"Braquage", "vol qualifié": la presse n'est pas tendre avec les Bleus

  • Mathieu Bastareaud  Jules Plisson  Brice Dulin - ecosse france - 8 mars 2014
    Mathieu Bastareaud Jules Plisson Brice Dulin - ecosse france - 8 mars 2014
  • Une cahier sport 2 Sunday Herald - 9 mars 2014 Une cahier sport 2 Sunday Herald - 9 mars 2014
    Une cahier sport 2 Sunday Herald - 9 mars 2014
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La victoire sur le fil du XV de France à Murrayfield samedi n'a pas fait l'unanimité, c'est le moins que l'on puisse dire. Revue de presse de ce dimanche.

"Vol qualifié", "victoire imméritée" ou encore un nouveau surnom pour les Bleus, transformés en Français dans le texte en "Les Voleurs" ; ce dimanche, le Sunday Herald n’y est pas allé de main morte pour qualifier le succès du XV de France samedi à Murrayfield (17-19). A lire l’attaque du compte rendu, facile de ressentir le sentiment qui a animé nos confrères écossais au moment où Jean-Marc Doussain envoyait le ballon hors des limites du terrain, libérant les hommes de Philippe Saint-André et laissant sans voix le public massé dans l’antre d’Edimbourg. "Oubliez Les Bleus, c’est Les Voleurs que nous avons vu. C’était un larcin à grande échelle de la France, un vol si flagrant que même l’inspecteur Clouseau (personnage de la Panthère Rose, ndlr) aurait pu s’en rendre compte. Au final, les Ecossais se sont demandés comment diable ils n’ont pas réussi à gagner ce match. L’équipe de Philippe Saint-André, vous pensez, devait se demander la même chose". Avant de glisser en conclusion: "Ce fut une parodie de victoire et pour les Ecossais, une manière cruelle, vraiment cruelle de perdre".

Autre journal Ecossais, The Scotsman, lui, a préféré se concentrer sur le cas de Duncan Weir, héros de la victoire à Rome et passé à travers contre les Bleus. "Rarement l’expression ‘un jour vous êtes sur le toit du monde et le lendemain vous redevenez personne’ n’a été aussi vrai ". Et d’espérer de meilleurs jours pour la sélection écossaise: "Avec un seul succès contre la France depuis le passage à six nations, les Ecossais doivent se demander quand ils auront la chance d’améliorer cette statistique désolante ".

Une cahier sport 2 Sunday Herald - 9 mars 2014
Une cahier sport 2 Sunday Herald - 9 mars 2014

Du côté de la presse française, la victoire des Bleus n’a pas réellement satisfait. Var-matin parle ainsi de "Casse en Ecosse!", La Dépêche du Midi de "braquage à Murrayfiled" alors que Sud-Ouest qualifie le match des Tricolores de "particulièrement médiocre". "Piètre match" et "tristes Français" pour L’Equipe. Dans son édito titré "Un vilain petit miracle", Pierre-Michel Bonnot n’y va pas par quatre chemins: "Face à des Ecossais toujours aussi limités physiquement, la France n’a rien montré d’autre que son acharnement à ne pas sombrer dans le ridicule  […] On cherche en vain les mérites tricolores au milieu d’une montagne de déchets non recyclables".

Pour Le Figaro "Le XV de France s’en tire de justesse". Et notre confrère David Reyrat d’avancer: "Des manifestations de joie disproportionnées, incongrues même vu la pâle prestation livrée par le XV de France, mais à la hauteur du soulagement. Les Bleus, de leur propre aveu "en quête de rachat", ont bien failli descendre un peu plus bas. Perdre contre l’Ecosse pour la première fois depuis 2006. Il s’en est fallu de peu. […] Victoire sur le fil donc, 19 à 17, mais que ce fut poussif, brouillon, désespérant même par moments. La conquête ? Un désastre. L’animation offensive ? La grande énigme sans cesse renouvelée. Ces Bleus semblent de plus en plus perdus. Sans bases solides pour assurer le minimum. Sans repères collectifs pour briller. Leur seul essai ? Un long contre de Yoann Huget pour une action à zéro passe. Une de plus après les exploits individuels de Fofana et Picamoles contre l’Angleterre et l’Italie".

Benazzi: "Les Ecossais méritaient de gagner"

"Pour les Bleus, c’est miraculeux ", annonce Le Parisien sur sa Une ce dimanche. Dans ses colonnes, la parole est donnée à Abdelatif Benazzi, l’ancien captaine du XV de France. Celui-ci a livré un constat alarmant: "Avec le match de l’Angleterre ce sont deux victoires volées. Mais j’ai surtout aimé… les Ecossais. Par moments, ils nous ont donné des leçons de jeu. Ils méritaient de gagner. [...] J’ai rarement vu autant de déchets, d’imprécisions, de touches gâchées, de balles rendues à l’adversaire ou d’inefficacité devant la ligne. Je n’ai pas aimé voir un joueur comme Plisson semblant télécommandé par le staff, faisant toujours le même geste comme s’il n’était pas lui-même. Il faut aussi faire confiance à l’instinct, à l’intelligence de situation  […] La victoire n’efface pas les lacunes. Il n’y a pas de stratégie de jeu, pas de ligne directrice. Si on ne rectifie pas le tir au plus vite, on risque de bien se casser la gueule. On se contente d’un exploit, comme l’interception d’Huget sur l’essai français, mais cela ne marchera pas. A ce rythme, on va perdre les trois test-matchs de la tournée d’été en Australie et on va attendre l’hypothétique coup de folie pour la Coupe du monde. Si on a des ambitions pour cette Coupe du monde, ce n’est pas comme ça qu’il faut y aller. Arrêtons de trouver des excuses".

Le Journal du Dimanche a vu samedi "Le meilleur du pire" et Daniel Herrero semble avoir perdu la foi dans son billet d’humeur: "Dans le jeu de passes et de lignes, en plus d’être contrariées, les Bleus sont franchement brouillons, voire couillons. […] Le duo de nos demis perd les duels et notre troisième ligne galope sans but. Sans notre Huget, en cannes mais surtout en nez, le XV de France serait dans le fond d’un seau, à mariner dans les doutes toxiques et les déjections d’un rugby de caniveau. La route vers une fin de match pathétique se dessine... jusqu’à ce qu’un but de pénalité à raison inconnue envoie l’Ecosse dans la triste colère et notre équipe de France sur un radeau, qui flotte certes encore mais sans gouvernail".

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