Le XV de France attendu au tournant
Entre le changement de staff et les perquisitions menées mardi à Marcoussis par le parquet national financier, le XV de France tente de rester focalisé sur l’enjeu du Tournoi des 6 Nations.
De l’extérieur, sur les maigres minutes accordées aux médias, on oublierait presque que le XV de France a vécu un séisme en décembre dernier. La routine des entraînements est quasiment la même. Quelques sourires témoignent même d’une ambiance plutôt "détendue". Seuls les hommes, donc, ont changé. Planté au milieu du terrain synthétique du CNR de Marcoussis, Jacques Brunel observe ses joueurs de loin comme le faisait son prédécesseur Guy Novès il y a à peine trois mois.
On a été complètement hermétiques aux perquisitions à la FFR, Henry Chavancy
Malgré la secousse médiatique du licenciement de ce dernier, rien ne semble indiquer que le XV de France est traumatisé. "Le changement de staff s’est fait hors fenêtre internationale. Effectivement, on en a parlé pas mal entre nous mais chacun dans nos clubs respectifs, explique le trois-quarts centre Henry Chavancy (29 ans, 3 sélections). Ce sont des décisions qui nous dépassent et ça ne sert à rien de les commenter. Aujourd’hui, on apprend à découvrir le nouveau staff mais tout se passe vraiment bien. On bosse dans une bonne ambiance."
Un constat partagé par la nouvelle attraction tricolore, Matthieu Jalibert. "Je trouve vraiment que le groupe a un super état d’esprit. Les impressions sont très bonnes, souligne le demi d’ouverture de l’UBB dont la maturité à seulement 19 ans est assez déconcertante. En toute honnêteté, depuis que je suis là, on n’a pas parlé de Guy Novès. Je pense que tout ceci s’est apaisé."
Mardi, le CNR de Marcoussis vivait au rythme des perquisitions du parquet national financier et des quinze inspecteurs de la Brigade de Répression de la Délinquance Économique venus enquêter sur l’affaire Laporte/Altrad. Difficile dans un tel climat d’imaginer les Bleus totalement focalisés sur le Tournoi des 6 Nations et ce premier match si important contre l’Irlande.
Et pourtant… "Sans langue de bois, franchement, on n’a pas eu écho de cette histoire en dehors de la presse, assure Henry Chavancy. On n’a vu aucun policier ou des fouilles. On a été complètement hermétiques à tout ça. Honnêtement, cela ne nous intéresse pas et puis on laisse les autorités compétentes faire leur travail. Ça ne changera pas notre quotidien."
"Il faut se sublimer pour rendre le public français fier" Wenceslas Lauret
A l’instar de son coéquipier du Racing 92, Wenceslas Lauret a connu ce genre de situation exceptionnelle avec une succession d’affaires tapageuses venus ternir l’image des Ciel et Blanc la saison passée. "On était sous le feu des projecteurs, se rappelle le troisième-ligne francilien. Dès qu’on faisait le moindre geste, une histoire sortait dans la presse. Mais c’est la cohésion dont le groupe a fait preuve qui nous a sauvé. C’est que ce groupe, ici en équipe de France, doit démontrer pour savoir si on peut faire quelque chose de grand ensemble. Il faut vivre au moment présent et ne pas penser à tout ce qui se passe à côté."
L’avenir proche dira si l’actualité extra sportive aura véritablement pollué la préparation des Bleus. Dans huit jours, ils retrouveront le XV du Trèfle pour une rencontre déjà décisive. "Ces matches là, ça se joue à plus de 100%, insiste Lauret. Il faut prendre ces matches comme si c’était les derniers et se sublimer pour rendre le public français fier…"
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