Plus beaucoup de places sur la photo de famille

La quatrième année d’un mandat de sélectionneur est sanctionnée par une Coupe du Monde. Alors oui, quatre ans pour bâtir un groupe c’est long, mais n’est-ce finalement pas trop long? La question mérite d’être posée… Prenons un poste, au hasard, l’ouverture! PSA a démarré le Tournoi 2012 avec François Trinh-Duc puis c’est Lionel Beauxis qui l’a conclu. L'ouvreur de Montpellier est revenu à la faveur de la Tournée d’été avant que Frédéric Michalak ne mette tout le monde d’accord pour celle d’automne! En 2013 et 2014, Rémi Talès, Jules Plisson et Camille Lopez sont venus se mêler au jeu des chaises musicales. Entre les blessures des uns et les méformes des autres, les sélectionneurs ont sans cesse dû revoir leur copie. Et si Lopez et Talès (18 sélections à eux deux) ne sont pas les plus expérimentés, ils ont reçu un signal fort de la part de Philippe Saint-André en étant appelés à Canet-en-Roussillon.

Tout comme Sofiane Guitoune, qui avait tapé dans l’œil de PSA à l’automne 2013 avant de se blesser sérieusement début 2014. L’ailier de l’UBB, deux sélections, savoure: ça fait vraiment plaisir d’être au stage! J’ai eu des galères mais cela fait partie de la vie d’un rugbyman. Quand on se blesse on n’est jamais sûr de pouvoir y regoûter. D’ailleurs rien n’est acquis pour le Tournoi mais c’est pareil en club où tout le monde veut jouer alors qu’il n’y a que 23 places, donc la concurrence est là. Si tu as peur de la concurrence, il faut faire du tennis, là c’est sûr que tu vas jouer puisque tu es tout seul! Blague à part, Sofiane Guitoune apprécie la marque de confiance venue de l’encadrement tricolore: ça veut dire qu’ils comptent sur moi. Alors oui ça rassure mais derrière il faut faire de bons matchs et toujours prouver. Tu peux faire le Tournoi et si tu déçois ne pas faire la Coupe du monde. A l’inverse, certains joueurs qui ne sont pas là ont encore leur chance.

Saisir la balle au bond

Est-ce le fait de jouer derrière qui l’induit mais certains joueurs ont su saisir la balle au bond. C’est le cas de Scott Spedding. L’arrière bayonnais a profité de l’absence de Brice Dulin en novembre pour s’inviter au bal. Tout de suite dans le rythme, Spedding s’est rapidement imposé comme une alternative crédible à Dulin. Et si le retrouver au stage de préparation n’a rien de surprenant, cela n’en reste pas moins gratifiant pour l’homme: c’est une marque de confiance de la part des entraîneurs, je dois leur montrer qu’ils ont fait le bon choix. J’ai envie de profiter de chaque moment, de donner le meilleur de moi-même pour rester dans cette équipe le plus longtemps possible. Car tous les joueurs en ont conscience: dans la tête des sélectionneurs, il ne reste plus beaucoup de places à prendre…