L’art de jongler avec les échéances

A peine le dernier Saracens concassé, qu’il faut déjà basculer sur le Tournoi… Les six Clermontois présents au stage de préparation du XV de France n’ont eu que quelques heures pour passer d’un monde à l’autre. Même constat pour les quatre Toulousains et le Montpelliérain "invités" à Canet-en-Roussillon. Les membres des équipes qui ont joué dimanche en Coupe d’Europe ont tout juste eu le temps de changer de costume. Le calendrier est ainsi fait, constate Yannick Nyanga. Et on le sait à l’avance. Dans la mesure où on ne peut pas le changer il faut s’adapter à ça. Les joueurs s’adaptent et le staff compose…

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Il compose car il n’est pas concevable de faire travailler de la même façon ceux qui ont livré bataille dimanche (Nyanga, Dusautoir, Parra pour ne citer qu’eux) et ceux qui n’ont pas chaussé les crampons du week-end (Mas, Guitoune, Speeding…). Pour ceux qui ont joué dimanche, la journée de lundi a été axée sur la récupération, détaille le troisième ligne du Stade toulousain. Les autres ont déjà commencé à s’entraîner. Pas idéal pour la cohésion mais il faut s’adapter, encore. Et mercredi soir le couperet va tomber: PSA, flanqué de ses adjoints, annoncera une liste de joueurs retenus pour affronter l’Ecosse en ouverture du Tournoi le 7 février. Il n’y a pas de questions à se poser, insiste Yannick Nyanga. Il faut juste se concentrer sur prochain entraînement, sur le très court terme: être focalisé sur le court terme à 100% ça nous permet de répondre à n’importe qu’elle situation.

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Quelques heures pour se caler

Il est donc demandé aux joueurs de se projeter, mais pas trop loin. J’ai trop d’expérience pour savoir que le sport de haut niveau va très vite. Les 31 joueurs appelés à la Coupe du monde ne seront pas forcément ceux qui sont au stage aujourd’hui. A partir du moment où il y a des possibilités de changement il ne faut pas regarder trop loin, analyse avec plein de sagesse Nyanga. Et sans regarder trop loin, on peut distinguer l’Ecosse qui arrive à grand pas ; il faut donc mettre à profit ses quelques heures passées en commun pour consolider un tronc commun. Nous devons rapidement remettre en place les schémas, les systèmes et les principes de jeu afin de rendre une copie la plus propre possible, assure l'ailier Yoann Huget.

Coincé entre la Coupe d’Europe et le Top 14, ce stage, si court soit-il, a malgré tout le mérite d’exister. Il doit permettre aux Coqs de caler quelques détails et de continuer à creuser leur sillon: face à l’Australie en novembre, Thierry Dusautoir et ses hommes avaient exprimé de réelles qualités de bravoure. Les retrouver dès l’entame du Tournoi serait déjà une première réussite.