Boyet: "Installons Parra, point barre"

A l'image du premier match contre l'Ecosse, un joueur du XV de France n'est pas épargné et cristallise les critiques: Rory Kockott. Sur Sud Radio, l'ancien ouvreur international, Benjamin Boyet (35 ans, 5 sélections) a également pointé du doigt la prestation du demi de mêlée de Castres: Pour moi, entre les deux c'est le jour et la nuit. C'est clair et net, on ne va pas se le cacher. Morgan Parra est complètement différent de Rory Kockott dans la fluidité du jeu, dans la qualité de passe, dans le leadership. Arrêtons de tourner autour du pot: installons Parra, point barre.

"Atonio a été magistral"

Et de continuer son propos à propos du Sud-Africain de naissance: Du côté du staff, il va falloir prendre des décisions. Rory Kockott, si on l'a fait venir, c'est pour apporter un plus, aujourd'hui, c'est un moins. Mais c'est au staff de décider: on peut continuer avec Kockott, peut-être qu'il s'améliorera [...] C'est un constat, pas une critique sur le joueur ou l'homme. Aujourd'hui, que quelqu'un me dise qu'il apporte un plus, je l'écouterais et on en débattra mais pour moi l'entrée de Morgan Parra me donne raison.

Au contraire, selon lui, certains remplaçants ont marqué des points en fin de rencontre: Ça faisait très longtemps que je n'avais pas vu Vincent Debaty à ce niveau donc ça fait plaisir. Uini Atonio, on ne peut pas se passer d'un tel élément en pilier droit. Dans le jeu, il nous apporte énormément et est devenu un joueur incontournable dans cette équipe. Si on doit élire le meilleur français, c'est lui. Il a été magistral et pas que par ses percutions. Sur l'essai de Taofifenua, il va au contact de Sexton et lui fait une passe par-dessus la tête. Il a la technique en plus ce joueur, c'est fabuleux. C'est un physique mais aussi une intelligence de jeu. Atonio est un talent à polir.

"Essayer de construire sur cette fin de match"

Coupable d'un geste d'humeur sur Heaslip, le deuxième ligne Pascal Papé a laissé ses coéquipiers en infériorité numérique après son carton jaune. Ce qu'a regretté son ancien compagnon de Bourgoin: On a besoin de le retrouver dans le combat. Il a été bon ce samedi dans les zones de ruck mais on ne veut pas revoir cette image de Pascal Papé donnant un coup de genou dans le dos d'un adversaire. On n'en a pas besoin. Il va passer en commission, j'ai peur qu'il soit suspendu et loupe la fin du Tournoi.

Mais pas question pour Benjamin Boyet de céder au pessimisme pour la suite du Tournoi et la Coupe du monde: Il y a de la frustration car les joueurs viennent de se rendre compte que quand ils ne se posent pas de question, qu'ils jouent au rugby, on avance. Pour la confiance du groupe, c'est bien d'avoir fait une fin de match comme celle-ci. […] Il faut essayer de construire sur cette fin de match. On a été trop joué comme des écoliers contre l'Ecosse, ce fut le cas encore durant soixante minutes. Et puis sur les vingt dernières, on s'est retrouvé, on s'est lâché et on n'a plus commis d'en-avant. On a retrouvé le jeu à la Française et on a été performant. Il serait bon contre le pays de Galles de réenclencher avec cette intention de jeu. Dont acte.