Brunel : "Le contexte de Cardiff peut être paralysant"

  • Jacques Brunel, sélectionneur du XV de France
    Jacques Brunel, sélectionneur du XV de France
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Samedi à Cardiff, le XV de France devra supporter la pression du public gallois pour s’offrir une fin de Tournoi en apothéose. Pour le sélectionneur Jacques Brunel, les Bleus doivent s’attendre à vivre une atmosphère hors-norme.

Rugbyrama : Ce match peut tout changer dans le bilan du XV de France. Cela ajoute une pression supplémentaire ?

Jacques Brunel : Bien sûr que cela peut tout changer. On connaît le contexte du Tournoi. J’avais annoncé que l’ambition était de rivaliser, d’être là avec les meilleurs, de suite. Jusqu’à maintenant, on n’est pas loin. Mais on sait aussi que le résultat va sanctionner ou amplifier cette recherche de constance et cette capacité à être avec les meilleurs. Le résultat va légitimer notre ambition ou peut-être la freiner.

La principale menace, c’est cette inconstance qui pèse souvent sur le XV de France ?

J.B : Déjà, avoir deux victoires à domicile, c’était le minimum qu’il nous fallait avoir, même si c’était l’Angleterre. On a reçu trois fois, on aura voulu la victoire trois fois. Je maintiens que notre ambition est d’être très, très près des meilleurs. La valeur que l’on donnera à cette équipe de France tiendra dans la constance qu’elle aura dans ses résultats. L’équipe de France, c’est la vitrine. On a l’ambition d’être dans les meilleures nations au monde.

On a l’ambition d’être dans les meilleures nations au monde.

Les Bleus n’ont plus gagné à Cardiff depuis 2010. C’est un défi immense qui s’annonce…

J.B : C’est un défi difficile. Cela a toujours été contre les Gallois, toujours. Ce sont des matches compliqués, d’une grande intensité avec des temps de jeu très longs. Il y a le contexte du stade que certains ne connaissent pas, qui peut peser. Il y a une résonnance particulière. Mais c’est d’autant plus existant de se mesurer aux meilleurs dans un contexte particulier qui peut être paralysant. On va voir comment l’équipe se comporte.

Mentalement, est-il possible de préparer vos joueurs à cette ambiance ?

J.B : Non, on ne peut pas. On peut mettre la musique à fond à l’entraînement (rire). On y a pensé. On l’a fait il y a quelques années. Aujourd’hui, les joueurs ont l’habitude de confrontations à l’étranger, de contexte un peu hostile. Ils sont en mesure de le maîtriser. Pour l’avoir vécu, j’aimerais bien me retrouver dans une situation au score très serrée en fin de match, avec un stade qui bouge, pour voir comment notre équipe se comporte.

A l’intérieur du stade, on ne s’entend plus. On ne peut plus communiquer.

Parlez nous de ce stade où l’on ne s’entend pas…

J.B : En 2002, lorsqu’on réalise le Grand Chelem là-bas… on menait au score à la mi-temps assez largement. Les Gallois sont revenus et il y a deux arbitrages vidéo pour des essais gallois. Pendant les 20 dernières minutes, j’étais au bord du terrain avec les joueurs à cinq mètres qui ne m’entendaient pas. Ça chantait, ça fait une caisse incroyable. A l’intérieur, on ne s’entend plus. On ne peut plus communiquer. C’est vraiment particulier.

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