Doumayrou : "Bastareaud et moi, on a du mal à jouer ensemble"
Geoffrey Doumayrou vient d’enchaîner deux matchs d’affilée en tant que titulaire avec l’équipe de France aux côtés de Mathieu Bastareaud. Le centre rochelais dénote un manque de complémentarité offensive avec son compère toulonnais et espère trouver rapidement les clés d’une meilleure entente sur le terrain.
Rugbyrama : Comment jugez-vous votre association avec Mathieu Bastareaud ?
Geoffrey Doumayrou : C’est un joueur qui a un profil opposé au mien. Il ne faut pas être spécialiste pour le remarquer. Cela se passe plutôt très bien avec Mathieu, on est très complémentaire. Lui a beaucoup d’impact et travaille dur à mon intérieur et pour ma part, j’essaie de défendre les espaces et sur les mecs rapides. Après, offensivement, on a un peu de mal à jouer ensemble pour l’instant. La rentrée de François Trinh-Duc, qui connaît bien Mathieu, a fait du bien car elle a rendu les choses un peu plus fluides. Mais on n’arrive pas encore à bien s’exprimer tous les deux dans l’animation offensive. On doit travailler tous les deux pour pouvoir le faire en même temps.
À quoi attribuez-vous ces balbutiements ?
G.D. : Souvent, on utilise Mathieu dans un premier temps pour perforer et je ne suis utilisé que dans un deuxième temps. Et si le ballon ne sort pas vite, on prend un mur en face donc c’est compliqué. Je n’ai pas l’habitude de jouer avec un profil comme le sien, à part un peu quand j’étais au Stade français avec Jonathan Danty. Mais on ne jouait pas de cette manière-là. Donc on doit trouver une solution pour pouvoir s’exprimer tous les deux dans ce système.
Le fait que Bastareaud utilise un peu plus l’arme du offload que les saisons précédentes ne vous ouvre-t-il pas une piste ?
G.D. : On peut le faire mais si je me serre systématiquement à lui, il n’y a plus personne ensuite sur l’extérieur. Il y a des lancements où c’est possible, d’autres moins. Cela peut se passer aussi dans le jeu courant mais bon… c’est difficile mais à force de s’entraîner et de jouer ensemble, on va finir par trouver quelque chose.
Je suis un peu frustré de ne pas pouvoir m’exprimer dans mon registre
Cela passe t-il par beaucoup de communication entre vous ?
G.D. : On parle beaucoup entre nous par rapport à nos entraînements, sur nos adversaires et ce qu’on peut faire contre eux. Défensivement, on a trouvé rapidement notre complémentarité. Offensivement, c’est plus compliqué… On est aussi dans une période particulière où on veut jouer sans trop s’exposer.
Pourquoi votre profil serait-il sous exploité ?
G.D. : On utilise d’abord un point d’ancrage avant de déplacer le jeu sur les extérieurs. Et si la libération n’est pas parfaite, dans le bon timing, c’est de suite plus compliqué. Et je touche aussi beaucoup moins de ballons qu’à La Rochelle. L’un dans l’autre, cela y fait.
On vous sent frustré…
G.D. : Je le suis un peu de ne pas pouvoir m’exprimer dans mon registre. Je le comprends aussi car, je le répète, on était dans une période difficile où on ne voulait pas envoyer le ballon à l’aile juste pour l’envoyer à l’aile. Il faut gagner avant tout et ne pas faire n’importe quoi. Contre les Gallois, les Écossais ont voulu jouer comme des ânes et se sont fait contrer plusieurs fois. Il faut avoir le bon équilibre et la bonne gestion, comme nous contre les Anglais. Après, quand on arrive dans les 22 mètres adverses et à 5 mètres de la ligne, il faut être beaucoup plus précis et patient. On manque surtout de précision dans tout et il faut qu’on le règle mais cela ne se fait pas en deux semaines.
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