Flashback : Le France - Écosse de 1997, un match pour l'Histoire

  • France 1997
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  • France - Ecosse 1997
    France - Ecosse 1997
  • Leflamand - Benazzi - Dal Maso - France 1997
    Leflamand - Benazzi - Dal Maso - France 1997
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6 NATIONS - Il y a vingt ans, les Bleus recevaient l'Écosse pour la dernière journée du Tournoi. L'ultime séance au Parc des Princes dans la compétition était aussi une finale pour le Grand Chelem. Les Bleus n'ont pas manqué le rendez-vous.

Empocher un Grand Chelem, c'est comme être champion de France, d'Europe ou, pourquoi pas, champion du monde. En fait, tant qu'on a gagné des matches, on n'a rien gagné. Jusqu'à aujourd'hui, on n'a donc rien gagné. Mais faire le Grand Chelem, c'est gagner quelque chose, et c'est toute la différence! Donc, on n'a pas le droit de perdre, parce que c'est rare.

Ce 14 mars 1997, Jean-Claude Skrela, sélectionneur du XV de France annonce la couleur avant la dernière journée du Tournoi qui voit les Bleus recevoir l'Ecosse au Parc des Princes. Vainqueurs en Angleterre une semaine plus tôt (23-20 à Twickenham), les Français peuvent rêver : le dernier match de l'histoire du Tournoi au Parc des Princes peut être le théâtre d'un cinquième Grand Chelem après les épisodes 1968, 1977, 1981 et 1987. Avec un privilège en ligne de mire pour la bande au capitaine Abdelatif Benazzi composée de 27 éléments : devenir les premiers Bleus à pouvoir fêter un Grand Chelem à domicile…

Ils n'avaient pas le droit de perdre. Ce match était un aboutissement, pose David Aucagne, titulaire à l'ouverture pour sa deuxième sélection. Les Bleus ont respecté les règles. C'était pourtant tout sauf une formalité : l'Ecosse restait sur deux victoires contre le XV de France dans le Tournoi et avait failli créer la surprise en quart de finale du Mondial 1995. David Aucagne se souvient. L'Ecosse était une belle équipe avec Townsend, Chalmers… D'ailleurs deux ans plus tard, cette équipe nous infligera une belle correction (22-36).

France - Ecosse 1997
France - Ecosse 1997
On était euphoriques. Dans ce groupe, tout le monde se sentait bien (Aucagne)

Mais au Parc des Princes, ce 15 mars 1997, ce sont les Bleus de Villepreux et Skrela qui commandent la danse. Ils montrent les muscles pour la 70e confrontation de l'histoire des deux pays. Les muscles et du talent. Un début de match comme dans un rêve : deux essais de Benazzi et Leflamand, treize points du buteur Lamaison et les Bleus mènent 23-6 après 32 minutes de jeu. Derrière, les Écossais - deuxièmes du Tournoi 1996 - se révoltent pour entretenir l'espoir (32-20 à la 53e) mais les Français ne se laissent pas impressionner : Tournaire en force, Magne à la conclusion d'un mouvement collectif de haute-volée et Lamaison toujours précis dans son rôle de buteur (24 points au total) guident les Bleus vers une victoire d'ampleur (47-20), synonyme de Grand Chelem.

Question d'alchimie selon Aucagne. Dans le Parc, l'ambiance était particulière. Ça résonnait beaucoup. On était porté par l'engouement. On proposait un rugby qui plaisait. On était euphoriques. Dans ce groupe, tout le monde se sentait bien. Au coup de sifflet final alors que le Parc des Princes chavire, Fabien Pelous, alors numéro 8, exulte. Nous n'étions pas donnés favoris et on a fait quelque chose de grand. On a su former une équipe, progresser à chaque match.

Leflamand - Benazzi - Dal Maso - France 1997
Leflamand - Benazzi - Dal Maso - France 1997

Villepreux : "On a prouvé qu'il était possible de bien jouer au rugby"

Mais la fierté a une autre facette, détaillée par Olivier Magne : avoir redonné de l'allure au XV de France. On a prouvé qu'en faisant du jeu, on pouvait plaire aux gens et avoir une grande équipe de France, s'emballait-il. Pierre Villepreux vante le french-flair ressuscité. Il y a eu, aujourd'hui, un début d'identité française. Tout le monde croyait qu'on l'avait perdue, que le potentiel du rugby français n'était pas à la hauteur. On a prouvé avec des jeunes gens qui ont adhéré, qu'il était possible de bien jouer au rugby, de gagner, de se faire plaisir et d'enthousiasmer tout un public.

C'était beau même si vingt ans après, le rugby français en est presque au même point : objectif reconquête après les désillusions et mots clés identiques - adhésion, identité et enthousiasme. Avec une nuance pour les Bleus de 2017 : il faut encore gagner. Elle n'aura pas tout changé mais cette victoire de 1997 aura compté : il reste un Grand Chelem pour l'Histoire. Et des souvenirs ineffaçables chez ceux qui ont oeuvré à le conquérir. David Aucagne jure : C'était un beau moment de vie. De ceux qui peuvent inspirer.

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