Le XV de France en quête de tauliers !

  • Guilhem Guirado - XV de France
    Guilhem Guirado - XV de France
  • Scott Spedding (XV de France) face à l'Ecosse - 12 février 2017
    Scott Spedding (XV de France) face à l'Ecosse - 12 février 2017
  • Sébastien Vahaamahina et Yoann Maestri (XV de France) - 12 avril 2017
    Sébastien Vahaamahina et Yoann Maestri (XV de France) - 12 avril 2017
  • Guy Novès, le sélectionneur du XV de France - 12 février 2017
    Guy Novès, le sélectionneur du XV de France - 12 février 2017
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6 NATIONS - La victoire poussive face à l’Écosse (22-16) a mis en évidence les secteurs qui font encore défaut au XV de France. Notamment dans la stratégie ! Sur certaines séquences, les Bleus manquent de lucidité et de tauliers pour apporter de la cohérence et faire les bons choix.

C’est incontestable, le XV de France manque de maturité. Guy Novès est le premier à l’admettre mais quoi de plus normal pour une jeune équipe. Si la lourde pression ressentie dimanche face à l’Écosse (22-16) a longtemps inhibé les Bleus, elle n’excuse pas tout. A de nombreuses reprises, les coéquipiers de Guilhem Guirado se sont entêtés à jouer large-large au lieu d’éprouver le bloc écossais dans l’axe. Une option qui s’est souvent retournée contre le XV de France où les passes approximatives fragilisent alors le système de jeu tricolore.

Si l’équilibre reste à trouver entre ce jeu séduisant qui a enthousiasmé les foules au mois de novembre et ce jeu pénétrant qui a ouvert la voie du succès face aux Ecossais dans le dernier quart d’heure, des joueurs doivent également s’affirmer pour imposer les bons choix. Guilhem Guirado et Yoann Maestri sont des leaders de combat. Kévin Gourdon est le joueur de rupture par excellence ! Le pion essentiel au jeu de mouvement prôné par Guy Novès. Baptiste Serin amène sa vista. Et la ligne de trois-quarts sa soif d’espaces. Mais quels joueurs s’imposent vraiment comme stratèges ? Voici quelques exemples du manque de lucidité des joueurs du XV de France.

3e minute de jeu : Après avoir récupéré le ballon sur un contre de Sean Maitland, Scott Spedding tente une passe suicidaire à trente mètres de l’en-but tricolore au lieu de rejouer au près avec ses avants. L’arrière de Clermont se fait intercepter par Huw Jones qui commet un en-avant. Mais cette erreur de lecture du jeu aurait pu flageller les Bleus dès l’entame du match.

Scott Spedding (XV de France) face à l'Ecosse - 12 février 2017
Scott Spedding (XV de France) face à l'Ecosse - 12 février 2017

13e : Sur un ballon chipé aux Écossais en touche, les Bleus attaquent au large. Au lieu de prendre l’axe du terrain en redressant sa course, Scott Spedding adresse le ballon à Noa Naikataci qui se fait éjecter en touche. Sur certaines séquences, les attaques tricolores glissent trop vite vers les extérieurs sans mettre en danger la défense adverse.

15e : Scott Spedding décide de jouer rapidement une touche mais met en difficulté Naikataci. L’ailier fidjien redonne le ballon à l’arrière du XV de France dont le dégagement trouve une petite touche. Encore une fois, trop de précipitation. Dans les tribunes, Guy Novès esquisse un non agacé de la tête.

21e : Sur la même action, en l’espace de 25 secondes, Louis Picamoles, Sébastien Vahaamahina et Rémi Lamerat se rendent coupable de trois mauvaises passes. Les Bleus font du surplace en multipliant les maladresses. Mais personne ne s’affirme pour remettre de l’ordre dans ce "bordel" général.

Sébastien Vahaamahina et Yoann Maestri (XV de France) - 12 avril 2017
Sébastien Vahaamahina et Yoann Maestri (XV de France) - 12 avril 2017

28e : Sur ses 40 mètres, Scott Spedding dévisse sa chandelle et offre un ballon de contre aux Écossais. Un choix tactique stérile qui symbolise le "n’importe quoi" des Bleus en première période. Un premier acte marqué par un manque flagrant de conservation pour faire rebondir le jeu et du peu de cohérence dans les transmissions.

65e : Les Bleus récupèrent une pénalité, légèrement excentré sur la gauche des poteaux mais largement à la portée de Camille Lopez. Étonnamment, alors que les deux équipes sont à égalité (16-16), les Tricolores décident de taper en touche. Après le match, Guilhem Guirado expliquera que Camille Lopez "ne la sentait pas". Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir fait buter Maxime Machenaud ?

67e : Nouvelle pénalité en faveur du XV de France mais cette fois, sous les poteaux. Les Bleus prennent la mêlée au lieu d’assurer les trois points pour prendre l’avantage au score (16-16). Derrière, Rémi Lamerat commet un en-avant dans l’en-but. Sur ce nouveau temps fort, les Bleus ne marqueront aucun point. Guy Novès veut des tueurs. Les Bleus auraient pu l’être en étant pragmatiques et en assurant les 3 points.

Guy Novès, le sélectionneur du XV de France - 12 février 2017
Guy Novès, le sélectionneur du XV de France - 12 février 2017

Cette fragilité dans la stratégie fait pour l’instant du XV de France une équipe plaisante à voir jouer mais pas une équipe chirurgicale et pragmatique à l’instar de l’Irlande et de l’Angleterre. Les prochains matches du Tournoi des 6 Nations devront aussi permettre à Guy Novès de trouver ces tauliers au leadership incontesté pour amener cette lucidité qui freine encore le XV de France dans sa progression.

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