Nallet: "Ils sont dans la même merde que nous en 2011"

  • Lionel Nallet, capitaine du Lou, à l'entraînement mardi 24 février 2015
    Lionel Nallet, capitaine du Lou, à l'entraînement mardi 24 février 2015
  • Lionel Nallet lors de la finale de la Coupe du monde 2011 face à la Nouvelle-Zélande
    Lionel Nallet lors de la finale de la Coupe du monde 2011 face à la Nouvelle-Zélande
Publié le
Partager :

L’homme aux 74 sélections avec le XV de France, dont 16 avec le brassard, revient sur la situation des Bleus. Lionel Nallet, finaliste de la Coupe du Monde 2011 et actuel capitaine du Lou rebondit notamment sur les critiques adressées aux Bleus.

Qu’avez-vous pensé du niveau des Bleus lors deux premiers matchs du Tournoi?

Lionel NALLET: J’ai trouvé que le premier n’était pas bon. Ils ont eu du mal à trouver des repères et à jouer ensemble. Le deuxième, malgré tout, je crois que l’on ressent encore ce manque de liant entre les joueurs mais bon, ils ne sont pas loin de gagner en Irlande. Donc ça, il faut quand même le garder à l’esprit. C’est vrai qu’ils sont dans la difficulté. On voit qu’à des moments, ils ont du mal à accélérer et à mettre en danger les adversaires.

S’il fallait quand même ressortir un point fort sur lequel s’appuyer pour les prochains matchs, ce serait lequel?

L.N: Comme bien souvent, c’est de se recentrer sur la défense. En club, on a tendance à réagir comme ça. C’est un point qui m’a l’air de fonctionner donc il faut qu’ils restent avec de bonnes bases à ce niveau là. Mais bon après, à ce niveau là, cela ne suffit pas...

Pour bien connaître le fonctionnement de la sélection, pensez-vous que les critiques jouent sur le moral des joueurs?

L.N: Forcément, cela en fait partie. D’un autre côté, je ne sais pas. De toute manière, il faut que les joueurs aient les capacités de s’en servir pour rebondir, pour essayer de se remobiliser et justement de réagir face à cela.

Il y aura toujours des critiques mais le problème, c’est qu’il faut de la régularité

Guy Noves appelle à l’union sacrée, vous pensez que ce serait une bonne chose?

L.N: De toute façon, c’est toujours pareil. Il y aura toujours des critiques. Reste-t-il que cette équipe, c’est celle qui va aller à la Coupe du monde et que l’on aura toujours des choses à redire. Moi je le dis souvent, les deux ans avant la Coupe du monde 2011, j’ai connu avec l’équipe de France des moments difficiles, ce qui n’empêche pas qu’avec une vraie préparation physique, une vraie vie de groupe, de pouvoir créer quelque chose. Le problème de l’équipe de France, c’est le même depuis un moment, c’est d’avoir des résultats stables, dans la durée. On sait que l’équipe de France est capable de faire de bons matchs, de sortir des belles victoires à certains moments mais il faut de la régularité.

On peut faire un parallèle entre la situation d’avant la Coupe du monde 2011 et cette Coupe du Monde à venir?

L.N: Le parallèle, c’est que l’équipe de France n’est pas forcément meilleure. L’équipe de France se cherche encore une charnière, ça teste. C’était pareil en 2011, donc on va dire qu’ils sont dans la même merde que nous (rires).

Lionel Nallet lors de la finale de la Coupe du monde 2011 face à la Nouvelle-Zélande
Lionel Nallet lors de la finale de la Coupe du monde 2011 face à la Nouvelle-Zélande

Et comment vous en étiez-vous sortis?

L.N: C’est que derrière, il y a une vraie préparation. On peut essayer de créer une équipe mais là ce n’est pas toujours évident. Je sais qu’il ne faut pas toujours se cacher là derrière, cela n’explique pas tout, mais toujours est-il que les joueurs sont convoqués le dimanche, ils ne se sont pas vus depuis trois mois et puis c’est parti, ils rejouent le samedi! C’est vrai que parfois, cela peut sembler être un problème physique ou autre... Lorsque l’on n’a pas de repères, que l’on est un petit peu perdu, ce n’est pas évident.

Si on ne peut pas travailler ensemble, c’est difficile de créer quelque chose

Ce qui est d’autant plus frustrant, c’est qu’il y a des talents dans cette équipe!

L.N: Mais des talents on en a toujours eu, on le voit tous les week-ends. Face aux équipes européennes quand il y a des matchs de Coupe d’Europe, on voit que les équipes françaises, les joueurs français arrivent à sortir leur épingle du jeu. Donc il y a un potentiel. Seulement c’est comme pour tout, on peut être bon, on peut avoir du talent, à ce niveau là si on ne peut pas travailler ensemble, s’il n’y a pas de travail suffisant, c’est difficile de créer quelque chose.

Comment voyez-vous ce match face au pays de Galles?

L.N: Je pense qu’ils ont eu le temps de bosser ensemble, les quinze premiers jours, malgré ce petit retour en club entre temps. Il y en a pas mal qui n’ont pas joué, qui ont été maintenus au repos donc ils seront frais. Ils auront un peu plus de cohésion ensemble donc je pense que l’équipe de France va gagner.

Et quel serait le rôle d’un capitaine dans une semaine comme celle-ci?

L.N: Rien de spécial. Cela reste des sélections. Aujourd’hui il y a la Coupe du monde en ligne de mire donc l’implication des joueurs sera présente, c’est sur. C’est de positiver et essayer de rassurer tout le monde sur les capacités d’exploiter les individualités de l’équipe de France.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?