Les duels du match: Dusautoir-Warburton, Capitaine Fracasse

Slimani - Jenkins

Réputé comme le meilleur Français à son poste en Top 14, Rabah Slimani n’a pas confirmé tout le bien qu’on dit de lui depuis le début du Tournoi. Notamment en mêlée fermée où il a broyé plus d’un gaucher dans l’Hexagone. Au niveau international, le nombre de mêlées disputées est largement inférieur qu’à l’échelon national, ce qui ne permet pas totalement au Parisien de s’exprimer. En Irlande, on a vu du mieux. Face aux Gallois, les épreuves de force pourrait être plus nombreuses, d’autant que la pluie est annoncée. Sa tonicité et son centre de gravité très bas pourraient alors s’avérer déterminants, d’autant que l’axe gauche gallois n’est pas le meilleur d’Europe. Gethin Jenkins comble son manque de puissance par du vice mais cela ne fait pas tout. Gatland lui fait confiance mais la première ligne galloise n’a pas apporté énormément de garanties depuis le début de la compétition. Un talon d’Achille à exploiter ?

Dusautoir - Warburton

Deux capitaines, deux taiseux mais deux incroyables guerriers, véritables leaders de combat. Leur profil est similaire, tant au niveau des qualités que des défauts. Dusautoir et Warburton ne sont pas des génies techniques, capables de porter le ballon sur de longues distances. Décriés par plusieurs observateurs de leur pays, ils disposent d’une confiance presque aveugle de leurs sélectionneurs. Leurs points forts ? La défense, bien évidemment, où ils n’ont que très peu d’équivalents en Europe. Deux gros plaqueurs rarement pris à défaut et qui savent même avancer pour insuffler de l’allant à leur équipe. Dans le jeu au sol, ils ont aussi leur mot à dire, Warburton étant un formidable gratteur et Dusautoir un esthète pour ralentir les ballons dans les règles.

Lamerat - Davies

En club, Rémi Lamerat et Jonathan Davies traversent des périodes compliquées. Mais pas pour les mêmes raisons. Pour le centre tricolore, le doute provient des mauvais résultats sportifs, le CO étant lanterne rouge du Top 14. Sur le plan individuel, il est l’un des rares à surnager dans son équipe, surtout quand il est épargné par les pépins musculaires. A Clermont, Jonathan Davies peine à confirmer tous les espoirs placés en lui après des performances tonitruantes pour ses débuts internationaux. Bref, deux éléments revanchards qui auront à cœur de tirer leur épingle du jeu. Lamerat a été préféré à Bastareaud pour ses qualités défensives, s’avouant plus mobile et donc plus enclin à combler les brèches face à une paire qui fait de gros dégâts au centre du terrain. Davies a montré depuis le début du Tournoi bien plus de tranchant, comme sur son essai face à l’Ecosse. La faculté des Français à annihiler le travail de sape des centres gallois sera l’une des clés du match.

Dulin - Halfpenny

Deux arrières de poche au jeu totalement différent. Brice Dulin retrouve sa place chez les Bleus et symbolise la volonté du XV de France d’oser un peu plus et de sortir de sa torpeur. Le Francilien est un relanceur dans l’âme et aime les grands espaces. Il n’a pas la propension à défier physiquement les défenses adverses comme le fait Spedding mais sa faculté à trouver les failles et contourner des défenses agressives pourrait bien rendre le XV de France imprévisible. En face, Leigh Halfpenny est loin de son niveau affiché il y a quelques années mais il retrouve petit à petit de la longueur dans son jeu au pied et de la précision face aux poteaux. Depuis le début de la compétition, il tourne à près de 82% de précision. Bref, les Bleus auront tout intérêt à se montrer disciplinés dans leur moitié de terrain, d’autant que le Toulonnais n’est pas effrayé pas les longues distances. A noter également que Dulin (1,76m) et Halfpenny (1,78m) sont excellents sous les ballons hauts malgré leurs tailles modestes.