1998, le frisson irlandais

  • Olivier Brouzet - Tournoi des 5 Nations - (France/Irlande) 1998
    Olivier Brouzet - Tournoi des 5 Nations - (France/Irlande) 1998
  • Thomas Lievremont - Tournoi des 5 Nations - (France/Irlande) 1998
    Thomas Lievremont - Tournoi des 5 Nations - (France/Irlande) 1998
  • Jo Maso et Pierre Camou, deux membres du Comité des "sept sages"
    Jo Maso et Pierre Camou, deux membres du Comité des "sept sages"
  • L'ancien international Thomas Castaignède
    L'ancien international Thomas Castaignède
  • Dennis Hickie - Irlande / Namibie - Coupe du Monde de Rugby 2007
    Dennis Hickie - Irlande / Namibie - Coupe du Monde de Rugby 2007
  • Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
    Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
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Il y a vingt ans, le XV de France signait le 6e Grand Chelem de son histoire. Mais avant le triomphe, les Bleus ont frôlé l'accident pour la première de l'Irlande au Stade de France...

C'était il y a vingt ans et c'était absolument une autre époque. C'était une période où le XV de France pouvait toiser une équipe d'Irlande qui ne lui inspirait aucune crainte. En 1998, au moment des premiers pas au Stade de France, les Bleus ne sont pas seulement aux yeux de l'Irlande, les rois d'Europe après leur Grand Chelem en mars 1997 balisé par une victoire à Lansdowne Road (32-16). Ils font figure d'intouchables : l'Irlande n'a plus battu la France depuis quinze matches et un revers le 19 février 1983 (défaite 22-16 à Dublin), surtout, elle n'a pas gagné Paris depuis 1972.

Thomas Lievremont - Tournoi des 5 Nations - (France/Irlande) 1998
Thomas Lievremont - Tournoi des 5 Nations - (France/Irlande) 1998

Et rien ne paraît devoir changer. Les Bleus ont gagné leurs deux premiers matches du Tournoi victoire contre l'Angleterre (24-17) et leçon infligée à l'Ecosse à Murrayfield (51-16) et entrevoient un deuxième Grand Chelem de rang quand l'Irlande a perdu d'entrée à domicile contre le XV du Chardon...

Dans ce contexte, Jo Maso, manager du XV de France avait beau prévenir que se profilait "le match le plus piégeux du Tournoi", personne n'y prêtait vraiment attention.

Jo Maso et Pierre Camou, deux membres du Comité des "sept sages"
Jo Maso et Pierre Camou, deux membres du Comité des "sept sages"

Les Bleus n'avaient rien à craindre ? C'était justement là, tout le problème…

"Le Français aime bien être en danger", analysera Raphaël Ibanez alors capitaine. Jean-Claude Skrela aux commandes de l'équipe appuiera : "Il n'y avait pas cette peur de perdre qui fait qu'ils se surpassent dans la préparation comme dans l'action".

Sans cette peur, la première contre l'Irlande au Stade de France a failli virer à la désillusion majuscule pour ceux qui avaient brillé deux semaines plus tôt en Ecosse. L'équipe n'avait connu qu'un seul changement Garbajosa capé pour la première fois avait remplacé Dominici blessé et pourtant, elle apparut sous un visage qu'on ne lui connaissait plus : terne, essoufflée, dépourvue d'idée.

L'ancien international Thomas Castaignède
L'ancien international Thomas Castaignède

Conséquence, éteinte par une exceptionnelle défense irlandaise muselant notamment Castaignède et Lamaison, elle n'a jamais approché les vingt-deux mètres adverses avant la demi-heure de jeu.

Les Bleus ont buté contre un mur et ont constaté les dégâts : l'Irlande après avoir fait front s'est senti pousser des ailes. Une interception de l'ailier irlandais Dennis Hickie a glacé le Stade de France : 3-13 à la mi-temps.

Dennis Hickie - Irlande / Namibie - Coupe du Monde de Rugby 2007
Dennis Hickie - Irlande / Namibie - Coupe du Monde de Rugby 2007

Ils avaient beau être davantage portés par le fighting spirit que par le talent, les Irlandais dirigés par Warren Gatland méritaient de gagner : Paul Wallace s'est vu refuser un essai et Maggs a laissé échapper une balle de match. "Les tricolores ont pratiqué un rugby inachevé, spasmodique, sans consistance et dépourvu de rigueur. Un rugby non pas ambitieux mais vaniteux par rapport au jeu comme à l'adversaire", écrira La Dépêche.

Mais ce qui ressemblait pour les Bleus à un match manqué sinon bâclé s'est transformé en miracle.

Un essai de Philippe Bernat-Salles (58e) a réveillé l'espoir puis le capitaine Raphaël Ibanez dans les dix dernières minutes a remis la France devant (18-16). "Je ne sais pas si les Francais ont été tout simplement lamentables, ou si au contraire il faut leur rendre hommage pour avoir inversé la tendance du match et repris l'avantage face à un adversaire exalté", s'interrogera Nick Farr-Jones, champion du Monde 1991 avec l'Australie...

Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles

L'année suivante en Irlande, l'écart se réduira encore (9-10 à Dublin) avant l'avènement d'O'Driscoll et la fameuse défaite au Stade de France (25-27). Un revers français seize ans et un mois après le dernier. Une autre époque : depuis 2012, les Bleus n'ont gagné qu'un seul de leurs sept matches contre l'Irlande... A la génération Brunel d'écrire son histoire.

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