L'Ecosse continue sa transition en attendant Cotter

  • Kelly Brown - entrainement ecosse - 4 mars 2014
    Kelly Brown - entrainement ecosse - 4 mars 2014
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Le Tournoi des six nations constitue la dernière étape du XV d'Ecosse, adversaire de la France samedi, avant la transition vers son nouvel entraîneur Vern Cotter en juin, après 18 mois d'un interim mitigé de Scott Johnson.

En mai dernier, la nouvelle de la nomination de l'entraîneur de Clermont à la tête du XV du Chardon avait fait grand bruit. Depuis son arrivée en Auvergne en 2007, la réputation du technicien néo-zélandais s'est répandue, en même temps que Clermont s'installait dans le gotha du rugby français et européen. Sous ses ordres, l'ASM a tutoyé les sommets: le premier Bouclier de Brennus de son histoire (2010), qui a mis fin à une malédiction de dix finales perdues (dont trois sous ses ordres en 2007, 2008, 2009), un deuxième titre de Challenge européen (en 2007), une finale de Coupe d'Europe l'an dernier après une élimination en demi-finale l'année précédente. Cotter, 52 ans, semble avoir le profil idéal pour relancer un XV d'Ecosse devenu anonyme, comme Clermont pouvait l'être dans la deuxième moitié des années 2000.

De son côté, l'entraîneur intérimaire Scott Johnson, arrivé après la démission de l'Anglais Andy Robinson fin 2012, deviendra en juin le premier "directeur du rugby écossais", chargé de choisir les axes de développement de son sport et de favoriser l'essor du réservoir de joueurs. Depuis cette annonce, les deux hommes travaillent en concertation. "On sait évidemment comment les choses vont se dérouler en juin, confiait Cotter en novembre lors d'une des rares visites à sa future équipe. C'est un défi mais 'Johnno' a déjà lancé la machine en élargissant le vivier et il y a des jeunes qui vont pousser pour se faire une place. On peut bâtir à partir de ça".

Fermeté et clarté

Cotter n'aura que quinze mois avant le début de la Coupe du monde 2015. Et s'il a été adjoint dans la franchise néo-zélandaise des Crusaders avant d'entraîner à Clermont, il n'a jamais entraîné de sélection. Johnson doit donc lui préparer le terrain. Depuis deux ans, l'Australien a installé certains joueurs émergents comme l'arrière Stuart Hogg et l'ouvreur Duncan Weir, et en a lancé d'autres comme les ailiers Tommy Seymour et Tim Visser, le centre Alex Dunbar ou dernièrement les troisième ligne Ryan Wilson et Chris Fusaro.

Beaucoup d'observateurs locaux attendent Cotter pour la fiabilité de ses choix de joueurs et de jeu. Certains de ceux opérés par Johnson -comme les non-sélections du capitaine Kelly Brown ou du deuxième ligne Richie Gray contre Angleterre (défaite 20-0)- n'ont pas toujours été compris. Le bilan de Johnson, cinq victoires en 14 matches (trois contre l'Italie, une contre l'Irlande, une contre le Japon), marqué par une certaine inefficacité offensive, n'est "pas satisfaisant", estime Ian McGeechan, qui a mené l'Ecosse à son dernier Grand Chelem en 1990 et dirigé la prestigieuse sélection des Lions britanniques et irlandais en 1989, 1993, 1997 et 2009. "Cotter est ferme dans sa vision des choses et il doit apporter cette clarté. Il faut qu'il prenne les choses en mains et enraye la dérive de l'équipe", estime-t-il.

"En tant que directeur du rugby, Scott Johnson ne devra pas intervenir dans l'équipe nationale. Ce devra être la seule responsabilité de Vern Cotter", insiste l'ancien capitaine du XV du Chardon Andy Nicol (23 sélections entre 1992 et 2001). "Je crois qu'un des échecs du rugby écossais, c'est que les trois derniers entraîneurs n'ont pas eu le choix de leur encadrement. Ils ont hérité du staff en place, ce qui n'arrive nulle part ailleurs dans le sport professionnel", souligne-t-il. En attendant, il reste un Tournoi à finir, dont Johnson veut faire un tremplin vers l'ère Cotter.

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