Novès / Jones : 2 hommes, 2 méthodes

Par Rugbyrama
  • Novès - Jones
    Novès - Jones
  • Guy Novès (XV de France) - janvier 2017
    Guy Novès (XV de France) - janvier 2017
  • Dylan Hartley et Eddie Jones (Angleterre) - 1 décembre 2016
    Dylan Hartley et Eddie Jones (Angleterre) - 1 décembre 2016
Publié le Mis à jour
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6 NATIONS - Hommes à poigne et fins managers appelés pour redresser la France et l'Angleterre, opposées samedi en ouverture du Tournoi, Guy Novès et Eddie Jones usent pour atteindre leur objectif d'une rhétorique et d'une méthode proches par de nombreux aspects similaires. Avec comme principal leitmotiv le retour à certaines valeurs.

Ils ont donné le ton dès leur prise de fonction : le redressement passera d'abord par un nouveau comportement. Ainsi les joueurs du XV de France sont pour Novès des élus investis de la mission de représenter le peuple France. Et gare à celui qui commettrait une sortie de route: il s'exclurait de lui-même d'un groupe qui "n'a pas besoin de brebis galeuse".

Jones a lui souhaité que l'Angleterre redevienne anglaise. Pour Eddie, on était trop gentils. Il faut qu'on libère le diable, soulignait ainsi le troisième ligne Billy Vunipola avant le Tournoi 2016. Certains iront jusqu'à parler d'un retour de l'arrogance anglaise? L'arrogance c'est seulement un problème quand tu perds. Si tu gagnes, cela s'appelle la confiance en soi, avait répondu il y a un an Jones.

Guy Novès (XV de France) - janvier 2017
Guy Novès (XV de France) - janvier 2017

Du subtil art de manager

Jones comme Novès passent pour des managers hors pair, capables de tirer le meilleur de leurs troupes. En se montrant tantôt Père Fouettard, tantôt Père Noël. Novès est capable d'analyser les trente joueurs d'un groupe pour savoir qui il faut piquer, qui il faut secouer en le mettant hors du groupe, à qui il ne faut rien dire et avec qui il faut être gentil, expliquait ainsi l'année dernière Michel Marfaing, entraîné par Novès au Stade toulousain. Désormais aux commandes des Bleus, il use publiquement de la carotte et du bâton. Après avoir ainsi affirmé qu'il se montrerait patient avec Jules Plisson, il l'a évincé du groupe, soulignant le travail qu'il lui restait à effectuer. Et s'il aime proclamer toute la confiance qu'il accorde à untel, c'est pour le plus souvent souligner ensuite la chance à saisir dudit joueur, qui ne doit pas décevoir le staff.

Jones aussi est capable de manger le cerveau de ses ouailles. En les convaincant qu'ils pouvaient être les meilleurs, par une méthode de persuasion qu'il assimile à la technique de communication de... Donald Trump. Trump répète en boucle aux gens qu'il veut redonner sa grandeur à l'Amérique. Il n'y a aucune preuve qu'il puisse y arriver, mais en martelant ce message, il a convaincu les électeurs qu'il en était capable, a ainsi expliqué l'Australien cette semaine au Daily Mail. Et comme Novès, il n'hésite pas à piquer au vif ses joueurs. Ainsi Dylan Hartley a-t-il été accusé d'avoir laissé tomber son pays par une nouvelle suspension en décembre... mais a été confirmé capitaine. D'abord qualifié de joueur clairement moyen, Tom Wood a lui été rappelé cet automne.

Dylan Hartley et Eddie Jones (Angleterre) - 1 décembre 2016
Dylan Hartley et Eddie Jones (Angleterre) - 1 décembre 2016

Retour aux sources

Leur style de jeu emprunté pour retrouver la grandeur passée diverge en revanche. Et pour cause, Novès et Jones veulent revenir à l'ADN historique de leur sélection respective, différent. Le Français s'est ainsi tourné vers un jeu de mouvement et de passes, orienté vers le grand large et la prise de risques, à rebours du rugby de destruction pratiqué par son prédécesseur Philippe Saint-André. Pour l'instant non payant.

Jones a lui pris avec réussite la succession d'un Lancaster qui s'était justement un peu écarté des traditionnelles forces de la Rose. Retour aux sources avec l'Australien. L'Angleterre est revenue à un jeu plus basique: conquête, grosse défense, beaucoup d'occupation et de jeu au pied, analyse ainsi l'entraîneur des arrières français, Jean-Frédéric Dubois. Les Anglais sont très pragmatiques. Ce ne sont pas des génies en attaque, mais ce qu'ils font, ils le font super bien avec beaucoup de vitesse. Remontés comme des coucous par leur sélectionneur.

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