Jeu au pied, contexte difficile et efficacité : les clés d'Angleterre - France
6 NATIONS - Pression du contexte, du jeu au pied anglais et de la dernière passe à ne pas rater lors des rares occasions qui se présenteront : un immense défi attend le XV de France ce samedi à Twickenham (17h50), chez une Angleterre imprenable depuis un an.
- Assumer le contexte
En ce moment, ils dominent un peu l'Europe et si on n'est pas à 100%, ça va être compliqué de pouvoir espérer faire un résultat. Yoann Huget, l'ailier du XV de France, prend des gants dans son discours, mais les craintes peuvent être reformulées de manière plus directe : si l'équipe de France n'est pas à son meilleur niveau, elle risque de repartir avec une valise.
Les Bleus, s'ils n'ont pas été gâtés par le calendrier, avec l'adversaire le plus difficile dès leur premier match de l'année, ont eu deux semaines entières de préparation et ne pourront pas se cacher derrière cette excuse. D'où le signal d'alarme envoyé jeudi à la presse par le sélectionneur Guy Novès. Honnêtement, je n'ai pas encore ressenti que notre équipe était étincelante, je ne la vois pas à son niveau de novembre, a glissé le sélectionneur, inquiété par le nombre de ballons tombés durant les entraînements cette semaine.
Il faut quand même prendre conscience qu'on va 'taper sur du dur', a ajouté le Toulousain, réclamant à ses joueurs de se tourner vers Twickenham. Dans ce stade évolue l'actuelle deuxième meilleure nation mondiale, invaincue depuis 14 rencontres.
- Gare au jeu de pied
C'est l'aspect du jeu anglais qui suscite le plus de craintes : le jeu de pied de pression, leur arme fatale selon Gaël Fickou. A nous d'être bons dans les duels aériens pour éviter les mauvaises surprises à la réception, a souligné le centre. C'est sûr que les Anglais en abusent parfois mais c'est très bien joué et tapé, admet son coéquipier à Toulouse Yoann Maestri. Ils mettent énormément de pression dessous (à la réception), renchérit le deuxième ligne, qui demandent aux arrières de ne pas trop s'exposer dans les relances.
Sur les premières intentions, ils jouent direct et après si ça n'avance pas, ils ont un jeu au pied offensif très performant, abonde Huget. A nous d'être propres sur ce troisième rideau pour pouvoir sortir et donner de l'oxygène à nos avants. Tout le monde est prévenu: "efficaces" selon l'ailier à défaut d'être géniaux, les Anglais se nourrissent des faiblesses défensives des autres.
C'est une équipe revenue à un jeu plus basique : conquête, grosse défense, beaucoup d'occupation et de jeu au pied, analyse Jean-Frédéric Dubois, l'entraîneur des arrières. Souvent, ils marquent des essais sur un contre car ils ont bien défendu, sur les fautes de l'adversaire, prévient l'adjoint de Guy Novès.
- Des "tueurs" recherchés
Ne pas trop s'exposer revient à être judicieux dans les choix en attaque, résume Dubois, qui a demandé à ses 23 joueurs de ne pas systématiquement rentrer dans leur défi physique. Il va falloir les déplacer, préconise-t-il plutôt. Et assurer les finitions, la grande rengaine de la tournée de novembre. Un problème au sujet duquel l'encadrement a commencé à montrer des signes d'agacement.
Il manque toujours quelque chose dans la dernière passe, regrette Dubois. Les Bleus n'ont pas encore les bons réflexes dans les moments de stress, ajoute son homologue Yannick Bru. Nous passons la ligne d'avantage mais nous ne marquons pas, a déclaré Novès lors de la conférence de presse de lancement du Tournoi, dévoilant les points faibles de son groupe au grand jour.
Donc le ratio n'est pas bon et il faut l'inverser. Nous devons être des tueurs dans certains secteurs pour gagner, a-t-il ajouté pour faire mouche. Finalement, faire simple et efficace... comme les Anglais.
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