Un test réussi pour la mêlée française

Dans ces cas-là, et comme souvent quand il s'agit des avants, on écoute d'abord les vieux sages. Chaque fois que l'on a perdu ici, c'était dans ce secteur de la mêlée que l'on a été déficient, rappelle ainsi le pilier droit Nicolas Mas (34 ans, 77 sélections), opportunément rappelé pour la rencontre après avoir été écarté pour le début du Tournoi.On savait qu'ils étaient performants devant et que si on ne répondait pas présent... cela risquerait de mal tourner, ajoute-t-il, une large sourire barrant son visage. Et au vu du rideau de pluie qui s'est abattu sur le Stadio Olimpico au coup d'envoi, tout le monde a évidemment présagé que cela se jouerait devant, bien sûr, dixit le pilier Eddy Ben Arous.

La mêlée fermée a été conquérante. Dans ces conditions c'était vraiment important, loue ainsi le manager Philippe Saint-André. En apportant une retouche dans chaque ligne (Nicolas Mas, Alexandre Flanquart, Loann Goujon) par rapport au huit qui avait débuté face au pays de Galles il y a 15 jours, l'encadrement du XV de France avait pourtant pris quelques risques face à un pack bien rodé. Il y a deux ans d'ailleurs, au même endroit, la conquête avait été en totale faillite, symbolisant le cauchemar vécu par les troupes de Philippe Saint-André (défaite 23-18). Cette fois, après un bras de fer équilibré dans les premières minutes, les avants français ont peu à peu réussi à mettre sur le reculoir le huit adverse.

Mas: "Une bonne base de travail"

Le gaucher Eddy Ben Arous offrait même une pénalité importante juste avant la mi-temps en faisant plonger son vis-à-vis Dario Chistolini. Une occasion convertie par Scott Spedding (9-0, 40e). Au niveau du paquet, on se sentait très bien, témoigne Ben Arous. Les mêlées duraient, c'est là qu'on voit qu'au niveau mental on y était. Ca nous a permis de prendre le dessus. La France nous a contrés sur la conquête et ça lui a permis de prendre confiance sur le match, analyse ainsi le sélectionneur de l'Italie Jacques Brunel, qui a vu ses hommes reculer quasiment à chaque fois en seconde période grâce au très bon apport du banc français.

La mêlée française, critiquée et souvent pénalisée lors du dernier Tournoi, acte ainsi son retour sur le devant de la scène. En un an, sa progression est indéniable et offre des perspectives rassurantes. La mêlée, c'est un secteur où l'on est performant. On a une bonne base de travail, abonde Nicolas Mas en appelant évidemment à ne pas s'enflammer. Dans ce secteur, ça va vite d'un côté comme de l'autre, ajoute-t-il. Lui, plus que les autres, en sait quelque chose.