faudra élever cent fois notre niveau de jeu pour battre les Anglais.

Qu'est-ce qui manque aujourd'hui au XV de France ?

Nous manquons de précision. Nous faisons tomber trop de ballons. Nous avons des problèmes de discipline. Nous ne sommes pas assez précis dans notre jeu au pied, dans notre jeu d'attaque. En défense nous ne devons plus nous faire percer. Il faut également qu'on gagne en régularité, qu'on soit plus rigoureux. Nous avons la qualité, mais il faut monter le niveau d'exigence que l'on peut avoir envers nous-mêmes.

Désormais l'Angleterre. On imagine que c'est un match particulier pour vous. Pour rappel, c'est contre les Anglais, en 2014, lors de votre quatrième sélection que vous aviez inscrit votre premier essai international... et donné la victoire au XV de France au bout du suspens.

G.F. : C'était le début, la découverte du haut-niveau. C'est un match qui m'a permis de me lancer, et je n'en garde que de bons souvenirs. C'est un succès qui reste dans les mémoires car il a enlevé le Tournoi aux Anglais. Maintenant j'aimerais passer à autre chose. C'est un bon souvenir, mais je préfère penser au présent.

Maxime MEDARD & Gael Fickou
Maxime MEDARD & Gael Fickou

Au regard de l'intensité et du niveau affiché lors d'Écosse-Angleterre, y a-t-il des raisons d'être inquiet pour le XV de France ?

G.F. : J'ai souvenir de 2015. Tout le monde nous répétait que nous avions un niveau particulièrement faible, mais au moment d'aller à Twickenham pour la dernière journée nous avions fait un match de malade. D'un coup nous étions énormes. Nous avions perdu (ndlr 55-35), mais les gens venaient, nous tapaient sur l'épaule, nous applaudissaient, nous remerciaient d'avoir pris autant de plaisir. Je pense donc que nous sommes capables d'envoyer du jeu. Nous avons les capacités, le talent et ce sera une nouvelle fois un match de dingue...

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