Bleus: Ne pas céder à l'euphorie

  • Groupe XV de France Bleus - janvier 2014
    Groupe XV de France Bleus - janvier 2014
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La victoire du XV de France contre l'Angleterre (26-24) samedi en ouverture des six nations suscite chez les Bleus le discret et fragile espoir de voir le travail de deux ans d'ère Saint-André porter ses fruits à 19 mois du Mondial.

Depuis sa prise de fonctions début 2012, le manager Philippe Saint-André a utilisé 67 joueurs différents en 22 matches, soit légèrement moins que son prédécesseur Marc Lièvremont lors de ses 22 premières rencontres (73). "On a stabilisé ce groupe. Malgré ce que les gens disent, il y a eu très peu de changement, sauf sur blessure, depuis 18 mois, souligne l'entraîneur des avants Yannick Bru. Cet effectif a besoin d'acquérir de l'expérience au très haut niveau et ce match (contre l'Angleterre, NDLR) va beaucoup compter parce que les nouveaux vont réaliser les efforts à faire. On a été entreprenants. Les gars ne sont pas entrés avec la peur de mal faire mais avec l'envie de construire une nouvelle aventure", se réjouit-il. Après une tournée d'automne 2012 aux succès aussi retentissants qu'inattendus sur des équipes d'Australie (33-6) et d'Argentine (39-22) méconnaissables, la jeune génération des Maestri, Fofana, Dulin ou Fickou a ensuite grandi à coups de claques en 2013 (huit défaites, un nul pour deux victoires).

Un stage salutaire

Cette année, grâce la nouvelle convention signée en décembre entre la Fédération (FFR) et la Ligue nationale de rugby (LNR), le XV de France a pour la première fois bénéficié de deux semaines de préparation, au lieu de six jours habituellement. Ces plages de préparation, combinées à une limitation de matches pour un groupe de 30 joueurs choisis par l'encadrement, sont désormais inscrites dans le marbre. Un groupe de joueurs est parti en stage à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-orientales) où il a notamment travaillé loin de l'urgence des échéances internationales leur jeu offensif, le gros point noir de l'an dernier.

"Les entraîneurs nous ont demandé à nous, les trois-quarts, de prendre le pouvoir, de nous imposer, de replacer nos avants quand ils prennent nos places dans la ligne", raconte Maxime Médard. "On a trouvé une cohésion plus rapidement. On a pu régler des petits détails qui peuvent faire la différence en match", confiait en début de semaine dernière Brice Dulin, un brin prémonitoire. Certains voient en effet dans l'essai de Gaël Fickou, au terme d'une séquence d'une minute et 54 secondes débutée dans leurs 22 mètres et rythmée par 20 passes, la récompense de ce travail. "On sent que des choses se passent, que les joueurs commencent à se libérer dans les repères collectifs", confie l'entraîneur des trois-quarts Patrice Lagisquet.

Un éclair ou un déclic ?

Joueurs et encadrement conviennent que sans les deux semaines de préparation, avec des plages de récupération, les Bleus n'auraient certainement pas eu les capacités physiques pour mener à bien ce mouvement final au terme d'un match d'une très haute intensité (45 minutes de temps de jeu effectif). Mais cette brillante action reste un éclair après près d'une heure, certes marquée par une remarquable abnégation, mais aussi de nombreuses approximations dans le jeu.

Les Bleus ont été "privés de ballons entre la 30e et la 70e", a ainsi reconnu Philippe Saint-André. Et les Français auraient pu payer plus cher ce passage à vide sans plusieurs mauvais choix de jeu ou des erreurs de main des Anglais. "On avait eu un déclic à l'automne 2012 et après contre l'Italie (en ouverture du Tournoi-2013), on s'est pris les pieds dans le tapis, rappelle Patrice Lagisquet. A la sortie, on a ramé des mois et des mois pour tout reconstruire".

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