Brian O'Driscoll, la dernière bataille du géant vert

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Brian O'Driscoll, emblème vivant de l'Irlande depuis 1999, dispute un dernier Tournoi des six nations aux faux airs de tournée d'adieux et au vrai goût de revanche après avoir été privé du dernier match victorieux des Lions britanniques cet été.

Celui que les supporters du Trèfle appellent "BOD" dans un acronyme qui le rapproche de Dieu ("God" en anglais) a l'occasion d'écrire un peu plus sa légende: déjà détenteur du record d'essais marqués dans le Tournoi (26), il deviendra dimanche contre l'Italie le joueur le plus capé du rugby irlandais (129 sélections), avant de probablement devenir le joueur qui a disputé le plus de matches dans la compétition, toutes nationalités confondues. Avec 60 rencontres disputées, il pointe à trois longueurs du record de Ronan O'Gara.

Mais avant cette marque, son 62e face au pays de Galles -sauf accident- aura une saveur particulière. Car la décision du sélectionneur des Lions (et du pays de Galles) Warren Gatland avait provoqué en juillet un séisme à Dublin: comment pouvait-on se priver volontairement d'une légende du jeu et héros de tout un pays, retenu pour la quatrième fois consécutive dans la prestigieuse sélection dont il a même été le capitaine en 2005 ? "Je lui ai envoyé mes voeux à Noël, a récemment annoncé le sélectionneur du pays de Galles. Je lui ai demandé s'il pouvait éviter que je sois trop hué à Dublin. C'était une blague. Sérieusement, tout ça appartient au passé, il faut aller de l'avant".

Dinosaure du rugby

"A chaud, les émotions sont différentes mais le temps soigne les blessures et je n'ai aucune animosité envers Warren", a dédramatisé mardi le joueur... avant d'ajouter quand même qu'il fera tout pour être retenu dans l'équipe qui recevra les "Diables rouges" le 8 février. A 35 ans, le trois-quarts centre continue de rendre d'immenses services au Leinster et à son pays qui redoutent de retomber dans le néant lorsque ce dernier dinosaure issu d'une génération dorée, triple champion d'Europe avec la province de Dublin (2009, 2011, 2012) et grand artisan du premier Grand Chelem de l'Irlande depuis 61 ans (en 2009), se sera retiré.

En 15 ans avec le Trèfle sur le coeur, il a naturellement posé son empreinte sur l'équipe d'Irlande dont il a été capitaine entre 2003 et 2011, mais également sur le rugby mondial. Outre ses records dans le Tournoi, il est aussi le meilleur marqueur d'essais de l'histoire de son pays (47), le deuxième meilleur de la Coupe d'Europe (33 essais, juste derrière les 35 de Vincent Clerc) et a figuré trois fois dans la short list finale pour le meilleur joueur de l'année (2006, 2007, 2009).

"Rendre ce Tournoi mémorable"

"C'est un leader par l'exemple, assurait dernièrement Paul O'Connell, l'autre monument irlandais. Quand il vous attrape et vous dit que vous avez tout faux, ça n'arrive pas deux fois. Parfois, votre meilleur attaquant peut être votre pire défenseur. Brian est à la fois notre meilleur attaquant, notre meilleur défenseur et le joueur le plus dur dans les regroupements." O'Driscoll, qui a manqué le Mondial-2007 et le Tournoi-2012 à cause d'une épaule récalcitrante, semble retrouver toutes ses facultés pour finir en trombe sa dernière saison après avoir été freiné cet automne par une nouvelle blessure à un mollet.

Joe Schmidt, son ancien mentor au Leinster aujourd'hui à la tête de l'équipe nationale, avait été soulagé qu'il revienne à temps pour la tournée de novembre. "S'il s'agit de son dernier Tournoi, il voudra le rendre mémorable. Et les autres joueurs qui jouent avec lui depuis des années et le respectent immensément aussi", assure le sélectionneur qui ne désespère pas de le voir continuer. "J'espère encore gagner quelques breloques et une fois que la saison sera finie et les crampons raccrochés, j'aurais tout le temps pour penser à la suite, a pourtant douloureusement rappelé O'Driscoll mardi. Avant Noël, je pensais trop à la vie d'après mais il n'y a pas d'urgence."

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