Les Bleus nous ont encore fait le coup de la panne en attaque

Maladresse, précipitation, impatience... ces trois mots sont revenus comme une antienne après la courte victoire du XV de France samedi face à l'Ecosse (15-8), ternie par une légion d'occasions manquées, comme souvent ces dernières années. Avec seulement cinq pénalités à se mettre sous la dent, le XV de France aurait pu longtemps regretter son manque d'efficacité offensive, chronique des années Saint-André. Les Bleus ont certes essayé, testant même quelques combinaisons inédites. Mais que de ballons tombés, perdus au contact, cafouillés ! On voulait tellement bien faire, jouer les coups à fond, ça entraîne de la précipitation, explique le centre Mathieu Bastareaud. Ce qui est frustrant c'est de ne pas réussir à scorer quand on le pouvait, ajoute le Toulonnais. Pourtant, on a franchi pas mal de fois.

Gimmick du manager Philippe Saint-André, cette fameuse "patience près des lignes" qui fait défaut aux Français, une nouvelle fois évoquée samedi soir. On ne va pas transpercer à chaque fois sur nos premiers temps de jeu. Il faut apprendre à user l'équipe adverse sur nos temps forts, commente ainsi l'ailier Yoann Huget, qui a gâché la plus grosse occasion des Bleus sur un en-avant à deux mètres de l'en-but écossais (72e). Il faut se donner le temps de marquer, trouver le bon moment, confirme le deuxième ligne Pascal Papé rejoint par l'ouvreur Camille Lopez. Il faut peut-être passer par un ruck de plus pour ensuite enchaîner, suggère le Clermontois.

Parra: "Ca va se régler tout seul"

En filigrane se dessine le manque de confiance des Bleus qui n'ont jamais réussi à décramponner l'Ecosse au score, malgré une domination évidente en seconde période. Après la pause, ils ont ainsi restreint la voilure pour ne pas s'exposer, s'appuyant d'abord sur la puissance des avants pour essayer de resserrer la défense écossaise bien organisée. On s'est rassuré par des choses simples et on n'a pas su prendre assez de risque, estime Huget. C'est dommageable car il y avait de la place sur les extérieurs.

La grande question sera de régler ce mal latent depuis trois ans en quelques jours avant de se rendre à Dublin affronter l'Irlande. Une gageure ? Il faut continuer et ça va se régler tout seul, positive le demi de mêlée Morgan Parra. Il faut un premier match où tu envoies du jeu et prends confiance. S'il fallait ainsi verser dans l'optimisme, les statistiques apprendront qu'il s'agit du septième match du mandat Saint-André, entamé il y a trois ans, que le XV de France ne marque pas d'essai. Mais la première fois qu'il parvient tout de même à gagner. Et ça change tout.