Bonneval: "On fera les comparaisons plus tard avec mon père"

  • Hugo Bonneval - Entraînement XV de France - 5 février 2014
    Hugo Bonneval - Entraînement XV de France - 5 février 2014
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Hugo Bonneval, qui jouera dimanche contre l'Italie dans le Tournoi des six nations son premier match avec le XV de France, a suivi une trajectoire sinueuse, loin du parcours qu'on pouvait attendre pour ce fils d'international.

Ce dimanche, Hugo Bonneval franchira un cap important dans sa carrière. Pour la première fois, il portera contre l'Italie le maillot bleu floqué du coq. Tout le monde attendait ses débuts en sélection... sauf lui à en croire ce roi du contre-pied, sur comme hors du terrain. "Je n'avais pas envie de planifier les choses, je voulais profiter de tous les moments, apprendre le plus possible aux côtés de ce qui se fait de mieux en France", explique l'arrière-ailier du Stade Français (23 ans).

L'annonce vendredi matin de sa titularisation sur l'aile gauche du XV de France ne l'a pas ému: "Je me réveillais, je pensais surtout à prendre le petit dej' ! Je n'ai pensé à rien en particulier. L'équipe de France n'a jamais été un objectif parce qu'il y a deux ans c'était compliqué, je ne jouais pas. L'année dernière, je jouais mais ça ne se passait pas bien et il n'y a que cette année où tout tourne correctement. Je ne me suis pas dit: 'Il faut que je sois en équipe de France tel ou tel jour'.

"J'ai besoin qu'on me fasse confiance"

Sa première convocation pour un stage d'avant-Tournoi l'an dernier l'a même pris par surprise. "J'étais sur le quai de la gare, je partais au ski avec des potes et Alain Elias (le manager du Stade Français) me dit: 'T'es parti ? Prends un taxi, Lagisquet m'a appelé, tu dois aller à Marcoussis pour remplacer Vincent Clerc (blessé)'", raconte-t-il. Le jeune homme sortait tout juste de deux saisons galère où Michael Cheika, l'entraîneur du Stade français, ne le faisait pas jouer. En quête de temps de jeu, il avait même signé un précontrat à Agen qu'il a résilié à l'amiable dès que l'Australien a été écarté.

Les entraîneurs Christophe Laussucq et David Auradou la saison dernière, puis Gonzalo Quesada cette saison lui ont donné ce temps de jeu tant espéré. "L'an dernier, on prenait des roustes mais Christophe nous remettait la semaine suivante. Du coup, on a appris en accéléré, on est plus mature aujourd'hui". "J'ai besoin qu'on me fasse confiance, qu'on me laisse cette part de liberté que j'ai sur le terrain qui, je comprends, peut-être un peu déstabilisante parce que moi-même je ne sais pas toujours ce que je vais faire", sourit-il.

Un héritage encombrant

Le garçon, fils du centre international Erik Bonneval avec qui il est distant depuis de longues années, n'a découvert le rugby qu'à l'âge de 13 ans après avoir goûté au foot, tennis ou la natation. Son ascension par à-coups l'a mené jusqu'au sommet du Top 14 où ses relances et son sens de l'intervalle, servis par des appuis déroutants, ont séduit le public et les entraîneurs nationaux. "Il fait une saison exceptionnelle, il a beaucoup de vitesse, de pétillant, il prend énormément d'initiatives", souligne le manager Philippe Saint-André qui loue "sa capacité à gagner ses duels, à relancer, à être un 'match winner'".

Il jouera sur l'aile dimanche, un poste où il n'a joué que deux matches cette saison (un en Top 14, un en Challenge européen). "C'est vrai que j'y suis moins libre qu'à l'arrière, reconnaît-il. Mais si la victoire passe par la défense, des rucks et des chandelles, je suis prêt à faire ça pendant une heure et demie !" Alors que certains lui prédisent une belle carrière, ne lui parlez pas d'une trajectoire comme son père, deux fois champion de France avec le Stade toulousain et 18 sélections avec le XV de France entre 1984 et 1988. "Il a eu son histoire, laissez-moi commencer la mienne. Moi je suis Parisien, je débute juste. Je veux faire mon truc. Je suis Hugo, 23 ans, je commence. On fera les comparaisons plus tard".

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