Campagnaro, le joyau de l'Italie

  • Campagnaro - Italie - 1 février 2014
    Campagnaro - Italie - 1 février 2014
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Michele Campagnaro, deux essais contre les Gallois à seulement 20 ans la semaine dernière, représente à la fois la jeunesse des trois-quarts de l'Italie et le danger immédiat pour la défense française, qui va le croiser dimanche au Tournoi 2014.

Comme Bilbo le Hobbit ou Harry Potter, Michele Campagnaro s'est fait un nom en luttant contre les Dragons. Il a perdu, certes (23-15), mais le centre italien a fait trembler les doubles tenants du titre et le public connaisseur du Millennium Stadium de Cardiff. Sa réussite met en valeur la ligne de trois-quarts quasi adolescente des "Azzurri" avec Campagnaro (20 ans), Leonardo Sarto (22 ans) et Tommaso Iannone (23 ans), auxquels il faut ajouter Angelo Esposito (20 ans), titulaire à Cardiff et sur le banc dimanche. Les autres centre, Alberto Sgarbi (27 ans) contre le pays de Galles ou Gonzalo Garcia (29 ans) contre les Bleus, ont l'air de vieux sages à côté.

Portés au plus haut niveau par les nombreuses blessures parmi les arrières italiens, ils reflètent le travail de fond dans les académies mises en place par une Fédération italienne de rugby (FIR) qui structure petit à petit son sport. Michele Campagnaro sort de l'Académie nationale Ivan Francescato de Parme, où se forme la future élite, puis a rejoint le Benetton Trévise, une des deux franchises italiennes de Ligue celtique. La voie royale pour un joueur né dans le berceau du rugby italien, à Mirano en Vénétie, dans une famille "ovale". Mais Campagnaro ne se voit pas comme chef de bande ni porte-drapeau. "Jusqu'à hier, nous étions ensemble en moins de 20 ans, je reste un ami plus qu'un symbole. Après chacun me voit comme il veut", dit-il timidement, quelques traces de barbe sur son menton en fossette. Déjà à Cardiff il s'était excusé au micro de la BBC de son niveau d'anglais.

Continuité

Et les médias risquent de revenir... Avec trois essais en trois sélections (un contre l'Argentine en test-match en novembre), il sait qu'ils seront désormais très exigeants. "C'est le risque, oui, c'est pour ça que j'essaie de repenser le moins possible à ce match" contre le pays de Galles, dit-il. Mais "la pression, je l'aurai comme avant Galles, comme pour tout le Tournoi, j'essaie de la dominer et de bien vivre avec", assure Campagnaro. Sa performance contre les "Diables Rouges" représentait aussi une belle revanche pour un joueur qui s'était blessé au bout de quelques minutes du premier match du Mondial juniors en Afrique du Sud, en 2012, alors qu'il était la star de l'équipe.

L'été dernier, il n'est pas parti en tournée avec l'Italie pour rester avec les moins de 20 ans, qui ont réussi à remonter dans le Mondial de la catégorie. Quelques mois plus tard, il est un des protagonistes du Tournoi des six nations. "Mais ce qui compte c'est la continuité, glisse Campagnaro, je suis très content de ce qui est arrivé, mais j'essaie d'aller de l'avant." Jacques Brunel, l'entraîneur de l'Italie, le lui a dit. "Il m'a complimenté, puis m'a incité à travailler encore plus", raconte Campagnaro. Campagnaro contre les coqs ? "Oh, il y a de fortes chances qu'il soit juste moyen, dit l'entraîneur français des Azzurri. Ce serait un exploit qu'il refasse un tel match, il va être très surveillé". Mais pour devenir un grand, "il doit apprendre à gérer l'adversaire, qui va forcément être plus sur lui, ce sera bien s'il en profite pour faire jouer les autres. Cela fait partie de son apprentissage".

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