Serin - Lopez : une charnière qui peut (doit) mieux faire

  • Serin - Lopez
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  • Baptiste Serin (XV de France) - 24 février 2017
    Baptiste Serin (XV de France) - 24 février 2017
  • Camille Lopez (XV de France) - février 2017
    Camille Lopez (XV de France) - février 2017
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TOURNOI DES 6 NATIONS - Titularisés à trois reprises depuis le début du Tournoi, Baptiste Serin et Camille Lopez échappent (pour le moment) aux critiques habituelles sur la charnière. Mais les anciens coéquipiers de l’UBB doivent désormais s’affirmer comme les stratèges du XV de France.

Elle est prometteuse et échappe, pour l’instant, à un flot de critiques incendiaires. Oh, non pas qu’elle soit irréprochable. Disons juste qu’elle est sérieuse à défaut d’être étincelante. Titularisée à trois reprises depuis le Tournoi des 6 Nations, la charnière Baptiste Serin - Camille Lopez travaille jusqu’à présent dans la continuité. Parler de sérénité serait sans doute excessif mais la confiance accordée par Guy Novès a le mérite d’écarter à ce jour l’éternel débat sur l’association 9-10.

On l’a dit, Baptiste Serin (22 ans, 8 sélections) et Camille Lopez (26 ans, 14 sélections) ont de vrais arguments pour s’installer durablement. Leur style de jeu, fait de prises d’initiatives, s’inscrit parfaitement dans le projet du sélectionneur du XV de France. Mais leur manque de maturité pour imposer une stratégie en cours de match, pour s’adapter à une situation imprévue, constitue encore un vrai handicap.

Il faut avoir conscience qu’on doit grandir en terme de stratégie (Serin)

A titre personnel, Baptiste Serin n’a pas encore réédité ses performances qui avaient marqué les esprits lors de la tournée en Argentine et, surtout, lors de ce fameux test face aux All Blacks (19-24) en novembre dernier. Je n’étais pas très content de mon premier match contre l’Angleterre (19-16) parce que je n’avais pas pris assez d’initiatives, confie-t-il. Face à l’Écosse (22-16), j’étais moyennement satisfait parce que je prends un coup sur le genou qui m’a un peu handicapé. Je n’ai pas été à l’heure sur les rucks. Je n’ai pas été assez lucide pendant tout le match. Et contre l’Irlande (19-9), il fallait être gestionnaire en jouant au pied plus souvent et en occupant le terrain.

Baptiste Serin (XV de France) - 24 février 2017
Baptiste Serin (XV de France) - 24 février 2017

Être gestionnaire ! Jouer au pied ! Le voilà le gros manque de cette équipe de France éperdue de jeu au large mais qui a tant de difficulté à se glisser dans la peau d’une formation chirurgicale. Il faut avoir conscience qu’on doit grandir en terme de stratégie pour peser davantage sur les matches, reconnaît le demi de mêlée de l’UBB. Avec Camille (Lopez), on a échangé directement après l’Irlande dans le vestiaire. On a pris du temps pour voir ce qui allait ou pas. On échange beaucoup. C’est important pour ne plus faire le genre de bêtises qui nous ont coûté cher à Dublin. Si Serin et Lopez ne sont pas les seuls dépositaires de la stratégie tricolore, l’arrière Scott Spedding devant lui aussi démontrer qu’il peut être autre chose qu’un feu follet de la relance, leur faculté à guider le XV de France avec intelligence est déterminante pour ne plus ressentir cette terrible impuissance observée à l’Aviva Stadium.

Comme le staff nous l’a dit, il n’est pas interdit de taper dans le ballon (Lopez)

Mais est-il évident de s’inventer stratège ? De travailler lors des semaines au CNR de Marcoussis des séquences de matches où la tactique prime sur les initiatives ? Il y a des points sur lesquels tu peux travailler mais ce qui reste le plus parlant, c’est le terrain, le match, confie Camille Lopez. Tu ne peux jamais vraiment travailler des situations. Tu n’es jamais sûr de ce qui va se passer le week-end. Prévoir des choses oui, mais tu ne pourras jamais prévoir tous les scénarios. Tu as beau prévoir certaines choses, samedi quelque chose de nouveau sortira.

Camille Lopez (XV de France) - février 2017
Camille Lopez (XV de France) - février 2017

Toute la difficulté de ce XV de France et, donc, de la charnière est de parvenir à trouver cet équilibre entre son ADN et le pragmatisme du niveau international. Certes, on a un jeu qui est basé sur les passes, qui veut qu’on joue, qu’on conserve le ballon mais comme le staff nous l’a dit, il n’est pas interdit de taper dans le ballon, précise le natif d’Oloron. Au contraire, ça fait partie de notre stratégie offensive. Il faut qu’on s’en serve quand le jeu s’y prête. Il faut faire le bon choix au bon moment. Une (énorme) carence qui justifie à l’heure actuelle la huitième place de la France au ranking world rugby.

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