Bastareaud : "On m'a souvent manqué de respect"

  • Mathieu Bastareaud - France
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  • Mathieu Bastareaud
    Mathieu Bastareaud
  • Machenaud et Bastareaud (France) vs Angleterre
    Machenaud et Bastareaud (France) vs Angleterre
Publié le Mis à jour
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Dans les entrailles du Principality Stadium de Cardiff, Mathieu Bastareaud, drapé de son nouveau costume de capitaine du XV de France , s'est livré à sa première conférence de presse dans ce rôle qui semble le rendre encore plus "zen" que d'habitude. A ses côté, l'entraîneur des avants Sébastien Bruno.

Rugbyrama : Comment vivez-vous votre première conférence de presse en tant que capitaine du XV de France ?

Mathieu Bastareaud : C'est beaucoup de fierté, de nostalgie aussi. Je me souviens de ma première licence que j'ai prise à Créteil. C'était en 1995, ça fait un long chemin. Maintenant, ce n'était pas un objectif. Ce n'était même pas accessible. Et d'y être aujourd'hui, c'est juste fou, même si je sais que je ne suis là que pour remplacer Guilhem (Guirado).

A quel capitaine avez-vous pensé en premier ?

M. B. : Forcément, c'est "Titi" Dusautoir, que j'ai connu. Même si ce n'est que pour un match, passer derrière lui, c'est quand même quelque chose. Passé derrière Fabien Pelous, ça fait aussi bizarre.

Avez-vous échangé avec d'anciens capitaines du XV de France ?

M. B. : J'ai évidemment discuté avec Guilhem, mais pas avec d'autres. C'est une fonction que j'exerce aussi à Toulon. Je ne mets pas plus de pression que ça. Après, c'est autre chose. Là, je représente tout un pays. Mais je préfère penser d'abord à mon jeu.

Mathieu Bastareaud - France
Mathieu Bastareaud - France

Quels ont été les mots du sélectionneur Jacques Brunel ?

M. B. : Il m'a annoncé ça avec une phrase : sujet, verbe, complément (rires). Plus sérieusement, c'est une semaine quand même importante. Il m'a demandé de transmettre au groupe ma volonté de réussir un résultat. Il m'a dit qu'on ne devait pas relâcher la pression après notre bon résultat contre l'Angleterre. C'est le message que j'ai essayé de faire passer aux copains.

Mais aviez-vous senti que vous pourriez être désigné ?

M. B. : Je ne vais pas vous mentir, je savais que j'étais susceptible d'être choisi. Je ne vais pas vous racconter des salades. Mais d'autres comme François qui a plus de 60 sélections (NDLR : 64), Max (Machenaudà qui est aussi capitaine avec son club. Mais j'ai pris un coup de taser quand même à l'annonce.

Quel type de capitaine avez-vous envie d'incarner ?

M. B. : Je n'ai jamais été très doué pour les grands discours. Bien sûr, je vais parler au joueurs. Pour moi, l'idée c'est de montrer l'exemple sur le terrain, de me sacrifier pour l'équipe, d'entraîner les autres. Je ne vais pas surjouer mon rôle. Si je dois parler, je le ferais. Inonder les joueurs de paroles, ce n'est pas mon truc. Quand j'étais joueur, ça me saoulait. Le mec qui venait me mettre un coup de tête avant le match, ça me gonflait. Le plus important, ce sont les bons mots, aux bons moments. Et parfois, juste un regard, une tape amicale, peuvent suffire.

Mathieu Bastareaud
Mathieu Bastareaud

Vous étiez titulaire pour la dernière victoire victoire français à Cardiff en 2010. Quels souvenirs en gardez-vous ?

M. B. : Ça ne me rajeunit pas. Je me souviens d'un match assez fou. On avait pris le score assez rapidement et après on avait subit la furia galloise. Je me souviens notamment d'un essai de Shane Williams au milieu d'une intensité très forte et d'une énorme ambiance. J'ai aussi le souvenir d'être sorti totalement exténué autour de la 60e minute.

Justement, avez-vous briefé vos jeunes partenaires sur l'ambiance de ce stade ?

M. B. : Oui, mais Jacques aussi s'en est chargé. Ce n'est pas un stade lambda, surtout avec ce toit fermé. Parfois, on a l'impression de ne plus pouvoir respirer. C'est une équipe qui met un gros volume de jeu, capable de tenir le ballon très longtemps. On peut vite être dans le rouge.

Comment allez-vous gérer votre capitanat sur le terrain ?

M. B. : Il va peut-être me falloir une deuxième bouteille d'oxygène pour tout gérer (rires). Non, je vais essayer de faire comme je fais avec mon club. Sans pression. J'ai déjà pas mal de responsabilité dans le système de jeu, je vais essayer de ne pas m'éparpiller. Et Puis Max Machenaud, Seb Vahaamahina ou François Trinh-Duc sont aussi là pour m'aider.

On parle de la méthode Brunel comme d'une méthode douce. Qu'en pensez-vous ?

M. B. : Jacques communique beaucoup avec ses joueurs. Il a cet instinct paternel pour que tout le monde soit le mieux possible. Il essaie vraiment de mettre tout le monde dans les meilleures conditions.

Machenaud et Bastareaud (France) vs Angleterre
Machenaud et Bastareaud (France) vs Angleterre

En fonction du résultat de samedi contre le pays de Galles, l'équipe de France peut viser la deuxième place ou terminer cinquième. Vous y penser ?

M. B. : Ce qu'on recherche, c'est de la continuité. On a bien travaillé cette semaine. Samedi, ce sera l'évaluation. On a envie d'avoir une bonne note. On sort de deux supers matchs contre l'Italie et l'Angleterre, on a envie que ça continue. Le classement, on y pensera à la fin du match.

Qu'est ce qui a changé pour vous au cours des trois derniers jours ?

M. B. : Le plus important, c'était de garder tout le monde concentré. Après une victoire contre l'Angleterre, il y a forcément beaucoup de joie, de sourires. Mais il a fallu se replonger dans le boulot, dans la concentration. Face aux Gallois, ce sera peut-être même plus dur que contre l'Angleterre. J'ai donc essayé de garder tout le monde concentré.

Votre capitanat à Toulon a-t-il été un déclic pour vous ?

M. B. : Vous savez, je n'ai jamais recherché la reconnaissance, mais plutôt le respect. Et à mon sens, on m'a souvent manqué de respect. Vraiment, j'ai toujours cherché le respect de mes partenaires et de mes adversaires. Au début à Toulon, je pensais que le rôle de capitaine était juste un intérim car il y avait quand même Guilhem (Guirado) et Duane (Vermeulen). Mais je me suis plu dans ce rôle.

Cela peut-il être la même chose avec l'équipe de France ?

M. B. : Oh la ! (rires) Il n'y a qu'un seul capitaine, c'est Guilhem (Guirado). Je suis là pour dépanner.

Vous dites qu'on vous a souvent manqué de respect. A quoi faites-vous allusion ?

M. B. : Je pense que vous avez tous compris, je n'ai pas besoin de développer.

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