Les "pleureuses" doivent se faire pardonner

  • Domingo - Galles France - Février 2014
    Domingo - Galles France - Février 2014
Publié le Mis à jour
Partager :

Le XV de France poursuit samedi un double objectif face à l'Ecosse (18h) à Edimbourg: gagner pour entretenir des ambitions dans le Tournoi et faire oublier sa déroute galloise, tant dans l'attitude que le contenu.

Depuis la raclée encaissée au Millennium Stadium (27-6), d'autant plus frustrante qu'elle suivait des victoires contre l'Angleterre (26-24) et l'Italie (30-10), il flotte un drôle de parfum, mélange de colère et de déception, au-dessus du XV de France. Car si les nombreuses défaites de 2013 ont souvent été nuancées dans le discours de l'encadrement par l'investissement des joueurs, celle-ci reste en travers de la gorge: à Cardiff, c'est d'abord le comportement des 23 qui a été stigmatisé.

Espérant un électrochoc, le manager Philippe Saint-André a donc digressé sur le thème de la "rébellion" en habillant ses propos d'un courroux de circonstance inédit. "A Cardiff, on est passé complètement à côté du sujet, sûrement nous le staff dans la préparation du match, mais aussi les joueurs en début de match dans ce qui est l'essence de notre sport: le combat, la conquête ainsi que la maîtrise et de la discipline", a souligné PSA. Epinglant la fébrilité de ses hommes - "des pleureuses" - Saint-André leur a cette fois fixé le devoir d'être "irréprochables" envers l'arbitre, après que les oreilles d'Alain Rolland ont sifflé de tous côtés au Millennium.

Opération remaniement

Pour que ces mots ne restent pas une menace fantôme, l'encadrement a bousculé son XV de départ, avec comme coup d'éclat le renvoi, surement très provisoire, du troisième ligne Louis Picamoles, prié de réfléchir à son indiscipline depuis son canapé. Pour le reste, la cascade de blessures (Nyanga, Szarzewski et Fofana récemment) est venue au secours de l'opération remaniement pour lui donner une certaine ampleur, avec sept changements au total. La troisième ligne, décimée, prend du coup un aspect bien curieux, combinant trois joueurs en manque de temps de jeu en club, dont un deuxième ligne, Sébastien Vahaamahina. Sans doute l'encadrement espère que le potentiel athlétique tant vanté du colosse (2,00 m, 124 kg) se révèle à l'heure de chasser l'ouvreur adverse derrière les mêlées.

Souffreteux face au pays de Galles dans le sillage d'un Jean-Marc Doussain physiquement cuit, le jeu français devra trouver un second souffle dans les mains de Maxime Machenaud. Le demi de mêlée sera associé pour la première fois à Jules Plisson (22 ans, 3 sélections) à qui la confiance a été maintenue pour former la onzième charnière de l'ère Saint-André. Car au-delà des hommes et de leur conduite, le fond du problème reste le même: quel contenu pour des matches de qualité bien inégale ? Comment pérenniser les éclairs de réalisme offensif aperçus contre l'Angleterre et l'Italie, puis portés disparus contre le pays de Galles ?

L'inconnue écossaise

A 18 mois du Mondial, l'indigence du jeu français a de plus en plus de mal à se cacher derrière les espoirs de progrès. Plus inquiétant, face aux Gallois, c'est une base considérée comme acquise - la défense, la conquête - qui a hoqueté. Contre des Ecossais battus 17 fois sur les 20 dernières confrontations, la victoire est impérative et il sera demandé d'y mettre aussi quelques formes pour s'offrir une hypothétique finale face à l'Irlande, samedi 15 mars au Stade de France. "Il va falloir du courage, du pétillant, une envie énorme d'avancer, individuellement et collectivement. On va essayer d'être intelligents et surtout de jouer en équipe", a sommé Saint-André.

Le XV du Chardon, regonflé par sa victoire à la dernière seconde face à l'Italie (21-20) ne propose cependant pas le visage d'une victime expiatoire. Certes, il devrait théoriquement accuser le coup en termes de puissance, mais sa ligne de trois-quarts rajeunie et son envie de produire du jeu pourrait aussi instiller le doute dans le camp français. Qui osera enfin, parmi les Bleus, apaiser, remettre en ordre, montrer la voie ? A Cardiff, l'absence de leaders avait été frappante. A Edimbourg, ils devront se révéler.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?