Jalibert, Belleau, Dupont… les enfants de Goze

  • Paul Goze, le président de la LNR
    Paul Goze, le président de la LNR
  • Pierre-Yves Revol (Castres)
    Pierre-Yves Revol (Castres)
  • Maxime Machenaud, Anthony Belleau et Benjamin Fall (XV de France)
    Maxime Machenaud, Anthony Belleau et Benjamin Fall (XV de France)
  • Matthieu Jalibert lors de l'entrainement du XV de France
    Matthieu Jalibert lors de l'entrainement du XV de France
  • Jacques Brunel
    Jacques Brunel
  • Brunel, Judicael Cancoriet & Paul Gabrillagues - XV de France
    Brunel, Judicael Cancoriet & Paul Gabrillagues - XV de France
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Un vent de jeunesse a accompagné la première liste de Jacques Brunel pour attaquer le Tournoi des 6 Nations avec neuf joueurs de moins de 24 ans. Une des conséquences positives et visibles du dispositif JIFF.

Imaginé sous le mandat de Pierre-Yves Revol et considérablement développé par son successeur à la tête de la LNR Paul Goze, le dispositif JIFF, qui contraint les clubs d’aligner un nombre défini de joueurs issus des filières de formations françaises, n’a jamais fait l’unanimité dans le microcosme du rugby français. Des présidents lui reprochent notamment d’avoir fait exploser artificiellement les salaires et obligé les clubs à payer à prix d’or des joueurs lambda.

Pierre-Yves Revol (Castres)
Pierre-Yves Revol (Castres)

Pourtant, le système semble porter ses fruits un peu moins de quatre ans après le New Deal et les premiers durcissements. "Avant la mise en place du dispositif, on avait des feuilles de match de Top 14 avec moins de 10 JIFF par club, raconte Goze. Et le phénomène allait en s’amplifiant".

Une baisse de 10% des recrues évoluant dans des championnats étrangers

"Quand ils avaient des besoins, les clubs préféraient se rassurer en prenant un joueur étranger confirmé plutôt que de faire confiance à un jeune, avec la part d’inconnu que cela comporte. C’est humain, je l’ai fait aussi lorsque je dirigeais Perpignan. Aujourd’hui, c’est une satisfaction de voir que pratiquement tous les clubs sont dans les clous que nous leur avons fixés et que des jeunes joueurs français puissent s’exprimer chaque semaine".

Une tendance qui s’est vraiment accélérée depuis la saison dernière et l’annonce d’un retrait de points aux simples sanctions financières. La peur du gendarme a mécaniquement fait évoluer les effectifs, avec une baisse de 10% du nombre de recrues évoluant dans des championnats étrangers à l’intersaison par rapport à l’année précédente.

Maxime Machenaud, Anthony Belleau et Benjamin Fall (XV de France)
Maxime Machenaud, Anthony Belleau et Benjamin Fall (XV de France)

Par ricochets, les clubs ont dû miser sur leur centre de formation pour remplir le quota de JIFF (14 par feuilles de match, 16 non-JIFF au maximum dans chaque effectif). Et des jeunes talents ont pu pointer le bout de leur nez, avoir du temps de jeu et s’imposer à l’image du Girondin Matthieu Jalibert (19 ans), du Toulonnais Anthony Belleau (21 ans) ou du Castrais Anthony Jelonch (21 ans). "Cette augmentation du nombre de JIFF par club n’a pas fait chuter le niveau du Top 14 à en juger au nombre d’équipes françaises qualifiées pour les quarts de finale de coupe d’Europe cette année" précise Paul Goze.

Matthieu Jalibert lors de l'entrainement du XV de France
Matthieu Jalibert lors de l'entrainement du XV de France

De nouveaux durcissements annoncés

Dans la première liste de Jacques Brunel, dévoilée le 17 janvier dernier, figuraient neuf joueurs ayant moins de 24 ans (Camara, Lambey, Jelonch, Belleau, Dupont, Jalibert, Cancoriet, Iturria, Makalou), signe de l’efficacité du dispositif qui profite au sommet de la pyramide, son but premier. Forte de ce constat, la LNR, pressée par les résultats catastrophiques du XV de France depuis l’été 2017, va voter la semaine prochaine en Comité Directeur de nouveaux durcissements sur trois niveaux. D’abord, la moyenne du nombre de JIFF par feuille de match va passer à 15 la saison prochaine, puis à 16 pour les deux suivantes, et enfin atteindre 17 à partir de 2021-2022.

Jacques Brunel
Jacques Brunel

Une moyenne à laquelle il ne faudra plus enlever les deux extrêmes inférieurs et les deux extrêmes supérieurs et qui se calculera désormais sur l’ensemble de la saison de Top 14, phases finales comprises. Il faudra enfin ajouter deux points de retrait en plus à chaque tranche de pénalité pour les clubs qui seraient en dessous du seuil (pour la saison prochaine, 4 points pour une moyenne inférieure à 15 mais supérieure ou égale à 14, 6 points pour une moyenne inférieure à 14 mais supérieure ou égale à 13…). Une nouvelle petite révolution qui engendrera d’autres Matthieu Jalibert ou Judicaël Cancoriet dans les prochaines années.

Brunel, Judicael Cancoriet & Paul Gabrillagues - XV de France
Brunel, Judicael Cancoriet & Paul Gabrillagues - XV de France
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